“ You should write ”

Agnès Ryo
Eduvoices
Published in
5 min readNov 6, 2017

Aujourd’hui, un ami m’a conseillée d’écrire sur Medium et comme j’avais un compte, je me suis dit : “et pourquoi pas écrire ce fameux deuxième article qui trotte dans ma tête depuis un moment ?!” Ce qui est amusant, c’est que cela devait forcément arriver car mon cousin m’a également rappelée à mes premières amours quelques semaines auparavant. “Tu devrais écrire…” Ok, mais sur quoi ? Sur qui ? Dans quel but ? Et puis, pour la première fois de ma vie (ou presque), je me suis auto-censurée par peur des commentaires mais aussi parce que je ne voulais pas que les autres connaissent le fond de ma pensée actuelle. Et puis, pour la énième fois de mon existence, je me suis dit : “les autres, on s’en fiche alors fonce”. Ceux qui ne voudront pas lire cet article (qui plus est, jusqu’au bout) s’élimineront d’eux-mêmes de toute façon.

Maintenant que ça c’est dit, le thème de mon article…et bien je dirais mon questionnement grandissant sur mon avenir. L’hiver de mes 33 ans approche à grands pas et je ne rentre toujours pas dans les cases que la société nous impose. A vrai dire, ces cases existent-elles toujours ? Ou n’est-ce pas plutôt une minorité qui persiste à les maintenir en vie et qui empêche l’esprit collectif d’évoluer dans le bon sens ? Vous savez, ces irréductibles…Uderzo ne nous aurait pas menti alors. Pour l’instant, le “vinci” manque donc à l’appel, et pourtant…un éco-système est bel et bien présent, et ce dernier me plaît énormément. Et vous, serez-vous prêts quand il éclatera au grand jour ?…

Difficile pour l’instant de marquer mon empreinte, de foncer vers ce plan B qui serait de quitter l’éducation nationale et de créer le job de mes rêves. A ce stade, j’en suis au plan A bis, celui qui me permet de rester dans les cases (et par là j’entends avoir un toit, à manger, avoir une vie sociale sympa, être en mesure de payer les factures, partir en vacances, respecter le programme scolaire, etc) et d’avoir un pied en dehors du système (et par là j’entends innover avec des projets inédits dans les établissements où je travaille et développer ma créativité au maximum). Bref, je vis en équilibre instable comme dirait Oxmo Puccino. “Le job de tes rêves ?” Ah oui, pardon ! Cette curiosité mérite d’être éclaircie par une jolie digression pour mieux fermer la boucle (ou l’ouvrir peut-être ?!). Cela fait bientôt un an que je m’intéresse au bien-être, notamment par la pratique du shiatsu, et qu’un coach sportif (en one-to-one donc) m’aide à dépasser mes limites toutes les semaines pendant une heure — ce retour à soi qui manque tant aux gens de notre époque alors que c’est par là que tout commence. Intimement lié au bien-être physique, le mental n’est jamais loin, et encore une fois un retour à la terre est évident.

C’est ainsi que j’ai été amenée à revoir des amis que je n’avais pas vus depuis sept ans et qui m’ont fait découvrir le monde de la permaculture et du feng shui après que les citrouilles aient repris leur forme originelle. Cette escapade normande m’a rappelée combien s’écarter du chemin, de nos connaissances, de notre confort nous ramenait encore plus vers qui l’on est vraiment. Le problème c’est qu’après une année de stage où l’on nous impose de nous remettre constamment en question, un ras-le-bol s’installe et on a juste envie de vivre le moment sans réellement s’arrêter sur une fleur en train d’éclore. Et pourtant…c’est la rose, l’important…

Ces diverses expériences m’ont amenée à faire ami-ami avec Soeur Sagesse et Mère Patience : relativiser, comprendre nos maux que l’on traîne depuis des années, prendre le temps, revenir à l’essentiel par le dessin, la lecture et l’écriture, s’écarter de plus en plus de cette technologie. “Cultivons notre jardin”, encore une expression où un retour à la terre s’impose peu importe son caractère métaphorique…et puis, après tout, n’est-ce pas là où nous finirons ?! Je m’efforce donc de rester humble, les pieds sur Terre, et de prendre le temps de construire mon plan B qui est forcément sur la carte. J’ai toujours aimé les chasses aux trésors et encore plus d’en créer alors un escape game de plus ne me fait pas peur. Car c’est bien ça mon leitmotiv premier, m’échapper de ce carcan tout en m’amusant. Vous dire à quoi ressemble mon plan B est impossible car je change d’idées tous les quinze jours, la passion brûlant, et m’emmène sur des sentiers encore plus ardents. Etre née sous le signe du Sagittaire ne serait donc pas une coïncidence ?! Peu importe où je serai dans 5 ans, 10 ans, 15 ans, la seule chose qui n’a pas changé et ne changera pas, c’est le travail effectué au quotidien pour y arriver.

Alors ne vous fiez pas aux images, aux statuts, aux tweets, ils ne sont là que pour satisfaire mon ego, pour être complètement honnête, en plus de partager mes actions et mes humeurs. On sait tous que cet iceberg devenu célèbre malgré lui n’a pas fait chavirer le Titanic avec ses 10% de glace visibles à la surface, alors la prochaine fois que vous verrez quelqu’un réussir, marquez une pause et pensez d’abord aux 90% immergés où se mélangent le doute, les tentatives, le sacrifice, la persévérance, les réveils au lever du soleil, les efforts, et j’en passe.

Je ne sais pas si j’ai été cohérente dans mon discours, tout comme je demande (ou plutôt les programmes) aux élèves de l’être. Est-ce bien là l’important dans le fond ? Je ne crois pas. L’essentiel est invisible pour les yeux de toute façon, et puis j’ai désormais le coeur plus léger alors ma mission est accomplie. Qui aurait pensé qu’en me levant ce matin je finirais par écrire ce fameux deuxième article ?! Pas moi en tout cas ! Et vous, avez-vous bouclé la boucle de quelque manière aujourd’hui ou faut-il vraiment que je vous montre comment faire vos lacets ^^ ?!

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