Chers Philippe Bihouix / Laurent Alexandre

Emmanuel Pont
Enquêtes écosophiques
13 min readAug 29, 2019

Cher Philippe Bihouix,

j’aime beaucoup vos écrits mais ai été très déçu du débat “L’avenir de l’humanité ?” chez Thinkerview.

Votre courtoisie et votre ouverture à la discussion vous font honneur, mais je n’ai pas trouvé de réponse à des questions de fonds qui étaient pertinentes, malgré leur forme souvent fallacieuse. Vous avez semblé tétanisé par les exemples habilement choisis de Laurent Alexandre.

Pourquoi est-ce important ? Comme tant d’autres ce débat va conforter chacun dans ses positions, qu’on soit plutôt écologiste et ayant trouvé Laurent Alexandre insupportable, ou plutôt technologiste n’ayant pas vraiment été remis en question. Le sujet écologique n’a vraiment pas besoin de plus de polarisation. C’est d’ailleurs l’inspiration de cet article : un ami “éco-sceptique” m’a dit après avoir vu ce débat “Ok Laurent Alexandre est pénible, mais j’ai l’impression que sur le fond il a plutôt raison”.

Je suis sûr que vous avez déjà ces réponses de fonds, mais en gentleman vous ne pouvez pas refaire le match. Je me permets donc d’apporter des réponses personnelles aux vraies questions cachées derrière la rhétorique, ce qui n’est pas forcément suffisant pour convaincre mais est un début nécessaire pour faire réfléchir. C’est bien sûr plus confortable depuis son fauteuil qu’en direct lors d’un débat mal mené et mal équilibré, où trop souvent des sujets intéressants ont été interrompus alors qu’ils méritaient des développements.

Cher Laurent Alexandre,

je m’attendais à bien pire entre vos trolls sur Twitter et les commentaires Youtube qui vous conspuent durement. Malgré les nombreux sophismes et exemples fallacieux beaucoup des vos arguments ont un peu de fond, une “part de vérité”, et méritent une réponse qui n’a pas été donnée. Je ne suis pas sûr que vous en soyez conscient pour les défendre aussi mal, ou peut-être préférez-vous rester dans le domaine du sentiment flou. Que la majorité des spectateurs ne s’en rende pas compte est la deuxième motivation pour cet article. J’essaye donc de l’apporter ici, sans faire directement de fact-checking, celui-ci est sur https://captainfact.io/videos/G5da (très intéressant, à activer si vous regardez la vidéo).

Cher lecteur,

si vous n’avez pas vu cette vidéo vous n’avez pas raté grand chose et votre temps sera beaucoup mieux employé en regardant, sur la même chaîne, Philippe Bihouix seul ici ou , ou avec Jean-Marc Jancovici. Vous trouverez néanmoins dans cet article des analyses synthétiques de nombreux points de débat courants autour de l’écologie.

Low tech VS santé

5:20 Laurent Alexandre : “la médecine low tech ça veut dire crever”.

Le “low tech” n’est pas une fin en soi ni une règle absolue, c’est un guide pour atteindre une société soutenable en sortant de la fuite en avant de l’approche high tech¹. Laurent Alexandre lui-même reconnaît (3:30) qu’il ne croit pas à la technologie salvatrice en général.

Par ailleurs le low tech ce n’est pas retourner au moyen-âge, la majorité de la médecine actuelle est parfaitement compatible avec un monde soutenable. La médecine soutenable est déjà un sujet de recherche et de réflexion important. Les technologies de médecine high tech comme par exemple les scanners n’ont pas un poids systémique assez important pour être intenables, mais elles reposent sur des écosystèmes (électronique et informatique pour les scanners) qui le sont. Peut-on faire la même chose plus efficacement ? Probablement pour l’informatique, pour y travailler je vois qu’on peut diviser son empreinte écologique de beaucoup sans vraiment diminuer le service rendu. Peut-on aussi remplacer par une version low-tech qui rend un service similaire, comme les chiens renifleurs de tumeurs mentionnés par Bihouix ? A voir au cas par cas, mais ici non plus pas forcément d’incompatibilité.

La santé est évidemment un sujet délicat et facilement émotionnel : qui suis-je pour “tuer des gens” en renonçant à des technologies bénéfiques ? Mais si l’on doit se positionner sur l’alternative douteuse entre moins bien soigner certaines maladies et détruire notre environnement, j’ai peu d’hésitations.

Je remercie Jean-Marc Jancovici de mettre les pieds dans le plat avec le coût de la santé des personnes âgées. Laurent Alexandre laisse entendre qu’on n’a pas besoin de faire de choix, mais notre société en fait constamment et il est dangereux de se le cacher. Oui on donne le meilleur traitement médical possible à tout le monde mais on le fait payer aux travailleurs (et indirectement aux chômeurs qui pâtissent du cout élevé du travail), à côté on choisit de laisser mourir des gens dans la rue tout en réduisant les impôts des plus riches. Toute politique est un choix. On pourrait penser qu’il faut être collectivement riches pour avoir moins de choix difficiles. C’est partiellement vrai, sauf qu’on se rend compte de plus en plus clairement qu’on a choisi de ruiner notre environnement en contrepartie, ce qui ne pourra pas durer éternellement.

Démographie et environnement

14:30 Laurent Alexandre : “l’explosion démographique pose un problème”. Les 10 minutes de discussions suivantes portent sur l’Afrique et les mérites écologiques relatifs de l’Europe.

1:07 Laurent Alexandre : “On voit les conséquences dramatiques en termes d’hygiène et de service public”

1:08:21 Laurent Alexandre “au Niger on continue de faire 7 enfants par femme”

C’est le sujet de mon article précédent. Dans le passé, aujourd’hui et dans le futur proche les pays riches sont responsables de l’immense majorité des dégradations environnementales et des émissions de gaz à effet de serre (aujourd’hui 80% des émissions sont dans les pays ayant terminé leur transition démographique, 18% dans les pays en fin de transition, principalement l’Inde. Les 10% des individus les plus riches sont responsables de 50% des émissions). On s’inquiète des 7 enfants par femme au Niger, sauf que le nigérien moyen c’est 0.1t de CO2 par an (120 fois moins que l’empreinte d’un français). La natalité en Afrique intertropicale n’est donc pas du tout un problème pour le climat, mais c’est bien un problème écologique et politique local (dont certaines conséquences comme la pollution de l’air et de l’eau sont exposées par Laurent Alexandre). Dans ce sens on ne peut qu’être favorable à la transition démographique en Afrique, mais cela n’a rien à voir avec le climat. Vu comme cela ce n’est plus du tout une démarche néocolonialiste (limiter le nombre d’africains pour pouvoir continuer à polluer tranquillement) mais un bénéfice pour les pays concernés.

Lisez mon article pour le détail!

Les améliorations environnementales en France

19:00 Laurent Alexandre : “en Europe il y a des tas de domaines où ça s’est amélioré … smog en ville … eau du lac d’Annecy … quantité de forêts … certaines biodiversités (loups, lynx)”

On peut trouver des cas particuliers pour tout, mais il existe aussi des chiffres globaux et tendances sur les pollutions en question.

La pollution de l’air en France a connu des progrès importants sur les 50 dernières années. Ils sont néanmoins de plus en plus lents, l’état actuel est plutôt mauvais et la France continue à se faire taper sur les doigts par la commission européenne.

La qualité de l’eau se dégrade légèrement, à part pour les phosphates.

La biodiversité ne peut pas être réduite un seul indicateur, mais à peu près tous ceux disponibles se dégradent. On y trouve que les forêts françaises sont effectivement en croissance, mais que la majorité sont mal conservées et les espaces les plus riches en biodiversité diminuent. Le déclin de beaucoup d’espèces est pourtant très bien documenté, c’est un peu gros d’invoquer les loups et les lynx.

Bref le bilan n’est pas du tout reluisant, d’autant plus que comme le rappelle Philippe Bihouix une part importante de la pollution a été délocalisée. Pour les gaz à effet de serre cela augmente d’au moins 40% l’empreinte carbone française.

Environnement dans les pays en développement

21:00 Laurent Alexandre : “l’Asie du sud et l’Afrique subsaharienne sont des bombes écologiques”

Ce terme de bombe est évidemment très orienté : la pollution en Asie et en Afrique va-t-elle faire sauter la planète ? Car aujourd’hui ce qui détruit l’environnement à échelle mondiale c’est le réchauffement climatique causé par les pays riches, la déforestation et l’exploitation de ressources pour les pays riches, et à la marge certaines pollutions comme le plastique (plus partagées mondialement). Oui les villes indiennes souffrent d’une pollution de l’air abominable, mais c’est un problème local et je ne m’inquiète pas particulièrement de la capacité de l’Inde à agir un jour, comme la Chine est en train de le faire suite à la forte mobilisation publique (pas encore le cas en Inde). Je m’inquiète par contre pour des problèmes plus globaux et aux solutions beaucoup plus complexes comme le climat ou la biodiversité.

Balance commerciale européenne et bilan carbone

24:39 Laurent Alexandre : “l’Europe a une balance commerciale excédentaire donc elle n’importe pas de CO2” (ce n’est pas dit texto mais presque)

On peut compter les émissions de plusieurs manières : les gaz à effet de serre émis directement dans le pays, ou ceux émis lors de la production des biens consommés par ses habitants. Ce deuxième calcul revient à compter le CO2 “importé” et “exporté”, et augmente fortement le bilan dans les pays riches. Par exemple le français moyen passe de 7 à 12 tonnes par an, soit une augmentation de 40% à 60% (selon le mode de calcul). Les mêmes calculs donnent une augmentation de 25% pour l’Europe dans son ensemble, qui “importe” donc bien des émissions.

Ce n’est pas comparable directement avec la balance commerciale, qui n’a d’ailleurs pas du tout le même ordre de grandeur (déficit commercial de 3% du PIB en France).

Décroissance

25:20 Laurent Alexandre “les classes populaires ne veulent pas de décroissance, elles veulent plus de croissance”. (en parlant des gilets jaunes)

Dans ce cas j’aimerais bien que Laurent Alexandre nous explique comment il compte arriver à la neutralité carbone, en se rappelant bien qu’il ne croit pas à la technologie salvatrice (3:45) et qu’il prend très au sérieux la question du CO2 (28:40). Aujourd’hui tous les gens sérieux qui se penchent sur la question arrivent à la même conclusion : il faudra très probablement une dose importante de décroissance pour arriver à une société soutenable écologiquement.

Je ne sais pas à quel titre Laurent Alexandre s’exprime pour les gilets jaunes (qui ont bon dos pour justifier les opinions de gens que tout leur oppose comme Laurent Alexandre), dans ce que j’ai pu lire le fond est plutôt un problème de justice sociale. C’est bien sûr un enjeu fondamental de la décroissance, si on demande globalement à la société de se serrer la ceinture il faut commencer par les plus riches, et que le contrat social soit assez fort pour que tout le monde l’accepte (très douteux dans la société inégalitaire ultralibérale que semble favoriser Laurent Alexandre, exilé fiscal en Belgique)

On retrouve par ailleurs le même sophisme pour les “classes populaires” que pour les pays pauvres, qui nous empêcheraient d’être écologiques. Les 10% des humains les plus riches sont responsables de la moitié des émissions, et on trouve des inégalités tout aussi fortes à l’intérieur des pays. Évidemment que les plus pauvres, qui polluent aussi beaucoup moins, n’apprécient pas de devoir payer plus, ce qui était connu bien avant les gilets jaunes !

Empreinte environnementale des téléphones vs appareils photos de 30kg

25:52 Laurent Alexandre “dans un téléphone portable il n’y a qu’un dollar de métaux” / Philippe Bihouix “2 euros”

33:30 Laurent Alexandre “il y a 5 milliards d’appareils photo dans le monde, les écologistes nous auraient dit que c’est impossible”.

34:02 Laurent Alexandre “on consomme des milliers de fois moins de matières premières que jadis”

Ce chiffre cache complètement l’impact écologique de la production des smartphones, qui n’est pas du tout négligeable même s’il y a très peu de métal dedans (ordre de grandeur : 100Mt de CO2 par an), pour une durée de vie très faible et un taux de recyclage ridicule. Par ailleurs Apple est loin d’être un exemple en matière de recyclage.

Ce n’est pas forcément une fatalité, on peut garder la majorité des services utiles avec des téléphones plus durables et remplacés moins souvent, mais ce n’est pas la trajectoire actuelle.

Renoncer à la technologie c’est le sous-développement et la vassalisation

26:58 Laurent Alexandre “Interdire la 5G veut dire qu’on va devenir un pays sous-développé et vassalisé par les puissances industrielles”

Je ne sais pas pourquoi Philippe Bihouix ne réagit pas à cette assertion absurde, mais pour l’instant la 5G apporte des gains d’usage quasi nuls, pour un coût important qui inquiète particulièrement les opérateurs. C’est aussi un risque d’espionnage avéré, qui était d’ailleurs le même plus tôt avec Cisco et les Etats-Unis. Aujourd’hui le risque de “vassalisation” semble donc plutôt venir de la technologie que de son évitement.

Discours catastrophiste et enfants

27:17 Laurent Alexandre “ce discours collapsologique fou va déprimer et démoraliser les gamins” “ce discours fou rend les gamins malades”

28:20 Laurent Alexandre “on embrigade les gamins en les paniquant, il faut un discours écologique raisonnable”

Bonne question, comment parler aux enfants d’une crise écologique grave sans leur mentir ? D’ailleurs qu’est-ce qu’un discours écologique raisonnable quand des gens très raisonnables se demandent s’il n’est pas déjà trop tard pour lutter contre le réchauffement climatique, et des gens juste un peu moins raisonnables estiment qu’il est trop tard pour la civilisation ? On attend la proposition de Laurent Alexandre sur ce sujet délicat. Je n’ai pas trouvé grand chose sur le sujet, le dernier numéro d’Yggdrasil l’aborde, ou Pablo Servigne sur Thinkerview.

Le signal prix peut-il nous sauver ?

39:30 Laurent Alexandre : “l’effet rebond est facilité par le fait que l’énergie et les matières premières sont aujourd’hui quasi gratuites … si c’était 10 fois plus chères nous les économiserions”. Philippe Bihouix : “tout à fait”

Laurent Alexandre a tout à fait raison d’insister sur les taxes, le signal prix n’arrivera en général pas tout seul, comme font semblant de croire beaucoup de libéraux (par exemple il faut laisser la majorité des combustibles fossiles dans le sol pour sauver le climat, attendre que le charbon devienne trop cher ne nous sauvera pas)

Évidemment une taxe carbone serait très bénéfique pour le climat, par contre il faut se demander comment mettre en place cette taxe, ce qui jusqu’ici pose de nombreux problèmes. Par exemple les émissions augmentent moins vite que le revenu, donc une taxe carbone seule est régressive, et touche particulièrement les ruraux. Rien n’empêche de redistribuer une partie de la taxe carbone pour aider les moins riches à s’adapter. En France le gouvernement Ayrault s’en est abstenu, a introduit la taxe carbone à une période de cours bas où elle était indolore, et a laissé le problème aux suivants.

Vaut-il mieux taxer les émissions et les pollutions en général, ou directement interdire ou contraindre des actions ? Le débat est très riche, pour aller plus loin :

Par ailleurs le signal prix pose d’autres problèmes. Le cuivre est un excellent exemple, il est déjà assez cher pour que le vol de bobines ou de câbles soit un problème important en France. S’il était 10 fois plus cher il n’y aurait plus d’infrastructure publique en cuivre, tout comme il n’y a pas d’infrastructure publique en or. Sachant que le pic du cuivre n’est pas si loin, c’est une perspective embêtante pour notre projet sociétal implicite de remplacer les combustibles fossiles par de l’électricité.

Enfin l’extraction est un coût pour l’économie et une catastrophe écologique. Si les métaux et l’énergie étaient 10 fois plus chers ce serait aussi beaucoup plus d’énergie, de travail et de ressources qui partiraient dans leur extraction. Ce serait aussi une rente encore plus importante pour les pays ou entreprises détenteurs de stocks. D’où l’intérêt de taxes à la consommation, qui permettent de diminuer la demande sans toucher à l’offre.

Energiewende

46:02 Laurent Alexandre : “La politique énergétique allemande est folle, l’Allemagne produit toujours 9 fois plus de CO2 par kwh que la France”. 47:43 Philippe Bihouix “ben oui difficile de passer au renouvelable sans sobriété énergétique”.

Effectivement on a de plus en plus de mal à défendre la politique allemande, le problème est bien synthétisé par Laurent Alexandre. Sur le sujet la meilleure source est probablement Jean-Marc Jancovici, mais on commence à en parler dans des médias grand public. Par contre la conclusion logique de problème climatique + absence de solution énergétique technologique est bien la décroissance énergétique, comme ajouté par Philippe Bihouix. Quel mix énergétique dans ce futur, et quelle société en conséquence ? La discussion ne va malheureusement pas plus loin sur ce sujet passionnant, indispensable dès qu’on se pose la question de notre futur énergétique.

Les scénarios sérieux d’énergies renouvelables c’est une diminution très forte de la consommation électrique (alors qu’on aimerait remplacer les énergies fossiles par l’électricité) et des solutions pour l’instant douteuses pour répondre à l’intermittence.

Espérance de vie et pollution

57:00 Laurent Alexandre : “le pays à la plus grande espérance de vie est Hong Kong, très pollué. Le lien pollution / espérance de vie n’est pas si net car la pollution est terrible à Hong Kong”.

Ce n’est pas entièrement clair de quelle pollution Laurent Alexandre parle, mais les niveaux de pollution de l’air à Hong Kong sont proches de ceux à Paris, c’est-à-dire élevés mais pas abominables. Les effets négatifs de la pollution de l’air sur l’espérance de vie sont pourtant très bien documentés, et les bons résultats de Hong Kong semblent surtout reposer sur la rareté des fumeurs et les bons résultats du système de santé.

Conclusion

J’ai cherché à débusquer les sujets intéressants derrière les trolls, il y a largement matière à réfléchir mais le bilan soutient de manière écrasante la position générale de Philippe Bihouix. Faut-il donner la parole aux gens comme Laurent Alexandre ? C’est probablement un sale type (pour rester poli), comme il le montre volontiers dans d’autres circonstances, mais c’est surtout quelqu’un qui ne dit rien d’intéressant sur l’environnement, qui ne semble pas capable d’aller plus loin que quelques sophismes et réflexions de café du commerce sur des sujets pourtant très riches. C’est navrant de la part d’un chirurgien, sciences-po, HEC et énarque fasciné par le QI et qui semble avoir une très haute opinion de son intellect.

Si Laurent Alexandre ne semble pas de bonne foi, ce n’est probablement pas le cas de la majorité des gens qui partagent des idées similaires. Je ne cherche pas directement à convaincre qui que ce soit, et je ne pense pas qu’une présentation raisonnée mais synthétique des arguments y suffise, mais c’est un début utile pour au moins lancer la réflexion.

Notes

[1] Par exemple nos sociétés se dirigent massivement vers la voiture électrique, sauf qu’on sait que la production de batterie pollue beaucoup, l’électricité aussi, et qu’il n’y a de toute façon pas assez de matériaux exploitables facilement pour équiper tout le monde. On peut continuer la recherche sur des nouvelles technologies de batterie, production d’électricité, recyclage, etc, en sachant qu’il n’y aura probablement pas de miracle car on approche de limites physiques non négociables. De même pour la dizaine de sujets d’importance systémique, tous liés, jusqu’à ce qu’on atteigne les limites physiques ou économiques de l’un ou l’autre et que le château de cartes s’effondre.

--

--