SAISON 3 : Autour du Challenge 1 ORL/IA

Marc Fournier
EPIDEMIUM
Published in
3 min readSep 8, 2021

Interview du Pr. Cecile Badoual

Les inspirations du challenge ORL/IA

Aujourd’hui, nous rencontrons le Pr Cécile Badoual qui a fait naître le challenge ORL/IA d’Epidemium Saison 3 ! En quoi consiste son travail ? Qu’attend-elle des challengers d’Epidemium ? Elle vous dit tout !

Le Professeur Cécile Badoual est pathologiste, chef de service au service d’anatomo-pathologie de l’hôpital Européen Georges Pompidou (Assistance Publique Hôpitaux de Paris, France). Elle effectue également avec son équipe des travaux de recherche autour des cancers ORL en collaboration avec l’équipe 10 de l’unité Inserm U970 du Paris-Centre de Recherche Cardiovasculaire (PARCC) dirigée par le Pr Eric Tartour.

Son équipe est composée de profils différents : des étudiants en master 2, Dr Joey Martin et Dr Robin Baudouin, spécialisés en chirurgie ORL, Dr Charles Lépine, pathologiste spécialisé en ORL au sein du laboratoire de cytopathologie de l’hôpital Européen Georges Pompidou et Jessica Bastian, technicienne de recherche/assistante ingénieur.

En quoi consiste votre travail et vos travaux de recherche ?

Mon travail consiste à regarder au microscope des prélèvements (biopsies ou pièces opératoires) pour identifier une anomalie, par exemple s’il y a des cellules tumorales ou une infection. En cancérologie, le but est d’identifier quel est le type prolifération-s’il y en a une- pour pouvoir guider le mieux possible le chirurgien, le cancérologue et/ou le radiothérapeute qui prendront en charge les patients. Dans ces prélèvements, les pathologistes identifient également des facteurs prédictifs ou pronostiques qui vont permettre d’ajuster au mieux la thérapie à venir.

En parallèle, nous effectuons des travaux de recherche autour des cancers ORL, qui sont ma spécialité, et plus particulièrement les cancers de l’oropharynx (amygdales et base de langue) induits par le Papillomavirus Humain, ou HPV. Nous travaillons sur l’importance que peut avoir une infection par cet HPV, qui est un virus très connu et qui est impliqué dans les cancers du col de l’utérus, dans la cancérogénèse des cancers de l’oropharynx. Le travail de recherche de mon équipe est d’essayer d’expliquer la différence d’évolution de ces cancers liés au Papillomavirus et de comprendre le rôle des cellules inflammatoires et des cellules immunitaires autour des cellules tumorales. Ces cellules immunitaires qui luttent contre la prolifération tumorale interagissent aussi avec le virus qui a infecté les cellules qui sont devenues tumorales. Il est donc essentiel de déterminer leur rôle et leur implication dans l’histoire de ces cancers.

Qu’est-ce qui vous a amené à collaborer avec Epidemium ?

Ce sont des histoires de rencontres, de discussions de projets. Tout d’abord, l’objectif est d’avancer pour nous aider à établir un diagnostic le plus juste possible et à anticiper l’évolution des cancers HPV induits. Les pathologistes voient des images toute la journée, et savent très bien que l’intelligence artificielle et le déploiement d’algorithmes de lecture de ces images sont fondamentaux et vont prendre une place de plus en plus importante. Dans ce qu’on appelle la “médecine prédictive” les algorithmes vont accompagner l’aide au diagnostic.

Et puis j’ai la chance de connaître les organisateurs d’Epidemium qui m’ont proposé de fournir des lames et de montrer des travaux de recherche un peu compliqués car multiparamétriques, afin de demander de l’aide à la communauté.

Qu’est-ce que vous attendez des challengers d’Epidemium ?

Si jamais Epidemium permet de trouver des modèles pour prédire l’évolution des cancers de l’oropharynx, alors on gagnera un temps fou. On va pouvoir aller encore plus loin dans la compréhension de l’évolution de ces cancers. La finalité sera de sauver des vies et je suis sûre que ce n’est pas galvaudé quand je dis cela. Parce plus on pourra proposer un traitement adapté possible, avec le moins d’effets secondaires possibles plus on améliorera la survie et la qualité de vie des patients. Les effets des traitements peuvent être extrêmement délétères avec de lourdes séquelles fonctionnelles. Il faut savoir que ces patients sont généralement des patients jeunes et qui ont des vies parfois beaucoup compliquées après des traitements par radiothérapie, chimiothérapie ou après des interventions chirurgicales.

Vous l’aurez donc compris, le but du challenge ORL/IA est d’aider concrètement les patients atteints de cancer et de sauver des vies.

Une interview réalisée par Aude Rochereau

Pour en savoir plus sur ce challenge, rendez-vous sur JoGL : https://app.jogl.io/challenge/orlia

Rejoignez l’évènement de lancement de la Saison 3 ce Jeudi 09/09 à 18h
https://www.meetup.com/fr-FR/Epidemium/events/280073227/

Ce challenge vous inspire ? N’hésitez pas à former une équipe et/ou à rejoindre un projet !

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