Pourquoi est-il urgent de prendre soin de soi ?

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7 min readJan 22, 2021

Burn-out écologique, éco-anxiété, sentiment d’inutilité, on est nombreux·ses à subir nos engagements écologiques et à sentir une angoisse climatique prendre le pas sur notre bien-être. Selon une étude IFOP de 2018, 85% des Français·es sont inquiet·es face au réchauffement climatique. À commencer par les jeunes, avec 93% d’inquiet·es chez les 18–24 ans. Et si on recentrait nos efforts sur nous quelques instants ? En quoi prendre soin de soi est-il bon pour la planète ? Comment dépasser cette fausse opposition ?

Prendre du temps

  1. Prendre du temps pour soi, permet de s’organiser

Le manque de temps est souvent avancé comme un problème au passage à l’action. Les routines matinales peuvent alors devenir des outils utiles pour s’organiser (planifier, faire ses propres produits,…), à la condition de ne pas se les imposer, de ne pas les voir comme un passage obligé dogmatique et rigide, ni en faire des injonctions à la performance. Ce genre de moment pour soi n’est nullement une perte de temps, au contraire il peut être utile pour l’environnement à la condition d’en faire un outil d’apprentissage, d’équilibre, de motivation et donc de force pour tenir son engagement militant dans la durée.

La planification est par exemple la clé du Zéro Déchet :

  • prévoir une liste de course précise pour préparer ses repas de la semaine, organiser ses vacances à l’avance,… Le DIY, Do It Yourself, soit Fait maison en français, nécessite un temps de préparation en amont.
  • S’accorder du temps pour la création de shampoing solide, crème maison, alimentation végétale ou produits ménagers, est essentiel pour retrouver une consommation responsable et autonome.
  • Mais heureusement les exemples ne s’arrêtent pas à ses avantages anecdotiques mais peuvent aussi se répercuter sur des compétences utiles de gestion de son stress, d’un collectif, sur une meilleure communication, prise en compte des écosystèmes, de sa santé et de celles des autres etc.
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2. Prendre du temps pour soi, permet de s’investir

L’être humain est l’espèce la plus sociale parce qu’elle est dotée d’empathie et que cet attribut constitue le fondement de la coopération et de la collaboration, de créer du lien avec autrui. D’après une enquête menée par “La France bénévole”, il ressort que le fait d’être bénévole, quel que soit le poste occupé, a des effets positifs sur le bien-être. Les individus présentent un surcroît d’optimisme, de confiance et d’enthousiasme par rapport au reste de la population. S’investir dans des projets porteurs de sens, associatifs ou à titre personnel, procure un sentiment d’utilité. Apporter sa pierre à l’édifice en rejoignant des collectifs permet donc de lutter contre l’éco-anxiété et semble même être inscrit jusque dans nos gênes et la sélection darwinienne puisqu’entre espèces, celles qui s’en sortent le mieux sont aussi celles qui s’entraident le plus (L’entraide, facteur de l’évolution, Pierre Kropotkine, éditions du Sextan, réédition 2010).

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3. Prendre du temps pour soi, pour trouver sa raison d’être

Donner du sens à sa vie n’est pas toujours évident. La tâche est d’autant plus difficile lorsqu’on vit dans un environnement anxiogène comme le nôtre. Pour pallier ce vide et cette angoisse, il existe un outil : l’Ikigai. Il s’agit d’une philosophie de vie japonaise qui consiste à trouver un équilibre dans sa vie afin de lui redonner un sens. Le but final est de trouver la motivation pour se lever le matin et de (re)valoriser notre énergie, pour la mettre à disposition de choses concrètes et utiles pour le bien commun. Pour plus d’informations sur cet outil, RDV sur : En quête de sens : pourquoi et comment faire son ikigaï ? — edeni

4. “Un esprit sain dans un corps sain”

Corps et esprit interagissent de manière inévitable. Il est donc primordial de savoir gérer cet équilibre. Chacun·e doit être prudent·e afin de ne pas négliger l’un ou l’autre, ni d’en faire un mantra individualiste propre aux “modes” du développement personnel.
Il existe plusieurs types d’outils à court terme pour se prémunir du stress quotidien que notre corps (et donc aussi notre esprit) subit au quotidien.

  • Agir sur les causes du stress : une relation toxique, un bullshit job etc.
  • Méditer en pleine conscience
  • Yoga, marche, ou exercices corporels dits “conscients”: ces exercices permettent de se détendre et de renouer avec son corps en se clarifiant l’esprit.
  • Rééquilibrer sa nutrition : il est question ici de respecter son corps en lui apportant les substances nutritives dont il a besoin, sans excès. Ce qui reboucle donc avec la transition écologique dont l’un des piliers les plus importants est la végétalisation de notre alimentation, bonne pour notre santé, mais aussi pour la planète donc. En effet, les méthodes industrielles d’élevage et d’agriculture intensive liée sont responsables de 14,5% des émissions de gaz à effet de serre mondiaux, et avoir une alimentation végétale (et bien sûr si possible bio, locale, équilibrée, mesurée et de saison) est LE levier d’action majoritaire dans la réduction de l’empreinte carbone à l’échelle individuelle (source: étude Faire Sa Part, Carbon4, 2019). Sans même parler de l’aspect éthique d’une telle démarche pour le vivant, essentielle à prendre en compte, et pour la répartition juste des ressources (justice sociale)..
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5. Prendre du temps pour soi, pour affronter sa solastalgie

Pour aller plus loin, si l’on souffre de tristesse, de colère, de doutes ou encore de peur face aux injustices de ce Monde, il existe des solutions pour dépasser ces maux sans les négliger ni les enfouir. Joanna Macy, éco-psychologue ayant dédié sa vie à la solastalgie, a créé des ateliers collectifs spécifiques rassemblés sous l’appellation Le Travail Qui Relie. Le but est de parcourir plusieurs étapes en collectif pour ancrer sa gratitude envers le vivant, honorer sa souffrance et colère légitime pour ce Monde, construire une nouvelle vision pour sortir de ces émotions, et enfin être capable d’en ressortir de l’énergie pour agir concrètement et ensemble.

La Retraite Éco-Sérénité | edeni

ZOOM sur l’Eco-psychologie :

Prendre soin de soi passe aussi par une (re)connexion avec la nature. Il s’agit de renouer avec celle-ci.. Ce concept de lien entre la Nature et l’Homme est le fondement de l’écopsychologie.

L’écopsychologie, qu’est ce que c’est exactement ?

Petit point historique :

Le psychanalyste Carl Gustav Jung ((1875–1961) alerte sur la dérive rationaliste du monde moderne Celle-ci a conduit les individus à vivre comme séparés de la nature. Il parle de “nature malmenée”, qui est tout autant la nature extérieure que celle à l’intérieur du sujet.

En 1989, un groupe de psychologues et d’environnementalistes de Berkeley, dont Théodore Roszak, s’est constitué afin de relier les théories et pratiques de la psychologie et de l’écologie. Ainsi est né en 1992 le terme d’ « écopsychologie ». Roszak , en raison de ses différentes publications et de ses conférences sur le sujet, devient le pionnier du nouveau mouvement. Il reprend le concept d’inconscient collectif développé par Jung pour le généraliser à l’ensemble du vivant sous la forme d’un « inconscient écologique ».

Ainsi l’écopsychologie examine les raisons pour lesquelles les gens continuent d’adopter des comportements nuisibles à l’environnement.

Elle propose différentes pratiques, parmi lesquelles des séjours en pleine nature, des exercices de reconnexion et des méthodes de motivation positive pour l’adoption de pratiques durables. Ces pratiques sont tout autant bénéfiques pour la santé mentale que physique. Elles peuvent être incluses dans les routines hebdomadaires, car ce ne sont pas des moments uniques mais des spirales.

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Pour conclure, le constat de départ est que nous vivons dans un environnement par nature anxiogène. Paradoxalement, alors que notre société est individualiste, nous sommes nombreux·ses à “courir après le temps”, à ne pas se permettre de s’ennuyer, de réfléchir, de faire un pas de côté pour tenir sur la durée. Pourtant, l’opposition philosophique entre SOI et les AUTRES, entre Égoïsme et Altruisme, est à dépasser. Cette vision binaire est justement révélatrice de notre isolement de la toile du vivant et d’une pensée biaisée et mécomprise sur ce qui est bon pour nous. En effet, étant nous-même, en tant qu’humain·e, partie intégrante de ce monde et de la toile de la vie, comment quelque chose de néfaste pour les autres, pourrait-il être bon pour moi ? A l’inverse, comment pourrais-je travailler à mon bonheur sans participer à celui de mon environnement au sens global du terme ? C’est impossible à moins d’avoir une vision étriquée et irréaliste du bonheur, comme pouvant être pensé en autonomie. Nous ne sommes PAS des êtres autonomes, mais des animaux sociaux, influencés par et influençant sur notre environnement, en interdépendance totale. Là encore, un esprit critique plus complexe et nuancé est nécessaire pour ne verser ni dans l’excès d’un abandon de soi, ni dans un nombrilisme malheureux au nom d’une prétendue quête du bonheur. Car il est plutôt sain de ne pas être béatement heureux·se dans un monde aussi injuste et destructeur. Il nous faut résister, lutter, s’indigner. Cela ne doit pourtant pas empêcher, ni la joie, ni la pratique enthousiaste de recherches d’améliorations, ET pour soi, ET pour le monde, le tout étant la même chose, au fond. A nous de nous en convaincre en tout cas, et de le concrétiser.

Si vous souhaitez aller plus loin et vous lancez dans une expérience régénérante dans un écolieu, vous pouvez consulter notre retraite écoserennité :

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Edeni est là pour vous aider si vous ressentez ce besoin de vous former sur ce type de thématiques et d’enclencher une transition pro et/ou acquérir des compétences supplémentaires et nécessaires :

Sources :

L’espérance en mouvement, Joanna Macy et Chris Johnstone, éditions Labor et Fides, 2018. Joanna Macy

L’écologie personnelle : pourquoi prendre soin de soi est bon pour la planète — Mouvement UP (mouvement-up.fr)

Écopsychologie — Wikipédia (wikipedia.org)

Un esprit sain dans un corps sain : la vérité sur cette citation (developpementpersonnel.org)

Résultats de l’enquête “La France bénévole 2015” par Recherches et Solidarités | Carenews

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