Produire et consommer localement pour se sortir de cette crise Covid-19 et se développer

Maya Disraëli
Enabling Sustainability
3 min readJul 14, 2020
Natiora Malagasy Organic foods, fruits séchés naturels, sans conservateur ni sucre ajouté. ©NextA

Cette crise pourrait bien être une opportunité pour Madagascar puisque la pandémie a mise au point les priorités du gouvernement. Ces dernières années, les importations à Madagascar n’ont cessé de croître alors que les produits locaux sur le marché intérieur ne dépassent pas les 10%. Toutefois, actuellement, la production et la consommation locale sont prônées pour relancer l’économie malgache.

Ceci est reflété par le « Tsenan’ny mpiompy » ou « Marché des éleveurs », lancé par l’association des Malgaches professionnels de l’élevage (MPE) et permettant d’avoir un point de vente pour les éleveurs ayant le plus souffert des effets de la pandémie. Ce projet vise à mettre en contact les producteurs et les consommateurs sans intermédiaire ou encore mettre les producteurs et les transformateurs en contact direct. L’initiative est encore à ses débuts et sert principalement à pallier les manques de débouchés de la crise. Elle devrait être développée à des fins pérennes et aussi dans les autres régions du pays.

Par ailleurs, NextA et Jovenna lance une initiative pour la promotion de l’entreprenariat local par le biais d’un appel d’offre visant à permettre aux petits producteurs de bénéficier du réseau de distribution de Jovenna pour écouler leurs produits à travers toute l’île. L’idée est d’offrir des opportunités de marché à ceux qui ont en perdu ou ceux qui ont en tout simplement besoin. « Un mal pour un bien. La pandémie de la Covid-19 a remis les pendules à l’heure. La plupart des produits manufacturés ou de consommation à bas prix proviennent majoritairement de la Chine. En conséquence, l’opportunité s’ouvre aux producteurs locaux pour s’imposer sur certains marchés. C’est à partir de ce point de vue que les initiatives de promotion de la consommation de produits locaux font office de bouée de sauvetage pour ces PME. » déclare Carole Rakotondrainibe, manager de NextA. Une soixantaine de produits (confiture, miel, produits laitiers, produits manufacturés, etc) sont déjà disponibles dans les stations Jovenna de la capitale.

D’autres part, le projet MIARY ou Entrepreneurship Programme Support, est mis en place par Pôle intégrées de croissance (PIC) Madagascar pour subventionner des start-ups et micro-entreprises liées à l’Agribusiness et Tourisme. Six projets en aviculture et transformations de produits agricoles ont été déjà retenus et financés dans la région ANOSY.

L’industrialisation est impérative pour le développement du pays afin de stimuler le secteur primaire et le secteur tertiaire tout en résolvant le sous-emploi. Effectivement, l’Etat soutient l’industrialisation comme stratégie de sortie de cette crise Covid-19 à Madagascar. Une relocalisation des biens de consommation, surtout les produits de première nécessité, doivent être produit localement au lieu d’importer. Parallèlement, il faut encourager la population malgache à consommer localement puisque les produits locaux, tout en affichant des prix abordables par rapport aux mêmes produits importés, ont beaucoup gagné en qualité ces dernières années. Il est plus que temps de produire et consommer localement pour soutenir les paysans qui constituent 80% de la population malgache.

Écrit par Maya Disraëli.

Cet article fait partie de Covid-19 Food/Future, une initiative du projet SEWOH Lab du TMG ThinkTank for Sustainability (https://www.tmg-thinktank.com/sewoh-lab). Elle vise à fournir un aperçu unique et direct des impacts de la pandémie Covid-19 sur les systèmes alimentaires nationaux et locaux. Suivez également @CovidFoodFuture, nos journaux vidéo de Nairobi, et @TMG_think sur Twitter. Le financement de cette initiative est assuré par le BMZ, le Ministère Fédéral Allemand de la Coopération Économique et du Développement.

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