Ambroise Paré le Chirurgien des Rois

Maya
ESOALIA
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5 min readSep 26, 2019

Introduction

Ambroise Paré, (née en 1510, Bourg-Hersent, France, décédée le 20 décembre 1590, Paris), médecin français, l’un des chirurgiens les plus remarquables de la Renaissance européenne, considéré par certains historiens médicaux comme le père de la chirurgie moderne.

Ses débuts

Vers 1533, Paré se rend à Paris, où il devient bientôt apprenti chirurgien barbier à l’Hôtel-Dieu. On lui a enseigné l’anatomie et la chirurgie et en 1537, il a été employé comme chirurgien militaire. En 1552, il avait acquis une telle popularité qu’il devint chirurgien du roi ; il servait quatre monarques français : Henri II, François II, Charles IX et Henri III.

Au moment où Paré est entré dans l’armée, les chirurgiens traitaient les blessures par balle avec de l’huile bouillante, car on croyait que ces blessures étaient toxiques. Un jour, lorsque Paré a manqué d’huile, il a traité les plaies avec un mélange de jaune d’œuf, d’huile de rose et d’essence de térébenthine. Il a constaté que les blessures qu’il avait traitées avec ce mélange guérissaient mieux que celles traitées avec l’huile bouillante. Quelques temps plus tard, il rapporte ses découvertes dans La Méthod de traicter les playes faites par les arquebuses et aultres bastons à feu (1545 ; “The Method of Treating Wounds Made by Harquebuses and Other Guns”), qui fut ridiculisé parce que rédigé en français et non en latin. Une autre innovation de Paré qui n’a pas été immédiatement acceptée par les médecins a été la réintroduction du ligaturage des grosses artères pour remplacer la méthode consistant à brûler les vaisseaux avec des fers chauds pour vérifier l’hémorragie pendant l’amputation.

Contrairement à de nombreux chirurgiens de son temps, Paré n’a eu recours à la chirurgie que lorsqu’il le jugeait absolument nécessaire. Il a été l’un des premiers chirurgiens à abandonner la pratique de castrer les patients qui avaient besoin d’une chirurgie pour une hernie. Il a introduit l’implantation de dents, de membres artificiels et d’yeux artificiels en or et en argent. Il a inventé de nombreux instruments scientifiques, popularisé l’utilisation de la poutrelle pour la hernie et a été le premier à suggérer la syphilis comme cause d’anévrisme (enflure des vaisseaux sanguins).

Le premier chirurgien du roi

En 1553, il est prisonnier au siège de Hesdin21 (Vieil Hesdin22 actuellement avant sa destruction par Charles Quint).

À cette époque, la Confrérie de Saint-Côme, qui regroupait les barbiers-chirurgiens depuis le xiiie siècle, avait été transformée depuis peu en collège de chirurgie. Cependant, les chirurgiens restaient sous la tutelle des médecins et cherchaient à s’en affranchir, ou au moins à la limiter. Par exemple, les dissections et autopsies étaient effectuées par les chirurgiens, mais, en théorie, en présence d’un médecin, seul autorisé à en rédiger le compte-rendu. Paré ayant une grande réputation et le soutien du roi, le collège de Saint-Côme décida de s’adjoindre Paré. C’est ainsi qu’il reçut le bonnet de maître23 le 8 décembre 155424 , malgré l’opposition de la faculté de médecine et sa piètre connaissance du latin, pourtant obligatoire. L’appui du roi a été le plus fort25.

En 1561 et 1562, il publie deux autres ouvrages dont son Anatomie universelle du corps humain. Le 1er janvier 1562, Catherine de Médicis le nomme premier chirurgien du roi Charles IX. Paré est ensuite renvoyé au secours des armées, d’abord à Rouen, puis à Dreux et au Havre. Les guerres de religion opposant catholiques et protestants (huguenots) ont repris de plus belle, ensanglantant le pays pour les trente années à venir. De 1564 à 1566, Paré accompagne Charles IX en visite à travers la France et en profite pour débusquer de nouvelles pistes de recherches. En 1564, il publie Dix livres de la chirurgie : avec le magasin des instrumens nécessaires à icelle, où se trouve le premier usage connu du mot bistouri (en fait bistorie, féminin) dans le sens chirurgical.

La plus grande innovation est, pour les amputations, de ligaturer les artères et de panser la plaie avec un mélange de jaune d’œuf, d’huile rosate et de térébenthine plutôt que de cautériser avec de l’huile bouillante. Il jure de ne plus brûler aussi cruellement les pauvres blessés.

Patients célèbres

  • Henri II de France après son accident mortel dans un tournoi39, (avec Vésale venu de Bruxelles).
  • François II de France
  • François de Guise, blessé au siège de Boulogne en 1544, d’où son surnom de Balafré
  • Anne de Montmorency, après sa blessure qui se révèlera fatale
  • Antoine de Bourbon, père de Henri IV, qui fut mortellement blessé le 3 novembre 1562 et qui mourut peu après, comme Paré l’avait annoncé, le 17, aux Andelys
  • Gaspard II de Coligny après sa tentative d’assassinat du 22 août 1572

L’apport d’Ambroise Paré à la chirurgie, à l’anatomie et à la médecine

Ambroise Paré a fait progresser la chirurgie, notamment par la préférence qu’il donna à la ligature des artères sur leur cautérisation après les amputations40, par la suppression de l’huile bouillante dans le traitement des plaies par armes à feu41 et par les prothèses qu’il inventa (comme la prothèse palatine) ou perfectionna42. Il a également amélioré le traitement de la lithiase urinaire (maladie couramment dite « la pierre »), même si, en cette matière, il a beaucoup emprunté sans le dire à Pierre Franco.

En anatomie, il cite ses prédécesseurs, mais les prend parfois en défaut, Vésale en particulier, et on lui doit des descriptions nouvelles ou améliorées.

Selon J.-P. Poirier45, la principale originalité d’Ambroise Paré est la conception exigeante qu’il eut de sa profession, tant sur le plan technique que sur le plan humain, conception au service de laquelle il sut mettre un véritable génie de la communication, qui l’amena par exemple à publier ses livres en français (il n’écrivait pas le latin, mais aurait pu se contenter de publier les traductions latines qui furent faites de ses livres).

Paré eut également le mérite de réfuter quelques mythes répandus à son époque. En 1557, par exemple, doutant des propriétés d’antidote universel qu’on attribuait au bézoard, il proposa au roi qu’on en fasse l’essai après avoir empoisonné un condamné à mort. On offrit à un marmiton de la cour, condamné à la pendaison pour avoir volé de l’argenterie, de lui laisser la vie sauve s’il acceptait d’être empoisonné puis soigné à l’aide du bézoard et que le bézoard se montrait efficace. Le marmiton accepta. Paré utilisa alors la pierre de bézoard, sans succès puisque le cuisinier mourut sept heures plus tard46. L’inefficacité du bézoard fut ainsi démontrée. Il reste que sa réputation d’antidote ne s’est pas éteinte du même coup[réf. souhaitée].

Paré réfuta également le pouvoir thérapeutique de la « mumie » (chair momifiée) et l’existence de la licorne. En revanche, il accueillit sans critique des descriptions d’animaux monstrueux en réalité inexistants.

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