Quelles alternatives au supermarché ?

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8 min readMay 19, 2020

Avec les incertitudes suscitées par le coronavirus, les consommateur·rice·s se sont tourné·e·s vers des modes de consommation plus résilients et donc plus locaux. On a pu observer un souci de l’environnement plus important, mais aussi une réelle envie de connaître les producteur·rice·s. Iels ont donc cherché à faire des courses plus locales et de saison, avec moins d’emballages, afin de réduire les pollutions induites par le transport et la distribution des produits. Iels ont donc fait le choix d’éviter les supermarchés qui incitent à la surconsommation, notamment de produits lointains et suremballés. Mais comment faire des courses plus éco-responsables ? Nous vous présentons quelques alternatives.

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Les producteurs locaux

La meilleure manière de consommer local est de se fournir directement auprès des producteur·rice·s, et cela est possible de différentes manières.

La vente directe à la ferme et le drive fermier

Pour celles et ceux habitant près de producteurs, la vente directe à la ferme est un bon moyen de se procurer des aliments locaux. Vous pouvez ainsi vous assurer de la bonne qualité des produits (en choisissant par exemple des produits issus de l’agriculture biologique), tout en permettant la juste rémunération des agriculteur.rice.s. Pour trouver les exploitations qui pratiquent la vente directe près de chez vous, vous pouvez consultez les sites Mon-producteur.com ou Ventre directe à la ferme.

Source : Alimentation générale

Un drive fermier est également proposé par le réseau Bienvenue à la ferme, appartenant aux chambres d’agriculture. Comme pour un drive de supermarché, vous choisissez en ligne les produits que vous voulez acheter et vous allez les chercher dans un point de retrait quelques jours plus tard. Ce système, s’il est local, est un peu moins direct que le précédent puisque le réseau constitue tout de même un intermédiaire entre le.la producteur.rice et le.la consommateur.rice : il prélève 15% de commission pour assurer son bon fonctionnement (toutefois, ce réseau n’a pas de but lucratif). On peut regretter le peu de choix de produits bio mais cela reste local, de saison et de bonne qualité.

Les magasins de producteurs

Les producteur·rice·s se regroupent parfois également pour créer des magasins où délivrer directement leurs productions. La gestion en est partagée et souvent, iels se relaient pour accueillir les client·e·s. Si vous avez un de ces magasins à proximité de chez vous, c’est un bon moyen d’avoir des produits frais, locaux et de saison, à un prix intéressant tout en garantissant la juste rémunération des agriculteurs. Vous pouvez trouver le magasin de producteurs le plus proche de chez vous sur le site Magasin de producteurs qui les recense bénévolement.

Les AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne)

Les AMAP sont des regroupements de producteur·rice·s et de consommateur·rice·s souhaitant préserver l’existence des fermes de proximité, dans une logique écologique, saine et éthique. Elles reposent sur un contrat entre les deux parties sur une période donnée (généralement une saison de production : printemps/été ou automne/hiver). Le·la producteur·rice s’engage alors à vendre aux consommateur·rice·s partenaires des paniers de produits frais (fruits, légumes, oeufs, fromages) en fonction de ses récoltes et productions. Ces paniers sont soit vendus directement dans la ferme, si les consommateur·rice·s habitent à proximité, soit dans des points de retrait (magasins spécialisés, cours d’immeubles, etc.)

Elles permettent aux consommateur·rice·s d’acheter au prix le plus juste des aliments de qualité et dont iels connaissent l’origine et la méthode de production. Ce système joue en faveur de la sauvegarde, voire du développement, d’une activité agricole locale et soucieuse de la biodiversité. En effet, les agriculteur·rice·s des AMAP adoptent une pratique respectant les sols et les eaux, moins polluante et énergivore. Cela génère en outre de l’emploi et renforce l’économie locale ainsi que liens sociaux.

Les AMAP garantissent donc sécurité financière et reconnaissance sociale aux producteur·rice·s et qualité des produits aux consommateur·rice·s, et ce dans un système en circuit-court et soucieux de l’environnement.

Les supermarchés alternatifs

Si vous n’habitez pas en zone rurale, il est parfois difficile de se fournir directement auprès des producteur·rice·s. Heureusement, des alternatives facilement accessibles existent en milieu urbain.

La Ruche qui dit oui !

La Ruche qui dit oui ! est une entreprise privée reprend le principe d’AMAP pour le développer à échelle nationale. Par conséquent, il y a davantage d’intermédiaires puisque La Ruche est gérée par Equanum (Paris) qui se rémunère en prenant une commission sur chaque vente. De surcroît, chaque point de vente, nommée ruche, est gérée par un·e entrepreneur·se prenant également une commission. Le prix de la vente ne revient donc pas intégralement au. à la producteur·rice mais cela permet de rapprocher ces dernier·e·s des citadin·e·s, notamment avec un service de livraison développé à Paris. Toutefois, les agriculteur·rice·s y perdent en liberté puisqu’ils sont soumis aux exigences de La Ruche, qui peut par exemple rompre la collaboration à tout moment.

Les épiceries sans emballage

Les épiceries de vrac se développe de plus en plus en milieu urbain. Le réseau de vrac Day by Day a ainsi 61 points de vente en France et en Belgique. Si acheter en vrac ne signifie pas nécessairement acheter local, cela réduit la pollution induite par les emballages, puisque vous vous rendez dans votre magasin de vrac avec vos propres contenants (bocaux, sacs à vrac, boîte en verre…). Une fois vos contentants pesés, vous pouvez vous servir parmi un large choix de produits. Cela peut ainsi être un moyen complémentaire aux solutions évoquées précédemment qui valent surtout pour les produits frais.

Contrairement à l’idée reçue, acheter en vrac n’est pas plus coûteux que d’acheter des produits en supermarché traditionnel… c’est même plutôt l’inverse. En effet, l’emballage et le marketing qui en découle représentent 13% à 40% du prix d’un produit, que vous économisez en achetant en vrac. Néanmoins, il convient de noter que la plupart des épiceries sans emballage proposent des produits issus de l’agriculture biologique, ce qui explique leur prix un peu plus élevé.

Le supermarché coopératif

Des consommateur·rice·s se sont également réunie·s dans des coopératives pour proposer des alternatives au supermarché, comme à Paris avec La Louve. Les client·e·s participent alors activement au fonctionnement du supermarché, en se relayant pour recevoir les marchandises, faire la mise en rayon, tenir les caisses et faire l’accueil et le ménage. Ainsi, iels s’occupent de 80% des tâches nécessaires au fonctionnement du supermarché. A La Louve, iels sont même copropriétaires du lieu.

Ces supermarchés alternatifs proposent une large gamme de produits locaux, souvent en vrac, et à prix réduits puisqu’il n’y a pas d’intermédiaire de distribution. En outre, ces supermarchés proposent toute sorte de produits, et pas seulement de l’alimentaire. C’est une manière de repenser le commerce, sans spéculation sur les produits.

Les supermarchés inversés

Des supermarchés dans lesquels on n’achète rien, mais on troque ! On y vient déposer nos vieux objets (obsolètes, abimés,…) pour en récupérer d’autres gratuitement. C’est ainsi que le Smicval Market a vu le jour en Gironde. L’objectif : renforcer le réemploi, maximiser le recyclage et finalement réduire au maximum les décharges à ciel ouvert et l’enfouissement. Un concept illustré par le slogan : donnez, prenez, recyclez !
Cuisine, Brico, Déco, on y retrouver l’ensemble des rayons des bons vieux supermarchés.
Pour accompagner les visiteurs dans leur réparation et leurs gestes du quotidien, des ateliers y sont même proposés !

© Smicval Market — Bordeaux

Les commandes de panier en ligne

Pendant le confinement lié à la crise du coronavirus, le service de livraison est paru nécessaire. Or, certaines entreprises le proposaient déjà, selon un principe d’accessibilité à des produits de qualité, dont la production est respectueuse de l’environnement, et avec une juste rémunération des producteurs.

The Trust Society

The Trust Society est une de ces alternatives qui proposent des solutions éco-responsables, saines et naturelles, pour tous vos achats du quotidien. La qualité est au rendez-vous, et les objets vendus sont pérennes afin d’éviter la surconsommation. Dans une démarche de sobriété, The Trust Society propose une sélection de produits triés sur le volet.Ces derniers sont des indispensables du quotidien et sont fabriqués en France et sans emballage. On y trouve par exemple des éponges réutilisables, des shampoings et dentifrices solides. Cela peut donc compléter les solutions proposées ci-dessus qui ne concernaient que l’alimentaire. Le fonctionnement est le même que celui de n’importe quelle plateforme en ligne : vous commandez et vous êtes livré·e·s en cinq à dix jours ouvrés, chez vous ou en point relai. Vous pouvez même choisir de vous faire livrer en vélo !

Vépluche

Vépluche est un fournisseur de produits frais en provenance de Rungis ou des producteurs locaux. Ce service livre les restaurants le matin et les particuliers l’après-midi, avec la même gamme de produit en circuit-court et issus de l’agriculture biologique. En outre, il propose un réel modèle d’économie ciruculaire puisqu’il comprend aussi la récupération les épluchures et autres déchets organiques alimentaires des restaurants pour les composter et en faire du terreau, vendu par la suite aux agriculteur·rice·s.

Mon panier bio

Mon panier bio est un site qui recense les fournisseurs de panier bio/paysan en France, qu’il s’agisse de sociétés privées ou d’AMAP. Selon votre région, vous pourrez y trouver la meilleure solution pour vous.

Si l’avenir du système alimentaire, entre incertitudes et innovations, vous intéresse, nous vous conseillons la lecture de cet article de L’ADN.

Alors que les supermarchés traditionnels, et le système de commerce qu’ils représentent, ont pu avoir mauvaise presse pendant la crise du Covid-19, vous pouvez désormais choisir l’une des alternatives ci-dessus pour adopter un mode de consommation plus résilient et zéro-déchet.

Sources :

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