4 leviers pour rendre votre corps heureux

La manière dont notre corps agit influe sur notre état d’esprit.

Grégory Besnard
Essentiel
11 min readSep 1, 2019

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Il est tout à fait banal de considérer notre cerveau, telle une tour de contrôle, comme le « pilote » de notre corps et de son fonctionnement.

Et c’est une réalité, les processus psychologiques ont bel et bien une influence sur notre biologie.

Dès lors, les pensées négatives que nous ruminons, le manque de confiance en soi et le stress que nous ressentons peuvent participer à la survenue de certaines maladies bien physiques.

Cependant, il est une voie dont nous avons en général moins conscience et qui, pourtant, est tout aussi réelle. Cette voie, il est possible de la résumer de la manière suivante : « Notre corps pilote lui aussi notre esprit ». Ainsi, la manière dont notre corps agit influe sur notre état d’esprit.

Au final, il n’y a donc pas un pilote tout puissant qui serait le cerveau, mais plutôt deux équipiers qui peuvent s’aider (ou se nuire) l’un, l’autre.

Voilà de quoi en perdre la tête !

Les recherches dans le domaine des neurosciences, de la psychologie positive ou encore de la biologie font apparaître de plus en plus clairement ce pouvoir du corps dans le bien être et l’épanouissement et surtout, elles nous font entrevoir les manières d’en profiter à fond…

Les chercheurs nomment « corps positif », ce corps heureux, nourri de sensations positives qui nous amène à cheminer vers une vie pleine de sens.

Dans cet article, vous découvrirez 4 leviers qui vous permettront de rendre votre corps heureux :

  1. L’activité physique
  2. L’alimentation
  3. Le toucher interpersonnel
  4. La sexualité

L’activité physique

Pour ce premier levier, j’ai bien conscience que je ne vous délivre pas un scoop de première catégorie en vous annonçant que l’activité physique est bénéfique pour le corps.

Pour autant dans ce domaine, force est de constater que le niveau de notre pratique réelle n’est pas toujours à la hauteur de celui de nos connaissances.

Nos modes de vie actuels ne sont bien évidemment pas extérieurs à cet état de fait et l’organisation de nos sociétés nous pousse plus souvent vers la sédentarité que vers le mouvement (travail de bureau, loisirs numériques, nourritures à disposition dans les magasins…).

Certains auteurs indiquent d’ailleurs que, de nos jours, nous faisons fonctionner notre corps à environ 30 % du niveau d’activité pour lequel il est conçu…

Et effectivement, qui aujourd’hui cueille, chasse et pêche une bonne partie de la journée et ce faisant marche, coure, saute, grimpe et se baisse chaque jour ?

D’un point de vue scientifique, il apparaît de plus en plus clairement que l’activité physique est un levier important, si ce n’est le plus important, pour amener n’importe qui dans un fonctionnement optimal, tant sur le plan physique que psychologique.

Regardons de plus près les effets bénéfiques de l’activité physique sur le corps et le mental…

Les bénéfices les plus « classiques » pour commencer :

  • La réduction du risque de développer certaines maladies graves comme :
  • L’obésité
  • Les maladies du cœur
  • Les AVC
  • Le diabète de type 2 (celui qui apparaît avec l’âge et le surpoids)
  • L’ostéoporose (fragilisation des os qui augmente le risque de fracture)
  • L’hypertension
  • Certains cancers tels ceux du côlon, de la prostate, du sein, de l’utérus, du rectum et du poumon.
  • La régulation des troubles du sommeil (insomnies, réveil nocturne) et l’amélioration de la qualité du sommeil en général.
  • L’amélioration du contrôle de la charge pondérale
  • L’augmentation de l’espérance de vie
  • L’amélioration significative du bien-être psychologique incluant :
  • Une meilleure image de son corps
  • Une hausse de l’estime de soi
  • Une diminution de la détresse psychologique (dépression et anxiété)

Des bénéfices plus étonnants :

  • L’augmentation de la fréquence de ressenti d’émotions positives. En gros, le fait d’activer le corps amène à être plus à même de ressentir des émotions agréables. Sur ce point, il faut savoir que les émotions positives, au-delà de leur aspect » sympa », permettent de développer nos ressources (psychologique, sociale, physique et intellectuelle).
  • La réduction de la progression de certaines maladies comme le cancer
    et le VIH
  • Le renforcement du sentiment de sécurité et de l’espoir chez les
    personnes atteintes d’une maladie physique.

Au regard des deux points précédents et dans un cadre médical, il apparaît que le repos n’est pas forcément le meilleur conseil à donner aux personnes malades.

  • La meilleure préservation des performances cognitives (raisonnement, mémorisation…) chez les personnes âgées.
  • La stimulation des capacités d’apprentissage et de mémorisation chez tout le monde. Attention toutefois, n’allez pas vous imaginer faire du sport vous rende plus intelligent… Non, non, non ! Ce qui se passe relève du fait que l’activité physique donne à votre cerveau la capacité d’être plus disponible pour être attentif et digérer une partie plus importante des informations que vous lui fournissez.
  • Dans le milieu scolaire, les études réalisées montrent de manière systématique que la pratique d’une activité physique diminue l’absentéisme, les comportements agressifs et donc, les actions disciplinaires. Elle améliore également les résultats scolaires et l’attention en classe… Pensez donc au sport pour vos chers enfants !

L’ensemble des effets positifs de l’activité physique nous montrent bien qu’elle agit à deux niveaux. D’un côté, elle réduit le mal-être et la maladie et, dans le même temps, favorise le bien-être et la santé.

Cela parait peut-être une évidence exprimée de cette manière, mais pensez-y : l’exercice est à la fois un traitement préventif et curatif ce qui est une situation que peu de médicaments disponibles sur le marché peuvent se vanter d’avoir.

Comment profiter des bienfaits de l’activité physique ?

Le gros problème de la réalisation régulière d’une activité physique dans le temps, c’est la volonté… Bien entendu, personne n’est tombé de sa chaise à cette annonce tonitruante.

Soit… Laissez-moi simplement vous donner quelques indications susceptibles d’aider les plus réfractaires à s’y mettre :

  1. Il n’est pas besoin de se faire mal et de devenir un marathonien acharné pour en profiter. L’important est que l’activité que vous pratiquiez, tout en étant adaptée à votre situation du moment, vous permette de réaliser une dépense énergétique et d’amener votre cœur à battre plus vite qu’à son niveau de repos… Ainsi, la marche, la montée des escaliers, le jardinage, le bricolage et même le yoga sont valables.
  2. Les études montrent que 30 à 40 minutes de cette dépense d’énergie sont nécessaires pour avoir des effets. Je sais ça peut paraître long… Toutefois, il est tout à fait possible de fragmenter vos efforts sur de courtes périodes dans la journée. Par exemple, faire 3 ou 4 fois 10 minutes.
  3. Il n’est jamais trop tard pour s’y coller. Ainsi, il est maintenant démontré que les personnes sédentaires qui se mettent à la pratique sur le tard vivent tout de même plus longtemps que celles qui n’ont jamais franchi le cap.

L’alimentation

Avec ce deuxième levier, laissez-moi le plaisir d’enfoncer à nouveau une porte ouverte. Et oui, ce que nous ingurgitons affecte ce que nous sommes tant sur le plan de notre corps que de nos comportements.

Lorsqu’il s’agit d’alimentation, c’est le cas de le dire tout le monde est sur les dents. Chacun y va de ses conseils, de ses bonnes pratiques… Ainsi, on ne compte plus la variété de régimes préconisés : sans lactose, sans gluten, végétarien, lactovégétarien… et j’en passe.

J’en conviens aisément, l’alimentation est un sujet complexe et qu’on se le dise, à mon sens, il n’existe pas un mode d’alimentation « miracle » qui conviendrait à tout le monde.

Ainsi, je défends l’idée qu’étant donné la multiplicité des situations personnelles liées aux goûts des uns et des autres et à la présence chez certains de maladies, d’allergies ou d’intolérances, chaque personne doit avoir une alimentation unique et adaptée à ses besoins.

Quels sont les ressorts d’une alimentation positive ?

Pour répondre à cette question, n’étant ni médecin ni nutritionniste, je m’en tiendrais volontairement à la présentation de quelques éléments (issus des recherches scientifiques) tendant à vous aider à adopter une alimentation saine qui rendra votre corps heureux. Bien entendu, ceux-ci méritent d’être appréciés au regard de votre situation personnelle.

Voilà, maintenant que les choses sont claires, j’en reviens à mes moutons…

En premier lieu, l’idée centrale d’une alimentation saine et positive consiste dans l’apport à votre corps d’un équilibre suffisant de macronutriments et de micronutriments.

Les macronutriments regroupent les glucides, les lipides et les protéines. Ils fournissent à votre corps l’énergie dont il a besoin pour fonctionner (sucres) et les éléments lui permettant de réguler son fonctionnement (acides gras, acides aminés…).

Les micronutriments sont quant à eux constitués des vitamines (A, B, C, D, E…) et des minéraux (fer, cuivre, zinc…). Ce sont des éléments indispensables que notre corps ne sait pas fabriquer par ses propres moyens.

Pour parvenir à cet équilibre, voici quelques tuyaux (qui ne visent pas l’exhaustivité) :

  • Privilégiez les aliments frais issus de l’agriculture biologique (fruits, légumes, viandes…). Vous y trouverez les nutriments essentiels à la santé en vous évitant les pesticides et autres joyeusetés qui viendraient perturber et polluer votre subtil équilibre interne.
  • Transformez le moins possible vos aliments avant de les consommer pour garder leurs qualités nutritionnelles. Pour y parvenir au mieux, évitez les produits industriels qui sont dits ultra-transformés. Pour les reconnaître, ils sont généralement bien emballés et contiennent une liste d’ingrédients longue comme un jour sans pain dont pour la plupart vous ne comprenez pas un traître mot.
  • Préparez au maximum vos repas à la maison. C’est le meilleur moyen d’être certain de ce que vous ingurgitez. De plus, se faire et consommer sa popote est souvent une source de satisfaction…
  • Dirigez-vous vers la consommation des aliments sous leur forme cru ou préparé avec des modes de cuisson doux et pas trop longs (à la vapeur, à l’étouffée…). En effet, la cuisson altère les micronutriments contenus dans les aliments.
  • Laissez toujours une place importante au plaisir dans votre alimentation. Mangez coloré et autorisez-vous des extras.
  • Commencez par ajouter des aliments sains à votre alimentation plutôt que de tenter de retirer ceux qui seraient « mauvais » pour votre santé. Ce principe est le plus important, en effet, c’est celui qui vous permettra d’aller vers l’équilibre en conservant le plaisir. Vous verrez avec le temps vos goûts changeront et votre corps vous guidera de mieux en mieux vers ce qui est bon pour lui et donc pour vous.

Pour conclure sur l’alimentation, il est aussi important que vous tendiez, dans la mesure du possible, à être dans votre poids de forme. C’est-à-dire dans un poids avec lequel vous vous sentez bien et qui vous permet d’être en santé.

Même si, selon moi, c’est à chacun de déterminer ce poids de forme, sachez que les recherches montrent que celui-ci se situe en général lorsque vous avez un IMC entre 18 et 25.

L’IMC ? Kesako ?

L’IMC (ou indice de masse corporelle) est un indice faisant la relation entre votre poids et votre taille. Il permet de mesurer les risques encourus en matière de santé par une personne en raison de son surpoids ou au contraire de sa maigreur.

En effet, le poids seul n’est pas une indication suffisante. Vous en conviendrez, ce n’est pas la même chose de faire 90 kg que vous mesuriez 1 min 50 s ou 1m95.

Pour calculer votre IMC, il vous suffit de vous munir d’une calculatrice et d’appliquer la formule suivante :

IMC = Votre poids (en kg)/Votre taille² (en m²)

Par exemple, si vous pesez 65 kg pour 1,70 mètre votre IMC est égal à 65/(1,70)²= 22,49.

Le toucher interpersonnel

Je l’avoue, au premier abord ce troisième levier ne sonne pas hyperchaleureux…

Eh bien détrompez-vous ! Car derrière ce terme un poil frisquet de scientifique se cachent des pratiques que la plupart d’entre nous apprécient naturellement telles que les massages, les caresses et les câlins par exemple. Voilà qui vous parait plus sympathique, j’en suis sûr !

De plus en plus d’études s’intéressent à ces pratiques que l’Homme et même certains animaux utilisent instinctivement. En voici à la suite quelques résultats intéressants.

Juste avant de vous les présenter, il me semble utile de spécifier que ces massages et autres caresses n’ont pas besoin d’être pratiqués entre 2 personnes reliées par un amour charnel, si vous voyez ce que je veux dire (bande de petits coquins…)

  • Chez les nourrissons nés prématurés, les massages favorisent la prise de poids, l’augmentation de la température interne et un sommeil de meilleure qualité.
  • Chez les enfants, les caresses et les massages sont bénéfiques notamment dans l’amélioration des troubles déficitaires de l’attention avec hyperactivité (connus aussi sous le nom de « syndrome de l’enfant hyperactif »), de l’asthme ou encore dans les cas d’agressivité.
  • Chez les adultes, les effets avérés du toucher interpersonnel se situent dans la réduction des migraines, des symptômes prémenstruels, de la tension artérielle ou encore du niveau de cortisol (hormone du stress) présent dans l’organisme.
  • Chez des personnes atteintes de certaines maladies comme le cancer ou le VIH, les massages permettent d’améliorer le fonctionnement des systèmes immunitaire et hormonal.

Globalement, il est montré que les massages et autres attentions physiques bienveillantes conduisent à réduire la dépression à des niveaux significatifs similaires à des techniques de psychothérapie traditionnelles. Voilà quelques économies de psy en perspectives…

Pour terminer, sur ce premier levier, il est intéressant de relever que même un massage unique produit des effets positifs sur le plan physique et psychologique.

Mon conseil donc : « Massez-vous et papouillez-vous (en tout bien, tout honneur et même sans technique particulière), vous rendrez votre corps heureux »

La sexualité

Enfin on y arrive, la partie intéressante de l’article ! Ce n’est pas trop tôt !

Avant d’entrer dans le vif du sujet de ce quatrième levier qu’est le sexe, je demande à chacune et chacun d’entre vous de bien vouloir conserver son calme et de s’efforcer de garder la tête froide comme le ferait tout bon scientifique qui se respecte.

C’est bon ? Tout le monde est bien ventilé ? OK ! Alors, lançons-nous !

En matière de comportement sexuel, l’être humain est une espèce rare.

Pourquoi ?

Car c’est l’une des seules espèces vivantes qui s’adonne aux plaisirs de la chair sans but reproductif. Je dis l’une des rares, car nous partageons cette caractéristique avec les bonobos et les dauphins… en tout cas pour ce qui concerne les espèces connues à ce jour.

À partir de là, la question qui se pose légitimement est : qu’est-ce qui fait que nous nous livrons à cette pratique ? Eh bien, au-delà du plaisir que nous y trouvons, les nombreuses recherches sérieuses portant sur le sexe entre partenaires amoureux nous amènent à voir quelques autres bénéfices. Par exemple, le sexe :

  • Est un antistress. Il entraîne une baisse du taux de cortisol dans l’organisme. De plus, au moment du pic sexuel un certain nombre d’hormones sont libérées telles que la dopamine, la sérotonine ou encore l’épinéphrine qui procurent du bien-être psychologique, de la détente musculaire et même de la sédation (c’est-à-dire de l’apaisement de la douleur).
  • Est un hypotenseur, c’est-à-dire qu’il fait baisser la pression sanguine dans les artères.
  • Est un stimulant du système immunitaire. Il nous rend plus forts face aux agressions extérieures.
  • Est un « allongeur » de vie. Ainsi, les personnes qui ont des relations sexuelles régulières vivent en moyenne plus longtemps.
  • Est une anti-déprime et un anxiolytique naturel.
  • Est un réducteur du risque de développer certaines formes de cancer.
  • Est un facilitateur dans la connexion de vos neurones.
  • Est un renforçateur de la confiance en soi et de l’estime de soi.

Pour terminer, il est à préciser que l’ensemble de ces effets sont d’autant plus présents dès lors que les rapports sexuels sont pratiqués avec une personne de confiance, dans des conditions perçues comme sûres par les partenaires.

Voilà, j’en arrive au terme de cet article. Un grand merci à vous de m’avoir lu.

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Je vous souhaite une bonne transformation en compagnie des sciences.

Mes références et sources d’inspiration…

Martin-Krumm, C. (2011). Traité de Psychologie Positive : Fondements théoriques et implications pratiques

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Grégory Besnard
Essentiel

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