« Vatsy Tsinjo » et « Tosika Fameno », plans d’urgence du gouvernement malgache pour alléger la famine des personnes vulnérables
Depuis le début du confinement, l’Etat a mis en place le « Vatsy tsinjo », un plan d’urgence social pour aider la population à vivre le confinement. Ce « Vatsy Tsinjo » consiste à distribuer des packs de vivres ou denrées alimentaires (environ 12 000 par jour) aux démunis et nécessiteux dû à cette crise, notamment les marchands de rue, les lavandières, les personnes âgées, les prostituées, les chauffeurs de taxi et de bus ainsi que les personnes qui vivent au jour le jour. Le pack en question est constitué de cinq kilos de riz, deux kilos de lentilles, un litre d’huile, un kilo de sucre, du sel et du « koba aina » (comme du farilac). Simultanément, l’Etat va distribuer 100 000 Ar (25 euros), à travers un plan nommé « Tosika Fameno », à 189 400 ménages dans les trois régions principales (Antananarivo, Toamasina, Fianarantsoa) qui constituent le centre de la pandémie où le confinement partiel a été mis en vigueur.
Dans la capitale de l’île, cinq cents bénévoles issus de l’association Aides et actions, de la Croix-Rouge Malagasy, des représentants des ministères, des scouts ainsi que de simples citoyens participent au packaging des dons. En une seule journée, ces bénévoles arrivent à réaliser 12 000 dons et la distribution se fait avec la collaboration des députés, du BNGRC, des chefs districts, de l’association Fitia et surtout des responsables au niveau des « fokontany », qui détiennent le registre des familles défavorisées de leur quartier. Néanmoins, l’organisation de la distribution de ces packs reste encore à améliorer.
Un président de fokontany aurait stocké certains dons chez lui au lieu de les distribuer aux personnes vulnérables, ce qui a créé un règlement de compte entre les gens du quartier en question. D’autres plaintes ont aussi été adressées au Bureau Indépendant Anti-Corruption (Bianco) et au Fonds d’Intervention de Développement (FID) sur des possibilités de détournement de ces dons venant de l’Etat. D’autres part, lors de la distribution proprement dite, les gestes barrières furent totalement ignorés, les longues files ne respectant pas les règles de distanciation d’un mètre. Certains reviennent bredouilles après plusieurs heures d’attentes. Ces scénarios montrent une organisation déplorable avec une insuffisance de transparence de ce plan d’urgence social. Une meilleure organisation s’impose, surtout au niveau de la transparence, si l’on veut réellement que ces dons prêtent main forte aux plus démunis.
Par ailleurs, au début de la crise, les régions non touchées par le virus ont exprimé leur intérêt à recevoir à leur tour le « Vatsy Tsinjo ». Néanmoins, cela s’avère superflu puisque ces régions ont la possibilité de continuer leur gagne-pain habituel. Un tel scénario voudrait dire que l’aide destinée aux personnes en réel besoin serait dispersée et pourrait se retrouver de ce fait insuffisante où elle pourrait servir à d’autres projets de lutte contre le Covid-19. Une prise de conscience des malagasy s’impose, depuis chaque membre du gouvernement jusqu’aux citoyens, afin de continuer ces activités dans le respect de la discipline, de la transparence et de l’entraide pour mieux les gérer et se sortir de cette pandémie.
Écrit par Maya Disraëli.
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