Engrais minéraux: Des intrants qui contribuent à la productivité des producteurs de maïs dans le Grand Katanga

Eden Mvuenga
Enabling Sustainability
3 min readJun 17, 2020
Engrais minéraux (Urée) utilisable pour la culture de maïs; Copyright: Nicole Cornec

En agriculture, les engrais minérales sont souvent utilisés pour apporter aux plantes des compléments d’éléments nutritifs, de façon à améliorer leur croissance, et à augmenter le rendement et la qualité des cultures. En utilisation combinée avec la matière organique, ils permettent de libérer le plein potentiel des sols ( sur les sols tropicaux) tout en résorbant la dégradabilité de ces derniers.

Les producteurs de maïs dans le Grand-Katanga, en font souvent recourt à plusieurs stades de la culture par approche de fumure intégrée dans l’optique d’améliorer leur rendement à l’hectare. La fermeture des frontières due à la COVID-19 suivie d’une décongestion latente des échanges commerciaux frontaliers dans cette partie du pays, a atténué la rareté des engrais, par conséquent la pénurie et l’inflation des prix sur le marché.

Une répercussion inévitable sur la rentabilité

Les producteurs de maïs des bassins de production d’avant post des grandes villes tels que Lubumbashi, Kolwezi et Kamina dans le Grand Katanga sont dépendants des engrais minéraux pour maximiser le rendement. Dans les conditions paysannes, un producteur consomme en moyenne 98 Kg d’engrais par hectare selon une étude publiée en 2019 par la RAFEA. En milieu péri urbaine, la consommation peut atteindre jusqu’à 250 Kg compte tenu de la dégradation des sols.

Par ailleurs, la flambée vertigineuse du coût des engrais, en occurrence l’urée, soit jusqu’à 45$/sac, impactera sensiblement la rentabilité des producteurs. En effet, le marché de farine de maïs semble moins favorable, car les prix ont baissé grâce aux différentes mesures économiques prises au niveau provincial pour contenir l’inflation des produits des premiers nécessités. “A ce jour, un sac de maïs de 25 Kg se négocie à 10$ sur le marché Lushois, alors qu’il y a quelques mois le même sac coûtait presque 40 $”, note le coordonnateur du Forum National de la jeunesse Haut-Katanga. “Cette dépréciation du prix de vente occasionnera surement la faillite des certains producteurs qui, à risques et périls ont accédé à l’urée à des prix astronomiques”, renchérit-il.

Repenser la chaîne d’approvisionnement en engrais

La pandémie du COVID-19 a mis à nu les faiblesses de la chaîne d’approvisionnement des intrants fertilisants dans le Grand Katanga. Les différentes séries de fermeture des marchés transfrontaliers combinés à la multiplicité des barrières le long des routes de desserte agricole ainsi que l’inadéquation des moyens logistiques, ont facilité la spéculation des prix d’engrais et la pénurie au sein des marchés.

Pour ce faire, il est impérieux de repenser l’approvisionnement en engrais au niveau des bassins de production. A l’avenir, une politique d’approvisionnement prenant en compte la promotion des resserves stratégiques internes, le développement et l’entretien des infrastructures de transport devrait être opérationnalisée en vue d’améliorer les conditions d’accès et réduire les coûts logistiques associés au commerce et à la distribution d’engrais.

Ecrit par Eden Mvuenga

Cet article fait partie de Covid-19 Food/Future, une initiative du projet SEWOH Lab du TMG ThinkTank for Sustainability (https://www.tmg-thinktank.com/sewoh-lab). Elle vise à fournir un aperçu unique et direct des impacts de la pandémie Covid-19 sur les systèmes alimentaires nationaux et locaux. Suivez également @CovidFoodFuture, nos journaux vidéo de Nairobi, et @TMG_think sur Twitter. Le financement de cette initiative est assuré par le BMZ, le Ministère Fédéral Allemand de la Coopération Économique et du Développement.

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