Ce que je retiens de mes 10 premières années de vie professionnelle

Matthieu Giovanetti
Essentiel
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15 min readMar 19, 2019

Diplômé en 2009 en pleine crise des subprimes, ce n’était pas la fête à l’embauche à ce moment-là. En parallèle, j’avais contracté un emprunt étudiant de 15K€ pour financer mes études, et il était temps de commencer le remboursement !

J’ai évolué dans 3 entreprises différentes et occupé 5 postes. J’ai été contributeur individuel au départ, et manager par la suite. J’ai fait beaucoup d’erreurs, mais aussi des choses bien, et avec le recul je commence à mieux discerner ce qui marche de ce qui ne marche pas. Ces 10 années ont été très riches, et je souhaite via cet article vous faire part de mes découvertes. J’espère que les 10 prochaines seront tout aussi bénéfiques !

Rien ne sert de courir

Tout près du burn-out

En tant que jeune cadre dynamique, j’ai tout de suite endossé le costume du parfait soldat, prêt à mourir au bureau pour finir un dossier.

Je faisais beaucoup d’heures. J’aimais me rassurer en travaillant à fond chaque demande, en étant disponible pour chacun. J’avais soif de reconnaissance.

Mais petit à petit je me suis enlisé. Premier arrivé, dernier parti. J’aimais bien arriver tôt le matin, vers 8h, puis 7h30, puis 7h. A chaque fois je cherchais à trouver une période de calme pour traiter mes dossiers urgents. Sournoisement, la période s’allongeait de plus en plus … Comme le matin ne suffisait plus, j’ai rallongé le soir. 19h, 20h, et puis le soir à la maison.

Au départ cela ne me dérangeait pas. Je travaillais à fond mais j’avais les résultats en retour. J’étais reconnu comme un bon élément, promis à monter dans les échelons, et j’aimais la dopamine de chaque nouvelle appréciation. Je vivais pour avoir de nouveaux sujets et apprendre de nouvelles choses dans l’entreprise.

Je ne prenais plus de pause avec mes collègues, j’avais le sentiment de perdre du temps, du temps que je devrai prendre le soir ou le lendemain matin. Pourtant ces collègues étaient mes amis, on avait le même âge, et plus ou moins les mêmes parcours. Mais je préférais privilégier mon boulot et la reconnaissance de mes « clients » internes.

Sortir la tête de l’eau

Après deux années de ce rythme intensif, j’ai commencé à saturer. Je voyais bien que j’étais le seul à être dans cet extrême. Les autres ne travaillaient pas autant, ils n’étaient peut-être pas aussi reconnus que je l’étais, mais ils n’en semblaient pas malheureux pour autant.

D’une certaine manière, j’étais un petit peu jaloux de leur situation. Je commençais à ne plus supporter la charge mentale d’avoir à travailler le soir et le week-end pour encaisser l’énorme charge de travail que je me mettais sur le dos tout seul comme un grand, pour en faire toujours plus.

Alors je me suis motivé pour sortir de ce cercle vicieux. Et j’ai lu la semaine de 4 heures, de Tim Ferriss. Comme pour beaucoup, ce fut un déclic, un véritable coup de fouet. Je n’avais pas vocation à devenir entrepreneur et vivre au bout du monde 6 mois de l’année, mais ses recommandations en termes de style de vie et ses méthodes de prise de recul m’ont fait un bien fou.

J’ai commencé à lever le pied. A faire des pauses. A m’imposer des heures de bureau à ne pas transgresser. D’une certaine manière, j’ai appris à m’en foutre. Si je n’arrivais pas à répondre à tous mes mails le soir-même, qu’à cela ne tienne. Après moi le déluge.

Alors, sur mes 8 autres années de travail, je suis maintenant fermement persuadé que rien ne sert de courir. J’ai trouvé un rythme qui me convient bien, et c’est tant mieux pour ma vie perso !

La vie dans les bureaux

Les outils du parfait employé de bureau

Ah l’art de rédiger un mail... Quand mettre en copie un tel, quand ne pas le faire. Copier le chef de la personne quand un dossier n’avance pas … Faire des règles Outlook pour ranger des mails dont on se fout éperdument. Gueuler quand trop de gens sont en copie, mais râler quand on ne l’est pas soi-même. Transférer un mail à son chef avec un commentaire mesquin sur un service ou une personne.

Dès fois j’ai le sentiment d’avoir fait toutes les conneries possible avec les mails. Mais comme on dit, c’est en forgeant qu’on devient forgeron ! Aujourd’hui je crois avoir trouvé le bon dosage, pour utiliser les bons mails au bon moment. C’est une science vivante qu’il convient de maîtriser !

J’ai appris aussi à faire du Powerpoint. A pisser du slide comme on dit dans le consulting. C’est moins la mode maintenant je trouve, mais il y a encore 5 ans c’était une véritable contagion. Il fallait faire un slide Powerpoint pour expliquer tout et n’importe quoi.

Je crois que les grands chefs ne lisaient que des slides durant toute la journée. Et chaque chef avait ses petits besoins personnels : l’un voulait des bullet point, l’autre des phrases bien détaillées, des graphiques, pas de graphiques, des titres en mode story telling

Je ne sais pas combien de slides j’ai pu rédiger en 10 ans, mais ça se compte en milliers. Combien n’ont jamais été lus ? Bien trop sans doute ! A la fin pour m’amuser j’avais monté un programme en VBA pour copier/coller des graphes automatiquement dans le Powerpoint, comme quoi on trouve toujours un divertissement dans ses galères !

Un autre outil indispensable à sa survie en tant que cadre dynamique se nomme … Excel ! Dans la vie, il y a ceux qui maîtrisent Excel, ses formules et ses tableaux croisés dynamiques. Et il y a les autres ! J’avoue humblement me croire dans la première partie ! C’est fou le temps perdu lorsqu’on ne sait pas utiliser Excel. Et c’est fou l’impression que vous laissez quand vous savez bien vous en servir !

C’est clairement un marqueur discriminant. J’ai passé des heures et des heures sur Excel, je rêvais la nuit de cellules et de formules. J’en fais moins désormais, mais je garde toujours de bons restes lorsqu’il faut tordre des données. Je ne peux que vous conseiller de devenir bon en Excel pour vous faciliter la vie !

Les temps de pause

Le centre névralgique de l’entreprise se trouve à la machine à café. Ou aux machines à café lorsqu’il y en a plusieurs. Etant de la génération « caméra café », je ne peux pas m’empêcher de penser à leurs sketchs quand j’entends les âneries qu’il s’y raconte. Au départ je pensais que c’était mal vu de prendre des pauses café, sans doute en raison de mon éducation en mode « bosseur » Et puis je me suis rendu compte que c’était bien de prendre des cafés, mais pas avec n’importe qui. Ou du moins si, mais le plus possible en un-à-un, on apprend vraiment mieux à connaitre quelqu’un en trainant 2 minutes au café avec elle ou lui, et personne d’autre. Cela crée des connexions bien meilleures pour la relation humaine, et pour le travail sur le long terme.

Pas mal de choses se jouent le midi, le temps du déjeuner. Pour certains, le « déj » est un enjeu stratégique, c’est le moment de faire des contre-réunions avec les personnes qui comptent. Personnellement j’aime bien prendre du temps pour moi le midi, donc ça ne joue pas en ma faveur.

La perspective de passer 20 minutes à attendre aux stands et aux caisses de la cafétéria, puis d’attendre pour trouver une place assise, puis d’attendre que les gens aient fini de manger pour y aller, tout ceci ne m’enchante guère. Et puis entendre tous les jours les mêmes mesquineries sur les chefs, les moqueries sur les collègues, j’ai le sentiment que c’est davantage toxique que bénéfique.

Alors je sors à l’extérieur pour faire une vraie pause et sortir du contexte boulot, ça me ressource. Je préfère nouer des contacts le temps d’un café plutôt qu’au déjeuner, c’est moins pénalisant.

Commenter les faits et gestes des chefs est un grand classique de la vie de bureau. Chaque mot est soupesé et débattu alors que le chef en question a sans doute dit ça sans penser à quoique ce soit de particulier. On dirait ma femme qui s’imagine des choses quand elle me voit pensif, alors que je pense juste au dernier match de l’OL et de leur nullitude persistante !

Toujours est-il que les jeux de pouvoir sont couramment commentés, et on suit cela de près comme une série télé. C’est important de se tenir au courant des derniers potins, sans devenir non plus la pipelette de service. Comprendre ce qui se trame en coulisses peut vous permettre d’avoir quelques longueurs d’avance dans vos décisions !

Devenir manager

Le petit chef

On dit qu’on quitte son job davantage en raison d’un mauvais chef qu’un poste qui ne nous plaît pas. L’impact de notre manager dans notre quotidien est énorme, il peut nous donner des maux de tête à l’idée d’aller au boulot, ou au contraire l’envie de se dépasser. Je n’ai jamais eu en direct un mauvais manager. Par contre j’en ai côtoyé un paquet, en N+2 ou en collègues. L’avantage avec les mauvais managers c’est qu’ils donnent de précieux contre-exemples de ce qu’il ne faut pas faire !

Je suis devenu manager assez vite, à peine 2 ans après avoir commencé. J’avais sous ma responsabilité 2 personnes, une ex-collègue et un nouveau collaborateur. On était basés sur le même pôle dans l’open-space, ce qui en théorie est censé fluidifier la communication. En pratique je ne trouve pas que ce soit le cas, et aujourd’hui encore je suis persuadé que c’est une bêtise. Pourquoi ? Etant tous à moins d’un ou deux mètres des autres, on se dit que les infos sont connues de chacun et qu’il n’y a pas besoin de faire de point individuel. C’est une erreur, que j’ai mis quelques mois à réparer. On a besoin de cette relation privilégiée manager/managé, que j’estime au minimum à 30 minutes par semaine en tête-à-tête.

J’ai fait beaucoup d’erreurs en tant que nouveau manager. Comme quoi, je manquais de mauvais exemples ! J’étais à fond sur ma productivité personnelle, et je ne supportais pas de voir que les personnes de mon équipe allaient moins vite que moi. J’étais renfrogné le soir en rentrant à l’idée que ça n’allait pas assez vite, qu’ils passaient trop de temps en pause, qu’ils perdaient du temps dans des futilités. Je ne communiquais pas bien sur mes attentes et je gardais beaucoup de choses pour moi. Je n’étais pas un mauvais manager pour autant, mais de l’extérieur je ne donnais pas l’impression d’être particulièrement doué en la matière. Juste dans la moyenne en quelque sorte.

La formation de manager

Mais comme j’aime bien faire les choses correctement, je me suis dit que je n’étais pas plus bête qu’un autre ! Le déclic a été une formation sur 3 jours avec des collègues jeunes managers du groupe venus de toute la France. On a discuté de nos difficultés au quotidien, on a fait des jeux pour mettre en avant l’importance du collectif, de l’empathie, de l’écoute.

Le jeu qui m’a fait le plus réfléchir sur ma position de manager a été le « Tangram ». C’est un jeu avec des pièces en bois qu’on peut assembler de différentes manières pour faire une poule, un ours, etc. Le but est de faire reproduire un schéma à l’autre, le dos tourné, simplement en donnant des explications les plus précises possibles, et s’assurer à chaque étape que le message est bien compris. Basique, mais très efficace !

J’ai lu beaucoup d’articles, et écouté des podcasts, pour me former au management. Je remercie Cédric Watine pour son excellent podcast « Outils du manager » ! J’étais persuadé qu’en tant que manager, quoiqu’on fasse on était critiqué. En gros, tout ce que dit le chef est soumis à la critique.

Alors critiqué pour critiqué je me suis dit que j’allais changer mes méthodes, travailler sur moi, et devenir un meilleur manager selon mon point de vue ! J’ai changé ma relation aux autres, à force d’écouter des podcast, j’ai travaillé mon écoute ! J’ai fait davantage confiance, et petit à petit je suis sorti de ma posture de petit chef à celle de coach.

Manager confirmé

Pour l’un de mes postes, j’étais responsable de 15 personnes en direct. J’ai vite compris que je n’aurais plus le temps de faire des choses moi-même, et je me suis reposé entièrement sur le management de l’équipe. Concrètement, je passais 80 à 90% du temps à faire du management : communiquer, dialoguer, déléguer, etc.

Ce job m’a passionné et j’ai eu le déclic. Le fait de devoir me reposer à 100% sur les autres a été révélateur, car de toute manière je n’avais plus le temps de faire les choses moi-même. Je me suis plongé à 100% dans le management, et ce fut une révélation. Je ne vivais plus ça comme une contrainte, comme une charge supplémentaire, ou du temps ralenti … Au contraire, j’avais une envie furieuse de coacher mon équipe, de voir mes collaborateurs motivés et engagés !

J’ai fait des bonds de plusieurs années lumière en management … J’étais celui qui s’en foutait un peu du travail de son équipe, je faisais ça quand j’avais un petit trou dans le planning: pas souvent donc ! Et je suis passé à celui reconnu par ses équipes, le chef pour qui on a envie de bosser, celui pour qui « on le fait parce que c’est toi qui nous le demande ».

Je ne prétends pas être un excellent manager, un leader ou je ne sais quoi. J’ai des milliers de choses à apprendre et des tas de modèles à suivre. Par contre je revendique d’avoir l’envie de bien faire, de faire simple, de croire réellement en l’intelligence des gens, et en leur potentiel. Et je suis persuadé que ça fait une sacrée différence !

Aujourd’hui j’ai envie d’écrire sur le management, pour partager les méthodes qui, selon moi, fonctionnent bien au quotidien. Sur mon blog, Simplement Dans Le Bon Sens, je livre mes pensées sur ce que j’estime être les fondements d’un management respectueux des gens. Mais également un management qui permet d’obtenir des résultats tangibles pour son entreprise. Je pense sincèrement qu’on peut concilier l’atteinte des résultats et le progrès sur le plan humain.

Maximiser l’impact de son travail

Le vrai but de la productivité

Après 10 années, je suis arrivé à la conclusion qu’il faut s’imposer des heures de bureau. Cette contrainte libère votre créativité pour respecter la limite, et ne surtout pas aller au-delà. La strophe et la rime enrichissent la poésie. Le cadre du tableau met en valeur l’oeuvre du peintre. Pourquoi cela serait différent au bureau ?

De toute façon, les tâches prennent le temps qu’on veut bien leur laisser. Vous êtes chez vous une journée, vous avez le sentiment d’abattre des corvées par dizaine et d’avoir encore du temps libre. Restez chez vous plus d’une semaine de suite et vous aurez l’impression de ne plus avoir de temps pour rien… Alors imposez-vous un cadre horaire, et vous décuplerez votre productivité.

C’est devenu la mode de critiquer les réunions… Certes, j’accueille bien volontiers l’idée qu’il y ait trop de réunions. Mais vouloir ne plus en faire ? Tout remplacer par de nouveaux outils collaboratifs comme Slack et j’en passe ? Je n’y crois pas une minute.

C’est une nouvelle fois vouloir faire croire qu’à toujours faire plus, on peut faire toutes les actions de tout le monde. A quoi sert ce temps qui n’est pas passé en réunion ? Est-il vraiment mis à profit pour des actions à valeur ajoutée ? Je crois plutôt qu’il se volatilise dans des complexités sans fin. Je crois toujours à la réunion qui permet de se parler d’humain à humain. Elle n’a pas besoin de durer des heures. Elle n’a pas besoin de demander des heures de préparation en slides Powerpoint. Une réunion de 30 à 45 minutes avec des gens qui savent ce qu’ils viennent faire là, correctement animée pour que les sujets soient traités sans digression trop longue, alors je dis oui à cette réunion, et pour moi elle vaut tous les Slack & consort réunis.

J’ai arrêté de vouloir tout faire … Quand c’était encore le cas, je me noyais dans la complexité du suivi de ma to-do liste et de celle de mes équipes. En tant qu’ingénieur, j’ai une tendance toute naturelle à monter des usines à gaz !

Je pense qu’être productif c’est être capable de se cantonner à une to-do réaliste qui ne prenne pas l’eau à la moindre surcharge de travail. Alors j’en fais le moins possible. Finalement j’investis du temps à me persuader de ce qu’il ne faut pas faire, et moins j’en fais, et plus je me rends compte que j’avais raison de ne pas en faire trop !

Attention ce n’est pas de la fainéantise ! Par exemple dans mon immeuble, les caves sont régulièrement « visitées », alors le syndic demande à ce que les portes d’accès soient fermées à double tour, ce qui prend à peine 1 seconde à faire. Bien entendu, elles ne sont jamais fermées à double tour, c’est bien trop de peine… Je me demande en quoi cette précieuse seconde a été reconvertie par le flemmard qui revient de la cave ? Je n’ai pas de réponse, mais en tout cas je continue de fermer la porte à double tour car cette action a du sens pour moi !

Les zones de confort/inconfort

Pour avancer dans son boulot, il y a 2 carburants. L’un est externe, c’est la pression que met la direction de l’entreprise au sens large, et l’autre est interne, c’est sa propre motivation. Cela nous fait donc 4 cas possibles :

  • mauvaise pression / mauvaise motivation : aucun sens dans son travail, aucune énergie, il faut tout changer !
  • mauvaise pression / bonne motivation : droit vers le burn-out ! vous avez de l’envie, mais vous n’êtes pas canalisé correctement. Toutes vos actions répondent à une mauvaise pression de la part de vos chefs, vous répondez à l’urgence mais pas à l’essentiel.
  • bonne pression / mauvaise motivation : l’environnement est plutôt sain, mais vous n’êtes pas à votre place. Il faut trouver les mots pour décrire votre mal-être, et travailler sur votre manière d’être managé. Je suis persuadé que le ré-aiguillage est possible !
  • bonne pression / bonne motivation : c’est le nec plus ultra, ce qu’on recherche tous au bureau comme le skieur qui va chercher la poudreuse après une chute de neige. Cette petite adrénaline qui pousse à se dépasser sans se brûler.

Je crois qu’il faut régulièrement se demander dans quelle partie de ces 4 cases on se trouve, et où sont vos collaborateurs si vous êtes manager. Tour à tour, je me suis retrouvé un peu dans toutes les parties du tableau. Le fait de savoir reconnaître et admettre où on se situe ne résout pas le problème, mais cela a le mérite de faire grandement avancer sur les actions à prendre !

Pour moi c’est normal de passer d’une phase à l’autre. Tout comme l’automne et l’hiver suivent l’été, avant de céder leur place à nouveau au printemps et à un nouvel été, on vit forcément des cycles et des passages à vide.

Le poids des mots

L’entreprise est un petit vase clos dont il convient de maîtriser les codes. Avec mes valeurs de travail, je pensais que le simple fait de bûcher suffisait. Mais bien sûr ce n’est pas le cas !

Tout comme pour vendre un produit, il faut un ingénieur qui le conçoit et un commercial qui le promeut, et les 2 sont indispensables, il en va de même pour son travail. J’accorde de l’importance à ce qu’un collaborateur aille jusqu’au bout de cette démarche : il ne suffit pas de rédiger un mail et de joindre une pièce jointe. N’importe quel robot saura faire ça dans quelques années, si ce n’est pas déjà le cas !

La vraie valeur ajoutée c’est d’aller « vendre » ce mail aux destinataires, comme un commercial pourrait le faire. Et ici, vendu = lu + suivi d’une action. Après plusieurs centaines de mails du type « Bonjour, voici le compte-rendu en pièce jointe, merci, cordialement », je me suis rendu compte que ça n’avait aucun intérêt. C’est bien plus impactant de rédiger le mail comme une bande-annonce de ce qu’il y a dans le compte-rendu ! On peut par exemple s’inspirer de ce que font les journaux : le gros titre en quelque mots, le sous-titre en 2 ou 3 lignes, et le corps du texte correspond au compte-rendu vers lequel on renvoie.

Je crois beaucoup au story-telling. Quand je pissais mes slides à l’écran, toute l’assemblée regardait son Blackberry. Pas terrible … C’est fou mais même après l’enfance, on aime toujours autant les histoires, vous pouvez vérifier par vous-même à la machine à café ! Notre oreille est bien plus accrochée par une histoire que par une longue série de bullet points.

Alors maintenant je fais des slides avec très peu d’info, uniquement quelques mots descriptifs. Par contre je parle beaucoup plus ! Et je ne parle plus à l’assemblée … J’essaie d’avoir un mot pour chaque personne qui assiste à la réunion, pour inclure tout le monde dans l’histoire ! Franchement ça demande moins de travail et c’est beaucoup plus efficace !

Pour conclure

Pour ces 10 années, je dirais que je suis passé de la valeur « travail » à la valeur « simplicité ». Alors qu’à mes débuts je ne supportais pas de voir les autres ne pas travailler, aujourd’hui je ne supporte plus de voir de la complexité.

Je ne supporte plus de voir des managers passer des heures à faire des tableaux et des budgets plus faux les uns que les autres, quand une discussion de 5 minutes avec les bonnes personnes suffirait à leur apporter des réponses.

Je veux que mes 10 prochaines années soient passées à entraîner le maximum de gens avec moi dans la recherche de la simplicité au travail.

Je suis persuadé que la simplicité et le bon sens ont un bel avenir !

Alors en plus de mon activité professionnelle, j’ai décidé fin 2018 de me mettre à écrire, sur le blog Simplement Dans Le Bon Sens, pour partager mes idées et les diffuser plus largement que dans le cercle de mes proches.

Alors j’ai hâte de vous retrouver sur le blog pour discuter de ces sujets !

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