Je suis un Entrepreneur durable

Pierre Mortier
Entrepreneurs durables
6 min readAug 9, 2020

Les différentes facettes d’une personne qui se lance dans l’entrepreneuriat engagé.

Pour ce tout premier article de blog, je souhaite commencer par vous parler un peu de moi.

Il est toujours difficile de se lancer dans un nouveau projet et d’autant plus dans une aventure entrepreneuriale. A partir du moment où vous êtes aligné et que vous suivez votre coeur, vous êtes légitime pour vous lancer dans n’importe quel projet.

Photo by Samuele Errico Piccarini on Unsplash

Plouf !

Je suis comme un enfant au bord d’un lac qui se décide enfin à y sauter pour la première fois. Je suis à la fois déterminé et excité de me jeter à l’eau, de démarrer ce projet autour duquel je tourne depuis un moment.

Mais je suis aussi tiraillé par toutes ces questions qui nous empêchent souvent de nous lancer. Suis-je à ma place ? Suis-je légitime ? Qu’est-ce que les gens vont penser de moi ? Est-ce que je vais me ridiculiser ? Est-ce que je vais décevoir ?

Pour cette première marche, j’ai décidé de vous parler un peu de moi. Parce que c’est un projet engagé et qu’il me semble juste de commencer par vous dévoiler ce qui m’anime, de mettre cartes sur table, d’entrée de jeu.

Un et indivisible

De manière générale, il semble de toutes façons illusoire de séparer le « pro » et le « perso », malgré ce que l’on souhaiterait parfois nous faire croire.

Je ne sais pas pour vous mais moi, je n’ai par exemple jamais réussi à laisser mes problèmes du travail au bureau quand je rentre à la maison. Et inversement.

Je suis un et indivisible. Que ça me plaise ou non.

Et si le masque peut parfois être utile, il finit toujours par tomber. Le retour à la réalité est alors d’autant plus violent que la séparation entre le moi « pro » et le moi « perso » aura été longue et que l’alignement aura été négligé voire ignoré.

Cet alignement est encore plus important quand on se lance dans l’entrepreneuriat. Il est fondamental quand il s’agit d’un projet engagé.

Vous parler un peu de moi, c’est aussi vous permettre de comprendre un peu d’où je m’exprime. J’écris avec ce que je suis, avec ce qui fait sens pour moi, avec mon lot de représentations et de croyances. Je parle au regard de toutes mes expériences, vécues comme bonnes ou moins bonnes.

Même si je possède plusieurs facettes, je reste un et indivisible. Que ça me plaise ou non.

Photo by Victoria Priessnitz on Unsplash

L’entrepreneur

L’une des manières de retrouver cet alignement entre le moi « pro » et le moi « perso » a été de quitter la sécurité d’un poste de salarié pour tenter l’aventure de l’entrepreneuriat.

J’ai ainsi décidé de m’offrir la possibilité de récupérer le pouvoir d’agir en lien avec mes convictions profondes. Je me suis offert la liberté de choisir et de renoncer.

J’ai décidé d’investir sur moi et de porter l’entière responsabilité de l’alignement entre mon organisation, mes pratiques et mes valeurs.

L’expert et le praticien

Je suis un entrepreneur durable qui accompagne d’autres entrepreneurs qui souhaitent également s’orienter vers un projet ou des pratiques plus durables.

Je n’ai pas de diplôme en développement durable. Je ne suis pas un expert reconnu dans le domaine de l’environnement. Je n’ai pas adopté un mode de vie alternatif. Je ne suis pas non plus un as du zéro déchet.

Comme beaucoup de personnes qui se lancent dans l’entrepreneuriat ou se reconvertissent, j’ai été confronté à ce fameux syndrome de l’imposteur.

J’ai hésité un moment à me jeter à l’eau car je ne me sentais pas légitime. Je me focalisais sur le fait de ne pas avoir le diplôme adéquat ou encore de ne pas être un expert reconnu dans le champ du développement durable. Malgré le fait que j’avais une expertise dans le champ de la solidarité, je me suis concentré sur l’expertise que je n’avais pas dans le domaine de l’environnement.

En prenant un peu de recul, je me suis rendu compte que je commettais une grosse erreur de perspective. Je me suis rendu compte que l’essentiel n’étais pas là où je portais mon regard.

Je me suis aussi rendu compte que j’en oubliais toutes les compétences que j’avais pu construire dans le cadre de mon expérience professionnelle et personnelle. Ces compétences de praticien qui permettent d’organiser, de mettre en oeuvre ou encore de transformer. Ces compétences qui permettent de faire le lien entre la théorie et la pratique, en essayant de trouver des réponses à travers une diversité de disciplines. Ces compétences qui permettent de créer des coopérations avec divers acteurs et qui font émerger des solutions originales, adaptées à des situations particulières. Ces compétences si importantes que l’on a parfois tendance à oublier et qui sont généralement appelées « compétences transversales ».

L’imposteur

Qui dit imposteur, dit imposture. En observant la construction du mot, j’en viens spontanément à me dire qu’il est question de posture.

Il ne s’agit donc pas de diplôme, d’expertise ou encore de compétences. La question la plus importante est encore une fois celle de l’alignement.

Il est impossible d’être tout le temps parfaitement aligné. Si l’on considère que la vie est une question d’équilibre à trouver en permanence en fonction d’un environnement instable et de ses ressources elles-même en mouvement, la posture se réajuste en permanence.

Une imposture est une manoeuvre qui vise à tromper quelqu’un afin d’en tirer profit. La notion d’intention est donc essentielle.

Suivre son coeur et rester authentique, faire les choses en essayant d’être en cohérence avec ses valeurs et les principes que l’on défend, ce sont là les points les plus importants sur lesquels porter son attention.

L’enjeu est avant tout de se positionner dans une logique d’amélioration continue en acceptant que les choses ne soient pas toujours parfaites et qu’elles se construisent au fur et à mesure. L’important est d’essayer d’aller dans le bon sens en maintenant un cap aligné avec ce que l’on est et les engagements que l’on affiche.

Peut-être que vous aussi vous hésitez à vous lancer dans un entrepreneuriat engagé ?

Soyez sûrs que ce n’est pas parce que vous n’avez pas de diplôme, que vous ne possédez pas une expertise reconnue ou que vous n’êtes pas irréprochable en matière de solidarité et d’écologie que vous n’êtes pas légitime pour vous inscrire dans une dynamique plus durable et responsable et pour proclamer les engagements vers lesquels vous souhaitez vous orienter et le système de croyances que vous souhaitez défendre.

Photo by Markus Spiske on Unsplash

Le militant

Revendiquer être un Entrepreneur durable est pour moi un acte militant.

Porter cet étendard, marque clairement une volonté d’appartenir à une tribu et de défendre un système de croyances. C’est un acte engageant. Pas d’échappatoire possible, la couleur est affichée sur le drapeau.

C’est aussi un signe distinctif de reconnaissance entre les membres d’une communauté. Je pense qu’il est fondamental de créer un réseau d’entraide entre entrepreneurs qui partagent les mêmes convictions et qui souhaitent contribuer ensemble à inventer un nouveau système plus durable.

Les Entrepreneurs sociaux, qui mettent l’économie au service de la solidarité, les écopreneurs qui mettent l’économie au service de l’environnement, et les Entrepreneurs durables qui essayent de trouver un équilibre entre les deux, jouent évidemment dans la même équipe des Entrepreneurs engagés.

J’ai choisi de porter les couleurs de l’entrepreneuriat durable car je souhaite inscrire au coeur de mon projet des engagements à la fois sociaux et environnementaux.

La notion de durabilité a également beaucoup de sens pour moi. Cette idée de sortir du court terme et de l’urgence pour se projeter dans une vision à plus long terme est fondamentale pour moi.

J’ai écouté mon coeur.

Je suis un Entrepreneur durable.

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