Solastalgie : et après ?

Le sentiment que l’on est en train de changer de paradigme, que nous allons devoir modifier des comportements avec lesquels nous avons grandit le plus naturellement du monde, peut enclencher un véritable cheminement proche des étapes du deuil.

edeni
edeni stories
4 min readDec 17, 2019

--

Grâce au premiers épisodes de cette série, vous avez pu mieux comprendre ce qui se cachait derrière les termes d’éco-anxiété et de solastalgie et découvrir les questionnements d’un éco anxieux.

Ainsi, vous vous demandez peut-être, et après, que devient-on ? Comment on transitionne dans sa vie professionnelle et personnelle pour s’engager dans la transition écologique et sociale et ne pas subir les effondrements à venir ?

Un moment déclic

Time — Personnalité de l’année — 2019

Envie d’avoir plus de contenus ? Inscrivez-vous à notre newsletter !

Le passage de spectateur inerte face aux évolutions actuelles à l’action se fait bien souvent suite à un événement ou une information précise. Pour beaucoup de jeunes, l’inspiration de Greta Thunberg a été un véritable déclencheur, ou encore la démission de Nicolas Hulot, un épisode de Cash Investigation ou l’appel des 15 000 qui ont pu par le passé avoir cette fonction de catalyseur.

Face à tout cela, envahis par de multiples émotions, certains peuvent tomber dans un état de stress, ponctuel ou chronique, voire de dépression.

Ainsi, dans son livre Une autre fin du monde est possible, les auteurs Pablo Servigne, Raphaël Stevens et Gauthier Chapelle nous racontent que les scientifiques qui étudient le changement climatique sont justement sujet aux troubles psychologiques :
stress, anxiété, angoisses, troubles du sommeil…

On appelle cela l’éco-anxiété ou de façon plus globale, la solastalgie.

Ce trouble peut affecter chaque individu de façon très différente. Si la solastalgie englobe tout ce qui à lien avec la nostalgie d’un monde passé, l’éco-anxiété est sa manifestation la plus impactante négativement et handicapante. Le Portrait d’un éco-anxieux en donne un exemple frappant.

Un nouveau projet pour la suite

Figure éminente de la collapsologie en France, Pablo Servigne expliquait lors du Tribunal De Générations futures organisé par Usbek & Rica qu’après l’écriture de son ouvrage précédent — Comment tout peut s’effondrer — il est tombé dans une phase de questionnement et d’un chouia de pessimisme. Puis, il en est venu à questionner sa position et réfléchir à ce qui l’attend avec pragmatisme et être dans une optique de solutions plutôt que de défaitisme.

Ainsi, à l’issue d’un travail de l’observatoire des vécus du collapse, le psychologue Pierre-Eric Sutter identifie quatre sociotypes pour décrire le positionnement et l’attitude des individus une fois qu’ils ont pris conscience des changements à venir :

  • Le Pessimiste-Passif — Foutu pour foutu, à quoi bon faire des efforts
  • L’Optimiste-Passif — Climato-sceptiques ou ceux qui pense que face à un effondrement la science saura nous sauver
  • Le Pessimiste Actif — Les survivalistes qui s’entraînent pour se préparer à la survie dans un monde hostile
  • L’Optimiste Actif — Ils pensent qu’on peut faire des choses. Se préparer à un effondrement ou a minima à de grands changements ensemble, oui mais ensemble, ou en repensant nos organisations, nos systèmes.

Des imaginaires collectifs

La création d’une histoire collective positive, pour imaginer notre futur, est essentielle.

The Last of Us

Cela peut prendre la forme d’utopies, du fantasme de retour à la nature, à l’origine de l’homme. Également de dystopies, parfois anxiogènes, peu clémente dans leur regard sur la nature profonde de l’homme qui devrait ressurgir dans un contexte de crise, par exemple la série L’Effondrement série Canal Plus par Les Parasites.

Et puis, il y a la construction d’alternatives “entre-deux”, de réflexion sur un futur souhaitable ET réalisable.

Kaizen réfléchissait ainsi dès 2014 à la question de la vie en collectivité et de la taille de la ville idéale par exemple, pour identifier que non, le retour à une vie d’ermite dans la foret n’est pas la meilleure solution à l’échelle de l’humanité

Plus largement, dans Une Autre fin du monde est possible, la capacité de l’homme à s’adapter à un effondrement de nos systèmes est mise en avant et donne la part belle aux optimistes actifs qualifiés de Transitionneurs.

Leur capacité à se transformer dès aujourd’hui permet de travailler sur ce futur, de sortir de son état passif mais sans panique, de changer d’activité professionnelle et d’acquérir de nouvelles compétences utiles.

Accéder à cet état alors qu’on est encore aujourd’hui dans l’éco-anxiété peut être facilité par des méthodologie comme Le Travail Qui Relie de Joanna Macy, qu’Edeni vous enseigne dans nos formations.
Nous y consacrons un article entier pour en savoir plus sur cette méthodologie. C’est grâce à elle que nous avons pu concevoir 3 jours justement pour accepter son éco-anxiété, la regarder en face et enfin se tourner vers la suite avec sérénité.

Retrouve tous les épisodes de notre série sur l’éco-anxiété ici :
https://medium.com/edeni/tagged/ecoanxiety

Si vous vous retrouvez dans ce portrait et que vous souhaitez rencontrer et partager avec d’autres personnes éco-anxieuses, rendez-vous en avril 2022 pour notre retraite en éco-sérénité ! Et si vous cherchez à être accompagné·es et à acquérir des compétences concrètes pour changer de job vers l’écologie ou lui donner plus d’impact, rejoignez les promos de transitionneur·ses avec notre formation en approche ESE (Ecologie-Santé-Ethique).

--

--