Avant de construire l’avenir, construisons notre passé.
Une piste de ski, un groupe en milieu de piste qui attend l’une des leurs tombée sur le tire-fesse. Les ados lui disent de se dépêcher. L’équipe d’animation, qui encadre le groupe, temporise : « C’est les vacances. On a le temps. » La jeune quitte le téléski, descend la piste aussi vite qu’elle peut pour rejoindre son groupe en faisant attention aux autres pratiquants. Elle est accompagnée de l’animateur qui l’a attendu à la sortie du téléski.
En arrivant sur le groupe, heureuse et un peu gênée d’avoir fait attendre tout le monde, sa concentration diminue. Elle rate son freinage.
La copine qui venait de s’asseoir pour l’attendre, ne la voit pas arriver dans son dos. Elle prend la bote juste derrière le casque. Le bruit est sourd, le choc est sec. La jeune qui venait de s’asseoir tombe. Rideau. Knock-Out.
Le groupe repartira sans elle. Barquette. Traumatisme crânien.
Trois jours d’observation plus tard, tout allait bien.
Vous n’avez pas le temps de lire ? Vous êtes plutôt audio ? Scrollez jusqu’en bas de l’article et retrouver un lien vers l’article audio 🎙 sur Spotify et sur Apple podcast.
C’était il y a 15 ans, j’étais directeur de séjour de vacances, de colo. Mon premier vrai carton avec les jeunes. Je me rappelle de chaque instant, la dose de stress a été conséquente.
J’ai vécu l’instant intensément. J’en ai tiré quelques enseignements sur la gestion de crise, des traumatismes crâniens, de la gestion d’équipe, d’un groupe de jeune en panique, etc. Ce souvenir a participé à faire de moi quelqu’un qui refuse de s’inquiéter pour ce que n’est pas maîtrisable.
#1 | Se construire un passé dans le présent
Chacune des situations marquantes de mon passé m’a donc construit. En somme je suis aujourd’hui ce que j’ai vécu hier. Les émotions génèrent des souvenirs plus forts que l’action. Et c’est bien souvent quand on couple les deux, émotion et action, que les souvenirs sont pérennes.
Quand on aligne dans l’instant le corps et l’esprit, les souvenirs sont plus ancrés, les moments sont plus définitifs pour notre construction identitaire.
Le passé nous construit, nous permet de décider aujourd’hui et va orienter notre avenir. Nos souvenirs font de nous ce que nous sommes et serons. Construire son passé est donc essentiel pour avoir un présent et un futur agréable et positif. Nous sommes notre passé et celui-ci se construit au quotidien. C’est là que nous comprenons toute l’importance du présent, du quotidien.
Depuis toujours, il nous a été dit de penser à l’avenir, à chaque décision de peser le pour et le contre au cas où… Nous sommes toujours en train de penser à l’avenir, de nous projeter dans ce qui pourrait advenir et cela a une conséquence : nous ne sommes pas à ce que nous faisons, mais à ce nous ferons. Nous fuyons le présent.
Or si votre passé est construit à chaque instant par vos émotions et vos actions, chaque instant que vous n’investissez pas est un morceau de votre histoire qui vous échappe.
L’absence de pleine conscience laisse au présent la possibilité de devenir un passé aléatoire.
#2 | Se construire un passé positif
Il faut prendre le contrôle du présent, ne pas le laisser filer, ne pas se laisser embarquer en permanence par l’absence de soi. Il est important de percevoir son quotidien, d’y porter attention. Concrètement cela signifie qu’une fois venu le moment de s’endormir, chaque soir, il est important de refaire le fil de la journée pour identifier chaque moment de la journée. Nous ne devons pas avoir de moment où l’on ne sait plus ce qui s’est passé dans notre journée.
Après avoir identifié ce qui s’est imposé à nous et ce que nous avons décidé, il faut faire le bilan quotidien de ce qui a été de l’ordre du positif. Car si le présent est notre futur passé, alors un présent positif nous construit un passé positif. Il faut s’astreindre à voir le verre à moitié plein. L’autoconditionnement fonctionne.
En effet, si je prends conscience du présent et que je me concentre sur ce qui est positif dans mon quotidien, alors je me construis un passé qui sera un socle dynamique et engageant pour mon présent, pour mon avenir.
Se construire un passé positif repose sur le fait d’être acteur de son présent et de se montrer positif le plus souvent possible.
Cela repose sur un état d’esprit et nous pouvons fait le choix de fonctionner ainsi.
#3 | Se construire un passé anormal et exceptionnel
Se concentrer sur le « ici et maintenant », aborder chaque situation en cherchant le positif est une première étape. Pour gagner en sérénité, il faut trouver dans notre quotidien tous les moments positifs qui existent. Il faut vivre le présent en pensant qu’il est exceptionnel et anormal, pour la simple et bonne raison qu’il est unique.
L’unicité de chaque situation, de chaque instant, est une réalité et fait de notre présent une succession de moment jamais renouvelable.
Chaque routine du quotidien doit être déconstruite pour être vue comme une chance, comme un moment positif.
Si votre conjoint vous fait à manger tous les jours, ne vous dites pas que c’est normal, c’est un bonheur quotidien, soulignez-le, savourez-le. Si vos enfants vous embrassent avant de partir à l’école, si vos collègues vous saluent en arrivant au travail, si tous les matins vous avez la chance de sentir une odeur qui vous est plaisante, prenez le temps d’accueillir.
Considérer les routines comme normales finit par nous convaincre qu’elles ne sont pas la conséquence de choix, qu’elles s’imposent à nous, qu’elles sont neutres. Alors que ces routines sont des choix : d’organisation, de gestion de la contrainte, etc. La première fois que vous avez mis en place cette routine, vous avez fait des choix, puis vous les avez répétés, automatisés.
À nous de construire nos routines pour en tirer du positif. Se dire que chaque moment est exceptionnel, même s’il semble se répéter, repérer les changements, les évolutions. Il faut prendre du recul pour identifier en quoi ces routines sont une source de bonheur, de chance.
#4 | Se construire concrètement son passé
Un exercice pour s’ancrer dans cette démarche est d’avoir un carnet sur sa table de chevet et noter tous les soirs 5 choses positives de la journée.
Et si l’on n’arrive pas à 5, alors complétez cette série avec les choses positives à vivre le lendemain. Augmenter le nombre de choses positives vécues dans journée quand c’est possible.
Avec le temps il est intéressant de relire ce qui apparaissait comme positif et ce qui a disparu. Il y a souvent des choses simples à réactiver, des routines à casser, des activités à refaire, temps à prendre.
Se concentrer sur les points positifs du quotidien, les noter pour s’en faire des souvenirs positifs permettra d’accueillir une nouvelle journée de manière optimiste et permettra de s’ancrer petit à petit dans une vision différente de la vie, car les souvenirs prendront une teinte particulière au fur et à mesure du temps.
Avant de construire l’avenir, il est donc essentiel de construire son passé.
Cet article peut vous intéresser :
Écouter cet article sur Spotify :
Écouter cet article sur ApplePodcast :
