Oui, la transition écologique est En marche
C’est l’un des axes du programme d’Emmanuel Macron. Cette transition, qui est aussi économique et énergétique, doit s’accomplir au plus près de la vie des concitoyens. Et avec eux.
Par François de Rugy, Député, Matthieu Orphelin, Ancien porte-parole de Nicolas Hulot, Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du monde, Arnaud Leroy, Député , Corinne Lepage, Ancienne ministre de l’Environnement, Serge Lepeltier, Ex-ministre du Développement durable
A moins de deux mois du premier tour de l’élection présidentielle, il est urgent qu’enfin le débat porte sur des sujets de fond, pour permettre aux électeurs de faire leur choix en conscience. Quand, d’après un sondage récent, 64 % des Français disent s’intéresser à la présidentielle mais seulement 20 % d’entre eux estiment la campagne de bonne qualité, nous pensons urgent de réorienter le débat vers des sujets substantiels. Au premier rang de ces sujets, les défis écologiques (climat, biodiversité, ressources, transition économique) et leurs corollaires (santé, qualité de vie, solidarité, emploi). Ce sujet est majeur car il concerne tous les aspects de la vie de nos concitoyens et définit leur avenir.
Parce que nous souscrivons pleinement à cette approche, nous appelons de nos vœux cette transition écologique qui est aussi économique et énergétique. C’est cette transition que propose Emmanuel Macron.
Son projet repose sur une double exigence : l’ambition des mesures et l’accompagnement de nos concitoyens ainsi que de nos entreprises. L’un et l’autre exigent du réalisme et des moyens financiers. L’ambition est considérable : consacrer 40 % du plan d’investissement quinquennal à la refonte complète de notre système productif. Partout en France, l’Etat doit fixer le cap, rassembler les énergies et fédérer les initiatives. Le premier défi à relever est celui de la sobriété et de l’efficacité énergétique. Dans le projet d’Emmanuel Macron, l’Etat assumera cette responsabilité, en injectant 4 milliards d’euros pour la rénovation énergétique des bâtiments publics, un chantier trop longtemps retardé ; 4 milliards d’euros pour la rénovation énergétique des logements des ménages propriétaires en situation de précarité énergétique ; et en consacrant 1 milliard d’euros supplémentaire pour la transformation du crédit d’impôt pour la transition énergétique en prime, octroyée sans délai au moment des travaux.
Sur le front de la mobilité, l’Etat doit accompagner la conversion du parc de véhicules automobiles anciens vers des véhicules récents pour améliorer la qualité de l’air. C’est une priorité de santé publique : le projet d’Emmanuel Macron propose d’y consacrer 3 milliards d’euros d’aides pour les ménages, tout en injectant 250 millions d’euros pour la création d’un réseau de bornes électriques de recharge rapide sur l’ensemble de nos réseaux routiers, grâce à un appel à projets d’une envergure nouvelle.
Au plus près des territoires, ce projet définit des contrats régionaux de transition écologique pour une croissance verte en remplacement des contrats de plan Etat-région, destinés à promouvoir un nouveau modèle de développement.
Des objectifs très ambitieux de réduction de l’empreinte écologique, de développement d’une économie 100 % circulaire sur les territoires et de création d’emplois pourront ainsi être contractualisés.
En matière agricole, 5 milliards d’euros seront consacrés à la mise en œuvre d’un «plan de transformation agricole» permettant d’accompagner, comme elle le demande aujourd’hui, la profession vers des modes de production respectueux de la santé des consommateurs, de l’environnement et du bien-être animal.
Ce nouveau modèle écologique doit se répercuter dans l’ensemble de notre machine économique : les investissements publics contribueront notamment à mettre notre finance en mouvement vers cette transition, en privilégiant les actions qui ont du sens, s’inscrivent dans le long terme et visent le bien commun.
Pour réussir, il faudra garantir aux investisseurs une information transparente et accessible sur l’impact environnemental de leurs investissements. La France a déjà montré la voie avec sa loi de transition énergétique, en développant des outils adaptés d’évaluation du risque climat des acteurs financiers. Il faut aller plus loin. Alors qu’aujourd’hui la part des financements verts ne dépasse pas 1 % du marché, il faudra soutenir l’initiative privée en réduisant les risques, et la réorienter grâce à des labels ou à des incitations fiscales spécifiques vers les grands programmes d’investissements publics dans la transition. Le projet d’Emmanuel Macron propose de le faire grâce à la création de garanties publiques et en couplant ces investissements privés avec des fonds publics. Si elle s’en donne les moyens, la France peut rapidement devenir leader en la matière, avec Paris comme place forte internationale.
Grâce à des incitations stratégiques et à la stabilité retrouvée des règles du jeu, 100 milliards d’euros, dont 20 milliards publics, seront donc mobilisés pour la transition écologique durant le quinquennat, permettant de poursuivre et d’amplifier la trajectoire esquissée par la loi de transition énergétique. Cette trajectoire se révélera rapidement très rentable, à la faveur de la réduction de notre facture énergétique, de l’amélioration de la santé de nos concitoyens, de la meilleure préservation des ressources et de la régénération des sols et de nos milieux naturels. Cette transition permettra également à des centaines de milliers d’hommes et de femmes de retrouver le chemin de l’emploi, dont une croissance stérile ou aveugle les a trop longtemps éloignés.
Notre but — notre responsabilité collective — est aujourd’hui de voir la transition écologique s’accomplir pleinement, au plus près de la vie de nos concitoyens, et bien entendu avec eux. Les nouveaux moyens d’autoconsommation, d’économie du partage, d’économie circulaire, de production et de consommation durables, de circuits courts, s’inscrivent pleinement dans cette dynamique.
Mais, au-delà, le rôle central des associations pour promouvoir la transition, dans un esprit d’innovation et de solidarité, le besoin croissant de démocratie environnementale seront aussi des éléments majeurs de la réussite. Ils rejoignent le projet d’Emmanuel Macron qui dessine un chemin de progrès nouveau, qui fait une place à chacun et relève le défi de civilisation le plus urgent auquel nous sommes tous confrontés. Nous saluons le fait qu’Emmanuel Macron fasse d’une réponse crédible à ce défi l’un des fils rouges de son projet.
Signataires :
Élise Calais, adhérente En Marche !
François Damerval, conseiller régional écologiste d’Île-de- France
François de Rugy, Député
Nicolas Imbert, responsable d’une O.N.G. environnementale
Bettina Laville, Directrice de la rédaction de la revue Vraiment Durable
Yvon Le Maho, Directeur de recherche émérite
Corinne Lepage, ancienne Ministre de l’environnement
Serge Lepeltier, ancien Ministre du développement durable
Arnaud Leroy, Député
Sébastien Mabile, avocat
Julien Marchal, spécialiste des questions énergétiques
Matthieu Orphelin, ancien porte-parole de Nicolas Hulot
Baptiste Perrissin Fabert, Économiste du développement durable
Jean Rapenne, Secrétaire Général de CAP21
Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du Monde
Philippe Zaouati, dirigeant d’entreprise, finance durable
Audrey Zermati, spécialiste des questions énergétiques