Comment diviser par 2 votre stress grâce à Alain Delon

Thierry Malhomme
Essentiel
Published in
4 min readJan 12, 2018

Voici la situation que j’ai vécue.

J’ai eu un responsable qui me parlait de la sorte :

« Il a passé de bonnes vacances ? »

J’étais alors dans la même pièce que lui. Nous étions seuls. Lui face à moi.

Il me regardait en attendant ma réponse.

Devant son regard insistant, je comprenais finalement que c’était de Mes vacances qu’il me parlait.

Pas si évident pourtant. Ce « il » initial m’avait exclu dès le début de la réponse adéquate.

Donc quelque chose clochait : ce regard scrutant ma réaction avec l’évidence de la question bien sentie. Je n’étais juste pas concerné !

Imaginez-vous rencontrer une connaissance et commencer la conversation par une phrase du type :

– « Comment va-t-il aujourd’hui ? »

Sa réaction serait sans doute identique s’il vous entendait vous parler à la 3e personne !

D’ailleurs, vous arrive-t-il de vous parler à la troisième personne ? Et à la deuxième ?

Réfléchissez… Vous avez déjà certainement émis ce genre de phrase par le passé.

Par exemple, nous connaissons tous des moments généralement forts en émotion.

Notamment, lorsqu’un stimulus externe ou même interne vient nous titiller et génère un stress en nous.

Souvent parce que ces moments sont lourds à gérer, nous invoquons spontanément et inconsciemment notre prénom.

Nous commençons même par initier un dialogue entre soi et soi.

Ça vous parle ? Vous n’êtes pas fou pour autant.

Et vous avez sans doute senti le bénéfice de cette pratique en le faisant.

Comment vous êtes-vous parlé ou questionné pour la dernière fois ?

— « C’est bon Thierry, tu vas t’en sortir ! »,

— « On va y arriver Olivier ! »,

— « Que vas -tu faire maintenant Hervé ? »,

— « Quand va-t-il se révéler le vrai Florian ? »

— « Quel prochain sacrifice vas -tu accepter Jean-Christophe ? »

–« Comment vas -tu te sortir de cette situation ? »,

— « Antoine est un être de valeur, répète-le. »

— « Tu es plus fort qu’ils ne le pensent Stephen, tu peux y arriver. »

Alors, que se passe-t-il ? Regardons de plus près le mécanisme.

Lorsque nous éprouvons une émotion, négative et forte, nous sommes souvent captifs.

Émise pour nous alerter et nous mettre en mouvement (cf. son étymologie latine), elle est souvent mal perçue. Nous la rejetons et paradoxalement, elle s’installe en nous.

Notre égo prend le relai et lui fait écho. Bien sûr et heureusement, sa portée est limitée dans le temps.

Cependant, la sensation d’agression et d’inconfort perdure suffisamment de telle sorte que nous appréhendons déjà négativement le prochain ressenti du même type.

Le mécanisme est bien connu ; il n’est pas maîtrisé pour autant.

Pour sortir du processus de mal-être :

Bannissez-le « JE ». Prenez-vous au jeu du « tu » et du « il ».

Une fois que vous passez sur le mode du dialogue avec vous-même, vous enrayez le mécanisme.

Vous opérez une dissociation et vous vous décentrez.

En adoptant cette attitude, vous augmentez considérablement vos chances de diminuer votre stress.

Et le bénéfice est clair : 50 à 60 % de stress en moins.

Vous n’êtes plus claquemuré dans une sensation désagréable. Vous observez une ouverture, des possibles.

Si votre satisfaction n’est toutefois pas suffisante, alors poussez l’expérience plus loin encore.

Écrivez ce que vous vivez en utilisant la même technique ! Parlez de vous comme vous parleriez de quelqu’un que vous connaissez (bien, d’ailleurs) !

Vous devenez ainsi le sujet et l’objet de votre étude. Du coup, vous produisez une distance et une dissociation.

Si cela vous parait insuffisant, utilisez les grands moyens et pratiquez une dissociation temporelle.

Transposez-vous dans 5 ans ou même dans 10.

Regardez ce moment si difficile à vivre. Qu’en restera-t-il à ce moment-là ?

Quelle importance cet instant aura-t-il eue dans votre vie ?

Vous aurez le recul ou plutôt la vision clairvoyante qui relativisera immédiatement votre émotion.

Vous reconnaîtrez alors que l’impact de cette sensation au regard de l’ensemble de votre vie sera infime.

Vous l’avez compris. En activant ces 3 types de dissociation, c’est bien votre raison que vous recouvrez.

Et vous serez d’accord avec moi pour dire qu’il était temps !

Avec cette technique, dépassez vos états émotionnels négatifs et gagnez du temps justement !

Peu d’entre nous savent prendre en charge leurs émotions négatives. Cela peut encore s’apprendre.

En agissant selon ses 3 possibilités ou même en prenant une décision adéquate, votre émotion aura atteint son objectif : provoquer un changement, activer une réaction, générer une nouvelle attitude.

Alors dorénavant, soyez bienveillant avec vous-même : faites l’acteur, et même, jouez la star !

Jouez là comme Alain Delon ! Parlez de vous ou parlez-vous à la 2e ou 3e personne.

Essayez et trouvez votre technique. Répétez consciemment.

Échouez s’il le faut, car cela vous permet de réussir par la suite.

Puis faites-en une habitude en pratiquant inconsciemment !

Alors, il est heureux ?

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Thierry Malhomme
Essentiel

Comment nos émotions sont des clefs à notre mise en mouvement! Coach professionnel certifié, Expert en Émotions et en Management. www.thierrymalhomme.com