Parole de traductrice : Claire Allouch

Elodie Baslé
Milady
Published in
3 min readApr 4, 2018

Une partie des livres Milady que vous lisez est issue de l’anglais… Et si ces textes sont si beaux, c’est aussi grace à nos traducteurs et traductrices de talent. Lumière sur eux !

Comment s’est déroulé ton parcours profesionnel ?

J’ai commencé ma vie professionnelle comme professeur de philosophie dans le Nord de la France. Ma peur de l’ennui m’a poussée très vite à ajouter de la diversité à ma pratique, avec l’enseignement en classe européenne puis en option cinéma-audiovisuel. Cela ne suffisant pas à combler mon besoin obsessionnel de relever des défis, je me suis alors tournée vers la traduction, qui a durablement calmé ma bougeotte en me permettant d’avoir constamment un nouvel objectif, chaque roman m’apparaissant comme un petit Everest à escalader.

Qu’as-tu traduit en premier lieu ?

J’ai traduit dans un premier temps essentiellement de la romance, genre que je lisais rarement, et me suis surprise à adorer. Je suis particulièrement friande des romans au ton léger, humoristique, et qui bien souvent, par le biais d’une héroïne faussement godiche mais réellement capable, véhiculent des valeurs féministes. Si trouver l’amour semble au cœur des préoccupations de ces jeunes femmes, elles sont également bien décidées à prendre en main leur vie professionnelle ou artistique.

Traduis-tu beaucoup de genres différents ?

Je traduis aussi des albums pour les tout-petits. C’est un exercice beaucoup plus exigeant que ce que j’aurais cru, et qui me décrasse vigoureusement les neurones. Bien souvent, il faut écrire un texte en rimes. Il arrive aussi que l’on me demande de créer du contenu, de donner des informations scientifiques adaptées aux enfants. J’adore l’aspect créatif, mais je me plie, parfois en peinant, à l’exigence de rigueur.

Quelles sont tes influences littéraires ?

En tant que lectrice, j’aime particulièrement les romans intimistes, qui fouillent la psychologie des personnages. J’ai dévoré Edith Wharton et Jane Austen quand j’étais étudiante. Plus récemment, j’ai été bouleversée par Amanda Prowse. Mais j’aime aussi qu’on m’embarque dans une histoire haletante, polar ou aventure, de Ngaio Marsh au Hobbit de Tolkien, en passant par Harry Potter. Qu’on me tienne en haleine jusqu’à la dernière page, comme sait si bien le faire Liane Moriarty, même si j’avoue que lorsque le suspense est trop bien mené, je vais furtivement lire la fin pour retrouver un rythme cardiaque acceptable ! Basculer dans un monde fantastique avec la littérature de jeunesse, de Roald Dahl aux Chroniques de Spiderwick, me ravit. Les histoires de femmes qui s’unissent contre une oppression ou fuient un destin imposé sont celles qui me touchent le plus, comme La Perle et la Coquille de Nadia Hashimi ou les romans de Sue Monk Kidd.

Les ouvrages parus chez Milady et traduits par Claire Allouch

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