Les écovillages : un mode de vie alternatif

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6 min readJul 23, 2020

Face au système mortifère actuel, nous avons vu émerger ces dernières années, divers modes de vie alternatifs prônant la résilience et la simplicité volontaire : villages en transition, tiers-lieux, ZAD, habitats partagés, etc. Dans cet article nous allons vous parler des écovillages, encore appelés écohameaux, qui s’avèrent être de beaux exemples de micro-sociétés en transition.

Véritables laboratoires expérimentaux, ils privilégient la convivialité, l’entraide et la décroissance. Adeptes de la permaculture, du jardinage collectif, de la démocratie participative, de l’autonomie énergétique, les écovillages tendent à développer une société soutenable dans laquelle les individus vivraient heureux et en harmonie avec leur environnement.

Source : Toits alternatifs

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MAIS QU’EST-CE QU’UN ECOVILLAGE ?

Les écovillages, également appelés écolieux ou écohameux, sont des modèles économiques alternatifs et solidaires qui rassemblent des communautés dans des lieux à taille humaine. Ces micro-sociétés organisées autour de projets communs ont pour objectif de replacer l’humain au cœur de son environnement en privilégiant des principes éthiques, de partage, de démocratie et d’écologie.

Ce terme, qui n’est autre que la fusion des mots « écologie » et « village », a vu le jour dans les années 90. Il ne s’agit cependant pas d’un concept novateur, puisque des modèles similaires existent depuis toujours dans nos sociétés. En effet, dans les grandes lignes l’écovillage se rapprocherait des modes de vie « du passé » dans lesquels consommation, productivité et empressement n’étaient pas les maîtres mots. Le retour à l’essentiel, la recherche d’authenticité et de simplicité laisse à penser à la société dans laquelle nos parents ou nos grand-parents ont pu grandir.

Ces lieux alternatifs souhaitent répondre aux problématiques environnementales actuelles tels que le réchauffement climatique, la raréfaction des ressources naturelles, le déclin de la biodiversité ainsi que la pauvreté dans le monde. C’est pourquoi leurs habitant∙e∙s testent et mettent en place différentes façons de faire et de vivre afin de développer des systèmes plus résilients et éthiques.

Il n’existe aujourd’hui pas un modèle unique d’écovillage mais bel et bien des centaines. Il peuvent prendre diverses formes selon l’endroit dans lequel ils sont implantés et selon la dynamique de leurs habitant∙e∙s. On retrouve des écolieux en campagne comme en ville ; certains se développent via des techniques ancestrales alors que d’autres s‘appuient sur les dernières innovations écologiques ; on compte une dizaine d’habitant∙e∙s chez les uns et plus d’une centaine chez les autres. Les caractéristiques sont donc nombreuses et variées et chaque village a sa propre identité.

On dénombre à l’heure actuelle, environ 300 écovillages dans le monde entier dont une trentaine en France. Prenant de l’ampleur depuis peu, ils séduisent de plus en plus d’individus à la recherche de sens et d’autonomie. Des familles, des groupes d’amis mais aussi des personnes seules peuvent y adhérer, que ce soit pour de courtes périodes ou de manière durable.

Ecohameau les 3 sources

QUELLES SONT LES PRATIQUES ET VALEURS PARTAGÉES PAR LES ECOHAMEAUX ?

“ Construire un cadre de vie solidaire, respectueux et bienveillant propice à notre sérénité et à notre indépendance en tant que groupe pour s’épanouir en lien avec les autres et la nature.”

Voici la raison d’être de l’écovillage AVEC de Saône-et-Loire qui illustre parfaitement les valeurs de la plupart des écolieux. En effet, malgré leurs identités et leurs orientations variées, ces collectifs partagent souvent des valeurs communes et attachent énormément d’importance à l’humain, au vivre ensemble ainsi qu’à la protection de la nature.

L’HUMAIN AU CŒUR DES PROJETS

Nous pouvons observer qu’aujourd’hui, le matérialisme a tendance à détruire les relations sociales que nous entretenons les un∙e∙s avec les autres : plus de biens, moins de liens. Ces relations qui nous sont pourtant vitales, laissent place à l’individualisme et à la recherche de satisfaction personnelle. C’est pourquoi certaines personnes recherchent au travers des écovillages, à renouer avec les autres et à partager leur existence.

Echange, écoute et débat sont les éléments clés de leur vie en communauté. Cherchant à donner du sens à leur vie, les habitant∙e∙s bâtissent des liens forts et ne cherchent jamais à être en compétition les un∙e∙s avec les autres. La solidarité, le respect et la convivialité dominent : les gens échangent et se complètent dans leurs savoirs et connaissances, les tâches collectives sont équitablement réparties afin de diminuer la charge de travail individuelle et les dépenses collectives sont mutualisées. Ce sentiment de sécurité et d’appartenance fort au groupe, favorisent donc l’épanouissement intellectuel et personnel de habitant∙e∙s du village.

Ecovillage de Pourgues

UNE COMMUNAUTÉ SOUDÉE

Ces micro-sociétés accordent beaucoup d’importance aux rapports humains et au « vivre ensemble ». La communication non violente et la démocratie participative visent à améliorer les échanges et à faire avancer les décisions dans un unique sens. Ces collectifs structurés sans hiérarchie offrent donc à chaque habitant∙e le pouvoir d’être entendu∙e et de participer politiquement à la vie de son village. Le regroupement multigénérationnel et multisocial font également la richesse de ces lieux.

Les écohameaux privilégient le partage de propriété et offrent à leurs habitant∙e∙s des lieux communs (jardins, cuisines, salles, garages, forêts, etc.) pour qu’ils puissent s’investir ensemble dans leur entretien et leur utilisation.

Ces collectifs résilients ont pour objectif de tendre vers l’autonomie mais ne souhaitent pas se retrouver en totale autarcie. Les habitant∙e∙s ne veulent effectivement pas se couper du monde et ne vivre qu’entre eux mais au contraire, iels cherchent à développer des relations avec des artisans et des producteur∙rice∙s locaux mais aussi avec les populations voisines, dans l’idée de créer un écosystème coopératif.

UNE PLACE IMPORTANTE POUR L’ENVIRONNEMENT

Les écovillages ont pour ambition de réduire leur impact environnemental à son plus strict minimum, en vivant au contact de la nature. Les gens y cherchent un retour à l’essentiel, à l’authenticité, en construisant leur habitat, en produisant leur énergie ainsi qu’en faisant pousser leur alimentation.

En terme d’habitat, ils privilégient des solutions peu énergivores et faites à partir d’écomatériaux comme les maisons passives, les tiny house, les roulottes ou encore les yourtes. Ils s’engagent à réduire leurs besoin en énergie pour limiter leur impact et tendent vers une autonomie énergétique via l’utilisation d’énergies renouvelables. Enfin, les villageoi∙se∙s consacrent une part importante de leur temps à la permaculture et essaient de répondre à un maximum de leurs besoins alimentaires.

Les écovillages sont donc des exemples concrets illustrant la possibilité de développer un mode de vie soutenable et durable. Ces mouvements représentent aujourd’hui un potentiel énorme pour apporter des solutions aux nombreuses problématiques actuelles. Pour y parvenir, ils doivent à l’avenir prendre une ampleur sociétale en passant de la marge à la norme.

Pour aller plus loin nous vous invitons à visionner le documentaire « En quête d’autonomie » réalisé par Demos Kratos. Julien Malara et Léo Génin sont partis à la rencontre d’habitants de trois écovillages français qui leur ont fait part de leur expérience.

Sources :

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