Black Friday ou Green Friday : un duel au sommet

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4 min readNov 27, 2019

Bien que l’événement se fasse encore assez discret en France, le Black Friday prend chaque année plus d’ampleur, avec un nombre accru de participants (enseignes comme consommateurs) et un chiffre d’affaire en augmentation constante. Beaucoup plus connu aux Etats-Unis, ce jour symbolise, au lendemain de Thanksgiving, le coup d’envoi des achats de Noël, et attise la folie des acheteurs jusqu’à provoquer bien souvent des mouvements de foule considérables.

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Le Black Friday : un bilan désastreux

Importé en France en 2010 par le géant Amazon, le Black Friday devient chaque année plus connu du grand public, et est l’occasion pour les Français d’acheter à prix cassé toutes sortes d’objets, avec une préférence générale pour les nouvelles technologies et les vêtements.

Lors de l’édition 2017, certaines marques ont enregistré leur plus gros volume de ventes jamais atteint. C’est le cas par exemple de PriceMinister, qui a déclaré avoir vendu plus d’articles en ce jour qu’en aucun autre en 17 ans d’existence, avec un trafic multiplié par cinq par rapport à la semaine qui avait précédé et 300% d’augmentation de chiffre d’affaire. De même, selon les chiffres du Groupement d’intérêt économique (GIE) des cartes bancaires, cette journée a aussi marqué un record historique de transactions bancaires, avec, en une seule journée, un total de 42,8 millions de paiements en carte bleue en France.

La popularité du Black Friday n’est donc plus à prouver, mais reste à savoir si celui-ci a vraiment un sens. En effet, soulignons tout d’abord l’absurdité du timing de celui-ci : fin novembre, soit pendant le mois de l’économie sociale et solidaire, et celui de la semaine de réduction des déchets. Mais l’aberration ne s’arrête pas là : selon une étude menée par l’association de consommateurs Que Choisir, les acheteurs ne bénéficient en moyenne que d’une réduction de 2% sur les objets qu’ils acquièrent au moment du Black Friday et du Cyber Monday (le lundi suivant). Et pourtant, malgré ces rabais ridicules, l’opération reste massivement lucrative pour les entreprises, en France comme partout dans le monde (et particulièrement en Chine, qui a atteint en 2016 le triste record historique de 22 milliards d’euros dépensés).

En plus des désastres écologiques évidents engendrés par cette opération, puisqu’elle pousse à des achats déraisonnés alors même qu’on sait désormais que 80% des vêtements achetés en Occident finissent à la poubelle, et que les e-déchets en Asie ont augmenté de 63% entre 2010 et 2015, elle fait aussi ressortir l’absurdité de la consommation irréfléchie. Pour dénoncer la fièvre acheteuse qui naît du Black Friday (notamment aux Etats-Unis, mais aussi dans une moindre mesure en France), l’association américaine Cards against Humanity a invité plusieurs milliers d’internautes à participer au financement participatif d’un “trou”, via le site “trou des vacances”, qui n’avait ouvertement aucune utilité. Ils ont ainsi convaincu plus de 11 000 personnes de donner 5$ pour… rien !

Ainsi, entre consommation à outrance, mouvements de violence aux abords des magasins, et quantités astronomiques de déchets impliquées par les achats compulsifs de milliers de personnes, le Black Friday n’est définitivement pas le favori dans cette course. Mais même en ayant toutes ces données en tête, quelle alternative à cet incontournable de la culture outre-atlantique ? Place au Green Friday !

Le Green Friday : une alternative écolo et responsable

Quel est donc ce concept nouveau ? Le Green Friday est une initiative lancée en 2017 par Envie, et devenue un mouvement collectif notamment par l’impulsion de la Ville de Paris. L’association compte aujourd’hui six membres fondateurs et de nombreux autres acteurs qui soutiennent le mouvement.

Concrètement, l’idée de cet événement est d’être une alternative à la surconsommation de masse, et de responsabiliser le consommateur en lui proposant d’autres manières de consommer. Les entreprises qui soutiennent le mouvement s’engagent à ne proposer aucune réduction ce vendredi 29 novembre, et à reverser à la place 10% de leur chiffre d’affaire du jour à une association avalisée par Green Friday (HOP, Zero Waste France, Ethique sur l’étiquette, ou les Amis de la Terre).

En plus de cette action, de nombreux ateliers sont organisés à Paris et en Province pour aider les consommateurs à trouver des alternatives à leurs achats : des ateliers de réparation d’objet, des ateliers DIY (de bougies ou de tisanes par exemple), ou même un atelier zero waste. Petit plus du site internet : une carte interactive qui vous permet de trouver facilement ce genre d’animations près de chez vous !

On notera aussi les quelques autres ressources présentes sur le site internet pour aider chacun d’entre nous à prendre conscience de notre impact, grâce à quelques chiffres clés, ou encore à agir concrètement pour responsabiliser nos actes d’achats via le Guide du consom’acteur !

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