Ce que mon chihuahua m’a appris sur la virilité

Mars 2017. Paris 18e
Ma petite-amie sonne à la porte de mon appartement.

Elle tient dans sa main gauche un chiot vraiment adorable.

La race :
Un chihuahua à poil long.

Sur le coup ?
J’ai immédiatement été renvoyé à mes vieux instincts de super mâle dur et fier à deux balles.

« Mais de quoi je vais avoir l’air avec ça !? » que je me suis dit.

Un mec balaise avec un petit chien, non merci.

C’est en tout cas le scénario un peu dépassé que j’avais à l’esprit…

Et je m’en veux encore aujourd’hui d’avoir eu une pareille réaction.

Je me rends compte à quel point je me réfugiais derrière des idées rétrogrades sur la masculinité.
Et je sais que je ne suis pas le seul.

Depuis des siècles les hommes souffrent d’assumer une « idéologie masculine » qui n’est pas la leur.

Ils font semblant d’être des hommes qu’au fond, ils ne sont pas.

Tout ça pour se conformer à la lettre à une conduite virile stéréotypée et dopée à la testostérone.

Comprends-moi bien : Je ne suis pas contre la virilité.

Bien au contraire.

Plus qu’hier il faut explorer et cultiver sa masculinité.

Apprendre à réfléchir sur soi-même…

Et comment à ton échelle, tu peux remettre certaines choses en question sur « ce qu’est un vrai mec ».

Tu as le droit de coller à certains critères de virilité.

Passer du temps avec tes potes…

Faire de la musculation pour avoir du galbe, te laisser pousser la barbe histoire d’augmenter ton capital séduction et te sentir plus désirable.

Il n’est pas toxique de boire des bières les jambes (un peu) écartées en parlant avec le plus de classe possible d’une fille que tu cherches à courtiser.

Tu aurais tort de croire que les femmes n’aiment plus les hommes forts et masculins.

Les femmes justement ?
Ce n’est pas des créatures bien compliquées, quoi qu’on en dise.

Elles sont même assez prévisibles quand tu connais à minima comment elles fonctionnent.

C’est vrai qu’elles brouillent un peu les pistes avec leurs histoires de « je veux un homme doux et viril à la fois… Sensible et protecteur, indépendant, mais présent… »

Mais après tout, tant mieux.
C’est à nous de chercher comment nous adapter pour leur plaire…

C’est un superbe CHALLENGE qu’elle nous propose.

Après tout, les mecs adorent les nouveaux défis, non ?

À nous de trouver des clés pour évoluer vers quelque chose de plus sain.

Tiens, en voilà une pour commencer :

Perso ?
J’ai l’intime conviction que l’homme moderne doit trouver de la nuance pour créer le désir des femmes d’aujourd’hui.

Quitte à célébrer un peu plus sa vulnérabilité.

Explorer davantage sa féminité…
Et embrasser ses fragilités.

Pour réussir enfin à être viril sans renvoyer l’image d’un gros macho…
Et ne plus tomber dans les écueils foireux dignes d’une discussion misogyne d’un vestiaire de foot masculin.

Tout ça ?
Impossible que ça change du jour au lendemain.

Mais il n’est jamais trop tard pour faire le taf d’introspection.

Mais alors : Faut-il que tu t’achètes un chihuahua pour y arriver ?

Bien sûr que non.

Mais si tu penses encore que promener un chihuahua, ça fait un trop « gay ».

Sache que je ne te juge pas…
En fait je sais exactement ce que tu es en train de vivre.

Au niveau de tes frustrations cachées…
Au niveau de cette chape de plomb qui te fait croire qu’un vrai mec doit parler ou se comporter de telle ou telle façon.

Et devine quoi, je pense être une des personnes les mieux armées pour t’aider.

Je peux te dire une chose pour finir :

Mon chien ne m’a pas rendu moins viril.
Loin de là.

Il m’a plutôt rendu plus délicat, moins prévisible, plus complexe…

Plus enclin aussi à une masculinité ouverte sur la sensibilité et les émotions.

Contrairement aux idées reçues…

Cela demande du COURAGE promener un chien de 2 kg habillé d’un mini anorak rose, même si ça fait me paraître faible.

Il faut de la FORCE pour affronter le regard plein de perplexité (et parfois amusé) des gens dans la rue.

Il faut être un vrai bonhomme pour ne pas avoir peur d’une telle vulnérabilité.

Cette relation pleine de tendresse que j’entretiens avec mon chien ?

Plein d’hommes en seraient incapables…

Alors : C’est qui le plus fort ?

Et puis après tout, le chihuahua descend bien du loup, ce n’est pas rien :)

Quentin.

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