Fortran, ce vieux briscard des langages qui est toujours en forme !

Adrien K
ELP-2018
Published in
4 min readJun 27, 2018

Souvent oublié ou inconnu des nouvelles générations, Fortran est pourtant incontournable dans le domaine scientifique. En effet, son relatif anonymat est tout à fait compréhensible quand on comprend le contexte dans lequel il évolue.

Figure 1 : Couverture du premier livre sur Fortran publié en 1954

Formula Translator, ou de son petit nom “Fortran”, est un langage crée en 1954 par un ingénieur de chez IBM et qui permet à son utilisateur de manipuler facilement des formules et des expressions mathématiques. Il est considéré comme le premier langage de haut niveau, précédé par Lisp. Les premiers programmes en Fortran étaient écrit avec des cartes perforées, l’ancêtre de la mémoire dans les ordinateurs. Mais comment un si vieux langage à la syntaxe rigide peux encore tenir tête à tous ces jeunes et puissant langages mathématiques à l’image de Matlab ?

C’est très simple, la longévité de Fortran réside dans sa longévité justement ! De très nombreuses bibliothèques ont été crées et améliorées au fil du temps et ses 64 années d’existence n’ont fait que renforcer cela. De plus, Matlab est à l’origine un programme fait en Fortran pour permettre aux universitaires de pouvoir manipuler celui-ci sans en connaitre la syntaxe. Si puissant qu’il est, Matlab n’arrive pas à la cheville de Fortran dans le cadre de la vitesse d’exécution des calculs. Du fait de ces qualités, Fortran est le langage le plus utilisés sur les superordinateurs scientifiques et ce n’est pas près de changer.

Les applications concrètes de ce langage abstrait :

Principalement utilisé dans le domaine de la recherche, sa principal utilisation reste la simulation à grande échelle des systèmes physiques. De très gros projet basés sur Fortran ont vu le jour et ont été reconnus dans la communauté scientifique. En voilà quelques exemples.

Flash, la simulation de l’ingénierie numérique :

Flash est un programme crée à l’université des Sciences Numériques de Chicago, et qui permet des simuler de nombreux cas de physique à hautes densités d’énergie (HEDP) comme par exemple de l’astrophysique, de la physique nucleaire, ou de la physique des plasmas. On peut voir sur leur site de nombreux cas d’usages comme l’étude de la diffusion d’un champignon atomique ou l’étude de l’implosion d’une supernova.

Figure 2 : Fusion d’un amas de galaxies sous Flash

WRF pour Weather Research and Forecasting :

Le WRF est un programme de prévision météorologique nouvelle génération conçu pour la recherche atmosphérique et les prévisions opérationnelles. Il est développé depuis 1990 par le National Center for Atmospheric Research (NCAR), et le National Oceanic and Atmospheric Administration. Il est utilisé par plus de 39 000 utilisateurs dans plus de 160 pays différents.

Figure 3 : Simulation du typhon Mawar sous WRF

NEMO, l’état de l’art de la représentation des fonds marins :

Nucleus for European Modelling of the Ocean alias NEMO est un programme de modélisation des océans développé depuis 28 ans par des laboratoires de recherches Européens.
Il permet d’avoir des résultats océanographiques opérationnels, de faire de la prévisions de saisons et de marées, ainsi que de la Paléoclimatologie(l’étude des climats passés et leurs variations), et bien évidemment de continuer la recherches pour approfondir les connaissances sur les fonds marins.

Figure 4 : Diverses critères de simulation des fonds marins sous NEMO

Bibliographie :

--

--