Les dessous du monde de la joaillerie

Derrière chaque bague en or se cache deux tonnes de déchets, voire plus si elle est ornementée d’un diamant, sans compter les conflits géopolitiques et les désastres éthiques qui y sont rattachés. Comment se comporter face à une telle industrie, sans pour autant renoncer à toutes ses parures ?

Hélène DE VESTELE
edeni stories
4 min readOct 9, 2018

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© Pixabay

Porter des bijoux très précieux pèse donc légitimement sur notre conscience, notre portefeuille et sur notre tranquillité. Pensez à tout le stress que vous générez par peur d’un vol ou d’une agression pour ces bijoux… Alors libérez-vous de ces poids inutiles, revendez-les, faites-en un don, rendez-les utiles, pas de doute que cela reflétera davantage la personne que vous voulez être au quotidien.

Mais attention, pas besoin de revenir aux tenues d’Adam et d’Ève ou d’oublier tout le plaisir de porter un bijou non plus (qui n’est pas forcément en diamant). Vous pouvez avoir des alliances de seconde main, un pendentif en argent qui vous accompagne tout au long de votre vie ou une paire de perles héritée de votre grand-mère. Encore une fois, exercez votre esprit critique et sachez ce que vous apporte cet objet versus ce qu’il représente, coûte, ou engendre. Les bijoux “fantaisie”, par exemple, sont souvent en plastique et parfois toxiques pour l’environnement et pour la santé humaine (risque d’allergie, d’irritations de la peau…). Le bijou peut pourtant être conçu localement par des artisans consciencieux et responsables.

Le sens caché des bijoux

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Avant de devenir une industrie du luxe avec les dérives que l’on a évoquées, les premiers ornements corporels (retrouvés en -100 000 avant JC) étaient de simples coquillages percés reliés par une cordelette…

Nous portons des bijoux depuis des millénaires, et cela, pour plusieurs raisons. Les ornements corporels ont à la fois :

  • Une fonction sociale : il crée un statut social (comme les chevalières ou les parures des stars sur la Croisette), ou informe sur le statut conjugal,
  • Une fonction identitaire : il permet de se reconnaître entre pairs d’un groupe spécifique (un signe religieux, politique, ethnique, sexuel, etc.),
  • Une fonction magique ou religieuse : les talismans sont des objets (pierre, collier, anneau, par exemple) auxquels sont attribués des vertus protectrices ou magiques.

N.B : J’en profite pour alerter sur la mode des “bracelets guérisseurs” qui ne vous feront pas devenir riches en les mettant au poignet droit entre la 2e et 3e lune.

  • Une fonction utilitaire : il peut avoir un rôle spécifique, comme une ceinture, une pince à cheveux, une montre… et faire office de bijou par son aspect esthétique.
  • Une fonction sentimentale : il peut faire référence à un lieu, une personne ou un souvenir… Les bijoux se transmettent de génération en génération, ce qui leur confère une valeur particulière.
  • Une fonction érotique : il souligne telle ou telle partie du corps, et l’érotise, en quelque sorte.

Vous l’avez compris, le bijou fait partie de nos éléments de culture. Le débat ne porte pas aujourd’hui sur le fait d’interroger l’intérêt de ces mimétismes ou de ces traditions, mais de comprendre que ce n’est pas juste un élément décoratif. Il utilise des ressources, parfois avec des procédés polluants, et souvent dans des conditions très peu éthiques…

Sélectionner vos bijoux

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Comme pour tout le reste, un tri est nécessaire afin de chérir comme il se doit ce que vous conservez. Pour vous donner un exemple, en 2015, j’ai donné 90 % des bijoux que j’avais. J’ai revendu deux solitaires qui m’ont permis d’offrir des vacances à ma mère, et aujourd’hui, il ne me reste plus qu’une paire de perles à laquelle je suis très attachée, deux bagues en or et deux colliers, ce qui me suffit largement. Si nous décidons avec mon conjoint d’avoir des alliances pour notre mariage, elles seront forcément, soit de seconde main, soit issus d’une refonte, et surtout sans diamants.

N’oubliez pas que votre plus beau bijou, c’est votre sourire. Alors brillez à pleines dents, heureux, bons, sans produire de déchets ni faire de gâchis, à l’aise aussi bien en gala qu’au marché aux puces !

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Hélène DE VESTELE
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Founder @edeni (Station F - HEC Incubator)★ ZeroWaste/ Blue economy Expert ★ Entrepreneur, Mentor & Speaker ★