Donner sans dépenser ? C’est possible avec Goodeed !

Léo Lamotte
Environnement, Enjeux et Solutions
4 min readMar 9, 2016

En décembre 2012, la rencontre entre Muhammad Yunus — au travers de son ouvrage Pour Une Économie Plus Humaine — et Vincent Touboul Flachaire donne naissance à Goodeed, entreprise à la croisée des chemins entre économie collaborative et innovation digitale. L’idée fondatrice de cette dernière devient alors la réponse à une simple question : comment allouer le budget publicitaire des entreprises à une cause plus humaniste? Un défi de taille que Goodeed a su relever de manière originale. En effet, la plateforme goodeed.com propose aujourd’hui aux internautes de regarder, 20 secondes durant, trois publicités par jour afin de faire un don — sous forme de vaccin, de repas, ou d’arbre. Le NOISE ESCP Europe a voulu en savoir plus sur cette start-up, qui a accepté de nous rencontrer pour nous faire découvrir au mieux son univers.

Un développement rapide et se voulant international :

Le 16 mars 2014, le projet se concrétise, et le site internet est lancé. La réponse des internautes se fait tant vive que chaleureuse — forçant Vincent Touboul Flachaire à arrêter ses études pour consacrer tout son temps à Goodeed. Un peu plus d’un an après, le site s’internationalise, si bien que Goodeed rassemble aujourd’hui une communauté de 75.000 utilisateurs et ce, dans plus de 160 pays.

Néanmoins, la réalisation de ce projet ne s’est pas faite sans accrocs. En effet, pour permettre aux utilisateurs de faire des dons, l’existence de partenariats entre Goodeed et différentes organisations non-gouvernementales s’avère indispensable. Or, même si aujourd’hui Goodeed compte — entre autres — UNICEF et WeForest comme partenaires, les choses ne furent pas si simples aux débuts, caractérisés par une certaine réticence des ONG à prendre part à ce projet. De plus, face à une concurrence naissante d’entreprises faisant leur le business model de Goodeed, la pression devient de plus en plus forte pour notre start-up qui doit plus que jamais veiller à étendre sa communauté.

Derrière ce dernier élément se cachent d’ailleurs les enjeux futurs de Goodeed. Bien que présent sur plus de 160 pays, la communauté demeure majoritairement française, si bien que l’objectif et le défi actuels de cette entreprise sont de “développer et agrandir les communautés dans tous les pays”. Toutefois, cette entreprise, ne cessant d’innover, force à l’optimisme. Des projets spéciaux, à l’instar de celui ayant vu le jour en décembre, tendraient à se reproduire pour offrir de plus en plus de possibilités à une communauté grandissante.

Le fonctionnement :

Comme dit précédemment, la plateforme goodeed.com s’épanouit grâce aux trois publicités que chaque internaute peut regarder quotidiennement pour la transformer en don. Mais, pourquoi trois? Avec un business model au succès fulgurant, ne pas limiter les dons ne s’avèrerait-il pas judicieux? La justification de ce seuil s’étend sur deux dimensions. Tout d’abord, cela permet d’éviter aux internautes de se lasser et, de plus, cela nécessiterait une “multiplication des contrats publicitaires”. Sur ce point, une précision s’ajoute pour expliquer le succès du business model de Goodeed. Chaque entreprise avec laquelle un contrat publicitaire est signé se voit accorder 20 secondes de visibilité totale — à la différence des publicités sur les réseaux sociaux, n’accaparant notre attention que sporadiquement.

Originalité et valeurs :

La transparence représente un des éléments faisant l’originalité de Goodeed, dont toute la structure et le fonctionnement sont dévoilés. Que ce soit le principe du 80 / 20–80% du don est reversé aux ONG, et 20% sert à couvrir les frais de l’entreprise — ou les feedbacks des ONG, aucun opacité ne se manifeste au sein et en dehors de l’entreprise.

Mais cette appétence pour la transparence ne représente que la partie immergée de l’iceberg. À coté de cette dernière se tient de facto d’autres valeurs, en commençant par l’éthique : Goodeed effectue un véritable tri des contrats publicitaires envisageables, refusant de nouer des liens commerciaux avec toute société travaillant dans les secteurs de l’armement ; de l’alcool et/ou de la pornographie.

En passe de “dévoiler un nouveau projet spécial prochainement”, Goodeed parait emprunte d’une souplesse telle qu’elle nous surprendra toujours, en témoignent les nouveaux partenariats avec des ONG qu’elle devrait signer. Ainsi, aux côtés d’UNICEF, de World Food Programme et de WeForest se trouveraient pour la première fois Action Against Hunger et, derechef, Solidarités Internationale. En d’autres termes, l’originalité du business model ne parait pas se feutrer ; au contraire elle devient chaque jour plus vive.

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