3 étapes simples pour dégager ton perfectionnisme

Camille Guégan
Essentiel
Published in
7 min readSep 24, 2019
Image de Geralt via Pixabay

Il y a deux semaines, j’ai interviewé Isis, ancienne salariée devenue aujourd’hui blogueuse professionnelle.

À vrai dire, j’ai été très surprise de vos réactions : des commentaires ultras positifs, un des meilleurs taux d’ouverture et taux de lecture de mes newsletters depuis les quelques mois où j’ai commencé à vous écrire.

J’ai été surprise parce que cette interview, j’ai failli… ne pas la publier.

… Pour cause de crise de perfectionnisme aigüe.

Je n’étais pas du tout satisfaite du résultat et pourtant je suis vraiment contente d’être passée au-dessus de ces autocritiques étant donné que.. vous avez l’air de l’avoir apprécié !

Dans cet article, je te partage quelques principes clés sur lesquels je me base pour apprendre à dépasser ce maudit perfectionnisme.

Pourquoi le perfectionnisme serait un problème après tout ?

C’est vrai qu’il est le fruit d’un tas de qualités telles que la recherche de l’excellence ou l’attention portée aux détails.

Là où ça commence à poser problème, c’est quand tu crois qu’il FAUT être parfait pour mériter faire ce que tu veux, ou délivrer un travail parfait pour le montrer à la lumière du jour. Un peu comme ce que j’ai failli faire avec cette interview.

Et c’est un vrai problème parce qu’à terme il peut t’empêcher de poser les actions qui te rapprocheront pourtant de tes objectifs et donc à terme de la vie à laquelle tu aspires.

Tu te reconnais là-dedans ?

La suite risque de t’intéresser 🙂

Commençons par la base : d’après le professeur en psychologie positive Tal Ben-Shahar, le perfectionnisme c’est « lorsqu’on n’arrive pas à être parfait alors qu’on voudrait l’être, on se critique de manière excessive, parfois violente et destructive “.

En fait c’est quand tu es tellement exigeant envers toi-même que tu te rends la vie dure pour faire mieux et plus, dans le but d’essayer d’atteindre cette version idéalisée de toi. Sauf que bien sûr, tu mets la barre tellement haut que tu n’atteindras jamais cet idéal. Même pire, comme tu préfères ne pas te confronter à cette image imparfaite de toi, tu évites tout simplement les situations qui te feraient entrevoir cette réalité.

Résultat, tu reportes les passages à l’action qui pourraient te faire prendre conscience de ton imperfection, pourtant inhérente à l’être humain.

Sauf que comme tu le sais, ce sont justement ces actions intimidantes qui nous font sortir de notre zone de confort, progresser, devenir de meilleures versions de nous-mêmes et nous accomplir ! Si tu veux devenir entrepreneur, tu verras que la route sera tout sauf parfaite 😉 Et c’est bien pour ça qu’il faut absolument que tu apprennes à t’en détacher.

Voici les 3 étapes par lesquelles je suis passée et que j’ai bien envie de graver dans mon petit crâne pour la prochaine fois. Si toi aussi tu as une tendance au perfectionnisme, garde-les bien en tête toi aussi 😉

1. Accepter d’être débutant

Tu te demandes peut-être ce qui fait que j’ai trouvé l’interview vraiment moyenne ?

Pour la petite histoire, c’était déjà le bordel au moment de tourner l’interview. Je m’explique : on commence le call, j’enregistre et on commence l’interview. Jusque-là tout va bien.

Au bout d’un quart d’heure, Skype se coupe, je dois redémarrer mon ordi, on se rappelle, j’enregistre et on termine l’interview.
Et là, je m’aperçois que le premier quart d’heure n’a pas été enregistré.

Je demande à Isis si on peut refaire le début, elle accepte. YES

On se rappelle et là paf, même problème : Skype se coupe, il faut recommencer l’appel. RRRAAAH

La troisième fois c’était la bonne ! Mais bon, en attendant je me suis sentie bien bête.

Ensuite, voilà les autres points qui ont fait baisser mon niveau de satisfaction :

  • Le cadrage est clairement à revoir
  • Le fond fait très brouillon
  • J’ai senti un gros manque de spontanéité de ma part
  • Je n’étais pas sûre que les sujets abordés t’intéresseraient.

Mais voilà il fallait bien que je le fasse pour le savoir !

Je me suis dit qu’il fallait bien commencer quelque part et que l’expérience était le seul moyen d’apprendre. Après tout, je n’ai pas encore les compétences ni la bouteille d’Élise Lucet, alors allons-y mollo sur les exigences.

Toi aussi relâche la pression et contente-toi de faire du mieux que tu peux par rapport à là où tu en es aujourd’hui.

Tu l’auras compris, être débutant est un passage obligatoire ! Alors, autant l’accepter et faire avec 😉

C’est comme ça que l’apprentissage fonctionne. Tu connais les 4 phases de l’apprentissage ?

Les 4 phases d’apprentissage de Maslow
  • La phase 1, c’est quand tu ne sais pas ce que tu ne sais pas : la performance est au plus bas et tu n’en es pas encore conscient.
  • Quand tu passes à la phase 2, tu te rends compte de tout ce que tu ne sais pas. C’est la phase la plus dure parce que tu regardes tes failles en face en te rendant compte de tout ce qu’il te reste encore à intégrer et ça, pas évident pour un perfectionniste.
  • Pendant la phase 3 (qui peut être longue), tu acquiers les connaissances théoriques et pratiques. Tu passes par plusieurs essais-erreurs qui te permettent d’acquérir de l’expérience. C’est là que tu passes à l’action et qu’il est primordial d’accepter de te tromper. Sans ça, tu ne progresses pas.
  • C’est là que tu arrives à la phase 4 : tu maîtrises tellement bien la technique que tu n’as plus besoin de te poser la question de comment tu dois faire pour y arriver. Tu es au plus haut de la performance et de façon instinctive.

Le plus compliqué c’est de passer les phases 2 et 3 parce que tu n’as pas envie de te rendre compte de tout ce que tu ne sais pas, ni de faire les choses en deçà de ton standard de qualité habituel. Ben oui, ça fait un peu mal et on se trouve nul.

Sauf que c’est le passage obligé pour passer à la suite 😉

2. ‘Faire de façon imparfaite ‘sera toujours mieux que ‘ne rien faire de façon parfaite ‘.

Tant que tu es dans la réflexion, tu restes dans ta tête et tu peux difficilement t’améliorer.
La seule façon d’en sortir, c’est de passer à l’action.

Je ne dis pas qu’il faut zapper la phase de réflexion, qui est essentielle pour déterminer la direction de tes actes.

Par contre, c’est l’action qui va faire se matérialiser tes idées, leur donner vie et te faire progresser.

Et ce n’est pas notre ami Einstein qui dira le contraire :

‘Avoir de bonnes idées n’est pas suffisant. Pour réussir, il faut agir.
Ceux qui ont le privilège de savoir ont le devoir d’agir’.

Généralement on a peur de passer à l’action parce que ça veut dire :

  • Se confronter au regard des autres
  • Se mettre en avant et assumer son message
  • Risquer d’entendre une réponse qui n’était pas celle attendue donc d’être déçu, et de devoir revenir en arrière
  • Courir le risque de voir s’écrouler notre vision fantasmée des choses.

Par exemple quand tu es au stade de la recherche d’idée pour ton projet, il arrive souvent que mes coachés retardent le moment de confronter leurs idées au marché réel. Or c’est bien en confrontant ses idées aux besoins réels de ta cible, que tu vas savoir y répondre !

Mais cela requiert une bonne dose d’humilité ! Et de savoir se remettre en question.

Ne confonds pas ‘ce que tu fais (ou dis) n’est pas suffisamment bien’ avec ‘TU n’es pas suffisamment bien’.

En clair j’aurais pu me dire que cette interview n’était pas suffisamment bonne pour que je la publie, mais quand même.. J’y ai mis de la volonté, je n’aurais jamais su si elle vous parlerait ou non, et je n’aurais jamais pu apprendre de mes erreurs.

‘La plus grande erreur c’est d’avoir peur de se tromper ‘ Elbert Hubbard.

3. Tirer les leçons et faire mieux la prochaine fois

Quand tu es perfectionniste, tu as tendance à tout voir en noir ou en blanc. Donc pour toi, tu vis soit des échecs, soit des réussites. C’est l’un ou l’autre. Et si tu n’as pas réussi à 100 % alors c’est un échec.

Dans la vraie vie, il s’agit plutôt de demi-succès, de demi-échecs sans gravité, de réussites finalement sans importance ou de défaites qui s’avèrent finalement être des chances. Tout dépend de l’angle avec lequel tu regardes l’événement.

Dans mon cas, la part de réussite est d’avoir osé faire cette première interview alors que tout était loin d’être parfait.

La part d’échec tu la connais. Alors je me suis posée un moment pour faire le point et voici ce que je vais faire différemment la prochaine fois :

  • Je ne vais pas donner une série de questions à l’interviewée afin de laisser place à plus de spontanéité
    >> Je vais simplement donner les thèmes que j’aimerais aborder, et préparer quelques questions en back-up au cas où
  • Je vais cadrer différemment pour avoir un meilleur angle de vue (en mettant un support sous mon ordi)
  • Je mettrai plus de soins à choisir le fond derrière moi et je ferai l’interview dans une autre pièce
  • Je vais me baser sur les problèmes de mes clients pour orienter mon questionnement.
    >> Désormais je te poserai la question directement 😉

J’espère que cet article t’aidera à te traiter avec un peu plus de douceur et à passer à l’action !

Et toi, quel est ce truc que tu ne te permets pas de faire parce que tu ne te considères pas assez prêt(e) ?

Écris-moi ta réponse en commentaires ! Je serai ravie de t’aider (du mieux que je peux ;))

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Camille Guégan | Coach pour apprentis entrepreneurs et fondatrice d’OPTION Y

Originally published at https://option-y.com on September 24, 2019.

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