Entretien avec Maxence Baudier-Melon, alumni de notre formation E.S.E
Après plusieurs années de questionnement sur la place de l’écologie dans son milieu professionnel dédié à l’univers de la mode et du luxe, Maxence Baudier-Melon décide de se lancer dans une transition professionnelle qui lui apportera, espère-t-il, les clés pour concilier valeur et travail. Pour cela il nous a fait confiance, à nous et à notre formation en approche E.S.E (écologie-santé-éthique).
Aujourd’hui, il a donné sa démission et travaille dans le secteur de la seconde main. Il a réussi à trouver une entreprise sensible à ses principes et remettant l’écologie au cœur de leur projet. Il a accepté de répondre à nos questions concernant sa vie d’avant, son nouveau travail, ses engagements et ce que la formation E.S.E à laquelle il a pu participer en mai 2022 lui a apporté.
Peux-tu nous parler de ta vie d’avant, et de ce besoin de faire une transition professionnelle ?
Depuis que je travaille, je baigne dans le monde de la mode et du luxe ; or il y a 4 ou 5 ans j’ai commencé à réaliser à quel point les enjeux écologiques étaient importants pour moi, notamment lorsque j’ai commencé à remettre en cause le principe de la croissance sans limite des ventes et du profit. En superposant cette remise en question au fait que la planète est un habitat fini, il apparaissait donc évident que ce système n’est pas durable mais je ne savais pas comment aborder une transition à laquelle je n’étais d’ailleurs pas prêt mentalement. J’ai laissé ces interrogations écologiques et professionnelles de côté, puis on m’a proposé un poste de manager, véritable accélérateur de carrière et en plus dans la ville que je voulais. Les années sont passées et ma volonté d’avoir un impact positif a mûri.
J’ai essayé de trouver un moyen de changer mon entreprise de l’intérieur afin de la “verdir” mais cela était trop compliqué pour plusieurs raisons. Ce sujet n’est pas une priorité pour l’actionnaire majoritaire de la société qui, après deux années rendues compliquées par les restrictions sanitaires, continue de se concentrer sur les sujets plus financiers, même les futures déclarations réglementaires ne font pas partie des préoccupations du management. Le DRH s’était rendu compte de mon intérêt pour ces enjeux de durabilité et m’avait alors proposé de le remplacer dans le comité créé pour traiter ces “questions écologiques” en me précisant tout de même que ce dernier était une coquille vide.. Je n’y aurais donc eu que très peu d’impact. Ne voulant pas perdre mon temps et me rajouter une charge mentale dans ce travail, mon unique solution était alors de me tourner vers une transition professionnelle et de quitter cette boîte.
En mai 2022, tu as suivi notre formation en approche E.S.E (Écologie, Santé, Éthique). Peux-tu nous dire pourquoi celle-ci et ce qu’elle t’a apporté ?
J’avais suivi sur les réseaux sociaux ce que faisait la fondatrice d’Edeni, Hélène De Vestele. Je me suis lancé dans un des programmes “courts” appelé “classe virtuelle Transition pro pour plus de sens”, qui a été pour moi une révélation et m’a apporté plein d’idées pour mon projet de reconversion. C’était la suite naturelle de poursuivre avec la formation E.S.E afin d’avoir des clés techniques et beaucoup plus d’approfondissements pour être capable de défendre un projet écologique et social, ou de rentrer dans une structure qui vise à avoir un impact positif ou qui l’a déjà.
Cette formation m’a permis d’avoir des indicateurs justes. On ne parle pas juste de “neutralité carbone”, là c’est une vision holistique, tu apprends quelque chose puis on t’invite à remettre en question ce que l’on t’a appris, et qu’il n’y a pas que ça, et qu’il faut regarder le prisme entièrement. On déconstruit beaucoup de fausses bonnes idées et on apprend beaucoup sur nous-mêmes. Suite à cette formation, je sais que maintenant j’ai les bons indicateurs pour aller chercher les informations et les titiller. Quand j’ai rencontré la fondatrice de ma nouvelle entreprise je l’ai laissé parler mais j’ai su détecter cette approche comme en E.S.E. On parle le même langage et on a les mêmes raisonnements. La formation a donc su m’apporter ces clés techniques que je recherchais, et en particulier d’avoir un accès simple et libre à des informations importantes pour ensuite les utiliser afin de défendre mon point de vue. Edeni va permettre de venir étayer le sujet et d’être certifié, tu connais ton sujet et tu sais que tu peux aller le défendre. C’était une belle expérience, avec qui plus est un groupe à taille humaine avec lequel je suis toujours en contact !
Que fais-tu depuis la fin de notre formation et l’obtention de ta certification ?
Après la formation j’ai continué ma recherche de travail de manière plus intensive. J’ai alors rencontré une personne qui a fondé une boîte de revente d’articles de luxe. Selon elle, les gens ne se rendent pas forcément compte de ce qu’ils achètent, et que derrière chaque produit, des matériaux précieux ou d’une grande valeur sont sourcés et travaillés. On devrait utiliser ces produits jusqu’à ce qu’ils ne soient plus réparables a minima ! Elle avait la même réflexion que moi, sur le fait que le meilleur produit, ici un sac, c’est celui que l’on ne produit pas. J’ai été convaincu et ai posé ma démission pour commencer avec eux en décembre. Cette reconversion professionnelle a été pour moi un véritable soulagement. J’ai commencé cette réflexion 4 / 5 ans plus tôt, j’ai fait des formations, j’ai fait mon petit bout de chemin et à la fin ça a donné quelque chose de vraiment impactant, j’ai trouvé un travail dans la seconde main, pas de neuf et une participation à l’économie circulaire, et suis ravi d’avoir changé de job.
Et côté perso, est-ce que notre formation t’a fait changer tes comportements ?
La formation a été un catalyseur dans mes comportements, mais aussi dans ma façon d’aborder le sujet. Je me sens plus à l’aise et convainquant qu’avant car j’ai plus de matière sur le sujet, même si j’ai face à moi une personne dans le déni je vais essayer de laisser comme une petite graine qui je l’espère poussera. Post E.S.E, il y a des choses que j’ai imposées chez moi car elles sont devenues des lignes rouges à ne surtout pas dépasser. Par exemple, avant avec ma compagne nous limitions notre consommation de viande, mais maintenant je refuse qu’il y ait de la viande dans le frigo, nous mangeons principalement des repas végétariens et végans. On essaye de faire attention à notre consommation en règle générale mais aussi à nos pensées et paradigmes, car il faut de la radicalité pour changer les choses !
Quels conseils donnerais-tu à des personnes qui comme toi souhaitent entamer leur transition et changer de vie professionnelle ?
Pour entamer sa transition, il faut commencer par des actions quotidiennes et se poser les bonnes questions par exemple lorsque l’on achète quelque chose, ce qui est déjà un effort psychologique très fort. Ensuite il faut passer par de l’observation puis à l’action dans son milieu professionnel, dans sa propre entreprise ou changer et rester exigeant quant à l’impact positif que l’on veut et peut apporter. Changer de travail c’est un acte militant important. Il faut savoir dire non à certaines consommations et aux entreprises et politiques pas en accord avec nos valeurs. Et surtout ne pas hésiter à se faire accompagner pour gagner du temps mais surtout éviter les erreurs. Merci à Edeni.
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Nous remercions Maxence d’avoir accepté de répondre à nos questions. Toute l’équipe Edeni lui souhaite bon courage et épanouissement dans son nouveau travail !
Tu es comme Maxence, en quête de sens et cherchant à aligner tes valeurs avec ton parcours professionnel ? Rejoins-nous pour notre prochaine formation en approche E.S.E, ou pour notre classe virtuelle transition pro.
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