Introduction
Bien que Hippocrate n’ait probablement pas écrit le fameux serment qui porte son nom, il sert de fondement au serment que les diplômés des facultés de médecine prêtent au début de leur carrière.
Synopsis
Le médecin grec Hippocrate a vécu à l’époque de Périclès. Bien qu’il soit considéré comme le modèle de la médecine moderne, il est difficile de séparer les faits de la légende et d’évaluer adéquatement son sens médical. Une compilation des écrits attribués à Hippocrate présente une compréhension rudimentaire du fonctionnement du corps et de la nature de la maladie. Le serment d’Hippocrate, dérivé de ses pratiques et normes éthiques, qui sert de guide moral aux médecins d’aujourd’hui, est un héritage durable.
Début de la vie
Hippocrate est né sur l’île égéenne de Kos vers le milieu du Ve siècle, BCE. Peu au courant de ses expériences de vie, les historiens s’appuient sur une biographie écrite environ 500 ans après sa mort par un autre médecin grec, Soranus, tirée de la légende et d’une collection d’écrits médicaux communément appelés le Corpus hippocratique.
Son nom officiel était Hippocrate Asclepiades, signifiant “descendant d’Asclépios”. Né dans une famille aisée, fils de Praxithea et d’Heracleides, Hippocrate a probablement reçu une solide éducation dans les matières de base. Il a poursuivi ses études dans une école secondaire avant d’apprendre la médecine auprès de son père et d’un autre médecin, Hérodicos. Les historiens pensent qu’Hippocrate a voyagé dans toute la Grèce continentale et peut-être en Libye et en Égypte pour pratiquer la médecine.
Connu autant pour son enseignement que pour ses capacités de guérison, Hippocrate a transmis ses connaissances médicales à ses deux fils et a fondé une école de médecine sur l’île de Kos vers 400 av. C’est probablement ici que beaucoup des méthodes attribuées à Hippocrate ont été développées.
Contributions directes à la médecine
Hippocrate et ses disciples ont été les premiers à décrire de nombreuses maladies et affections médicales. On lui attribue la première description du claquement des doigts, un signe diagnostique important des maladies pulmonaires chroniques, du cancer du poumon et des maladies cardiaques cyanosées. C’est pour cette raison que l’on parle parfois de “doigts hippocratiques” Hippocrate fut aussi le premier médecin à décrire le visage hippocratique dans Pronostic. Shakespeare fait célèbrement allusion à cette description lorsqu’il écrit la mort de Falstaff dans l’Acte II, Scène iii. d’Henri V.
Hippocrate a commencé à classer les maladies comme aiguës, chroniques, endémiques et épidémiques et à utiliser des termes comme “ exacerbation, rechute, résolution, crise, paroxysme, pic et convalescence “ Une autre des contributions majeures d’Hippocrate peut être trouvée dans ses descriptions des symptômes, des résultats physiques, du traitement chirurgical et du pronostic d’empyème thoracique, c’est-à-dire la suppression du revêtement de la cavité thoracique. Ses enseignements demeurent pertinents pour les étudiants actuels en médecine et chirurgie pulmonaire Hippocrate a été le premier chirurgien thoracique documenté et ses découvertes et techniques, bien que rudimentaires, comme l’utilisation de pipes en plomb pour drainer les abcès de la paroi thoracique, sont encore valables.
L’école hippocratique de médecine a bien décrit les affections du rectum humain et leur traitement, malgré la mauvaise théorie de la médecine de l’école. Les hémorroïdes, par exemple, bien que soupçonnées d’être causées par un excès de bile et de mucosités, ont été traitées par des médecins hippocratiques de façon relativement avancée. La cautérisation et l’excision sont décrites dans le Corpus hippocratique, en plus des méthodes privilégiées : ligaturer les hémorroïdes et les sécher avec un fer chaud. D’autres traitements comme l’application de pommades diverses sont également suggérés. Aujourd’hui, “ le traitement[des hémorroïdes] comprend encore les brûlures, l’étranglement et l’excision “. En outre, certains des concepts fondamentaux de la proctoscopie décrits dans le Corpus sont toujours en usage. Par exemple, les utilisations du spéculum rectal, un dispositif médical courant, sont abordées dans le corpus hippocratique, qui constitue la première référence enregistrée à l’endoscopie. Hippocrate a souvent utilisé des modifications du mode de vie comme l’alimentation et l’exercice pour traiter des maladies comme le diabète, que l’on appelle maintenant médecine du style de vie. Il est souvent cité avec “Que la nourriture soit votre médecine, et la médecine soit votre nourriture” et “La marche est la meilleure médecine de l’homme”, mais la citation “Que la nourriture soit votre médecine” semble être une fausse citation et son origine exacte reste inconnue.
Le corpus hippocratique
Une grande partie de ce que l’on sait de ces méthodes provient d’une collection de plus de 60 livres médicaux connus sous le nom de Corpus hippocratique, considéré comme les plus anciens écrits sur la médecine. Compilés 100 ans après sa mort, les historiens pensent que ces documents pourraient être l’œuvre de nombreux médecins pratiquant la médecine du vivant d’Hippocrate et plus tard. Cependant, un aspect unique des écrits est qu’ils partagent des hypothèses de base sur la façon dont le corps fonctionne et la nature de la maladie. Les livres ont été écrits pour différents domaines de la médecine — médecins, pharmaciens, et le profane, pas tant pour pratiquer la médecine, mais pour être en mesure de parler avec le médecin.
Selon le Corpus, la médecine hippocratique recommandait une alimentation saine et l’exercice physique comme remède à la plupart des maladies. Si cela ne permettait pas de réduire le risque de maladie, on recommandait un certain type de médicament. Les plantes ont été traitées pour leurs éléments médicinaux. Le corpus décrit également comment les articulations pourraient être repositionnées, l’importance de tenir des dossiers sur les antécédents médicaux et les traitements, et la relation entre le climat et certaines maladies.
Bien que la médecine hippocratique croyait que la maladie était causée par des forces naturelles — au lieu de la volonté des dieux comme on le croyait généralement — elle n’avait pas une compréhension ferme de la nature de ce qui rend les gens malades. Les médecins de l’époque n’observaient que les malades et non les maladies elles-mêmes. La plupart des descriptions des organes internes étaient basées sur ce qui pouvait être vu ou ressenti à l’extérieur. Des dissections d’animaux ont été effectuées pour faire des comparaisons avec le corps humain, mais l’éthique grecque du cinquième siècle interdit le démembrement des humains.
Le serment d’Hippocrate
Le très familier “Serment d’Hippocrate” est un document sur les pratiques médicales, l’éthique et la morale. À l’origine, Hippocrate a été crédité d’avoir composé le serment, cependant, des recherches plus récentes indiquent qu’il a été écrit après sa mort par d’autres médecins influencés par les pratiques médicales dans le Corpus. Bien qu’elles ne soient pas appliquées dans leur forme originale aujourd’hui, les nombreuses versions modernisées qui existent servent de fondement au serment que les diplômés en médecine prêtent au début de leur carrière. Certains des principes de base du serment comprennent la pratique de la médecine au meilleur de ses capacités, le partage des connaissances avec d’autres médecins, la sympathie, la compassion et la compréhension, le respect de la vie privée des patients et l’aide à prévenir la maladie chaque fois que possible.
On sait peu de choses sur la mort d’Hippocrate ou de son âge, bien qu’il soit largement répandu qu’il est mort dans la ville grecque antique de Larissa, autour de 377 avant notre ère. Beaucoup d’historiens pensent qu’il a peut-être vécu jusqu’à ses 80 ou 90 ans. Ce que l’on sait, c’est qu’il a apporté une contribution majeure à la médecine et qu’il a établi une norme en matière de pratiques éthiques.
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