Comment rester positif en chaque instant ?

Guillaume LE ROUX MARTINAUD
Essentiel
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8 min readSep 2, 2020
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Être positif est un état d’esprit, donc c’est un choix.

Être positif est un filtre que l’on met sur nos perceptions. Un filtre qui va nous donner une vision particulière du monde. Se déclarer positif nous permet d’enclencher un cercle vertueux qui fera émerger des émotions positives.

La difficulté est que ce filtre est un filtre que l’on appose volontairement sur la réalité. Ce n’est pas un filtre par défaut. Parce que nous sommes des animaux et que nos réflexes primaires sont orientés vers la survie, la méfiance et l’analyse du risque tendent à nous dominer. Nous avons tendance à nous focaliser sur le danger, sur ce qui pourrait nous blesser.

Chercher à apposer un filtre positif sur le monde n’est ni facile ni innée mais c’est essentiel pour gagner en sérénité. Être et rester positif nous demande des efforts.

Si être positif est un état d’esprit, il est donc impossible de rester positif en chaque instant. (Ça, c’est pour la réponse au titre). Et comme nous sommes des êtres complexes, nous pouvons être positifs sur un sujet et pas sur un autre dans le même instant.

Être positif est un état d’esprit complexe à mettre en place, qui repose sur notre attention, notre vigilance et notre engagement à vivre mieux.

Pour cela, nous pouvons activer certains comportements pour appréhender la vie de manière positive.

# 1 | Acceptation : Faire le deuil de ce que l’on ne peut pas maîtriser

Faire le deuil de ce que l’on ne peut pas maîtriser est essentiel. Beaucoup s’évertue à vouloir maîtriser pour se sentir bien, pour être positif. Ils pensent que la maîtrise est la base de la sérénité. Comme si l’absence de question, qui résulterait de la maîtrise, apportera une sorte de paix intérieure.

La paix intérieure liée à la maîtrise ne viendra pas de l’absence de question, mais de la certitude que notre champ de compétence est limité et incomplet.

Chercher à maîtriser engage un questionnement qui nous confrontera en permanence à l’inconnu et à moins de maîtrise. Vouloir maîtriser va à l’encontre même de vouloir se poser moins de questions et avoir plus de réponses.

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Celui qui se sent mal face à l’absence de maîtrise et s’engage dans la recherche de réponse pour être mieux, pour être positif, s’engage donc dans un paradoxe insolvable.

Être positif en chaque instant nécessite donc l’acception du questionnement permanent et de l’absence de réponse définitive.

Comment ?

Chercher, lors d’un questionnement, si l’absence de réponse définitive vous empêche de passer à l’action. Et dans ce cas, se dire qu’il faut y aller quand même en se donnant un délai temporel pour faire fi de l’absence de réponse/

Puis lors du bilan, identifier si cela c’est bien passé ou s’il manquait effectivement un élément qui aurait permis de mieux décider. Et peut être qu’actions après actions, vous pourrez identifier un type d’élément ou un détail dans un élément qui vous manque de manière récurrente : le contexte, des chiffres, l’analyse des parties prenantes, la météo, la manière de se présenter…

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Ce changement de vision du monde s’accompagne souvent d’une augmentation de la curiosité. La curiosité émane de cette acceptation de l’infinité de questions qui apparaît lorsque l’on poursuit la compréhension et la connaissance.

# 2 | Curiosité : Être au courant de tout sans être au courant de n’importe quoi

Cette maxime « Je veux être au courant de tout, mais pas de n’importe quoi », que j’utilise en management et qui n’est pas de moi, vaut aussi pour la curiosité du quotidien.

La nature humaine a tendance à nous ramener vers l’analyse des risques, des dangers. Faire attention à notre environnement était ce qui permettait de survivre. Dans notre société, où les dangers et les risques de mort imminente et immédiate sont faibles, nous avons tendance à nous centrer sur ce qui pourrait y ressembler. C’est ce biais de la nature humaine qui explique les bons audimats des chaines télé d’informations continues qui, malgré leurs records, ne diffusent quasiment que de mauvaises nouvelles.

Notre nature est ainsi faite que nous allons avoir tendance à chercher les problèmes pour comprendre s’il y a un risque pour nous plutôt que de nous centrer sur les choses positives qui pourrait nous rendre heureux.

Pour être positif, le second effort est donc de lutter contre notre biais de négativité tout en restant curieux. Si l’on veut changer notre vision du monde pour trouver les points positifs et en faire un filtre du quotidien, il est nécessaire de s’intéresser à tout ce qui va bien, en permanence. Et si nous sommes naturellement attirés par les informations pouvant révéler un problème, nous avons en plus tendance à banaliser ce qui est positif.

Une information positive deviendra donc normale et n’aura plus d’impact sur notre vie au bout de quelques répétitions. Tout le contraire avec l’information négative qui va ancrer les comportements de méfiance et d’analyse.

S’attacher au positif, couper avec le négatif, nécessite d’être vigilant sur les informations qui nous arrivent. Et le mieux est de ne pas subir ces informations est d’aller les chercher, d’être actif, curieux. La curiosité demande un effort.

Comment :

Si nous avions déjà évoqué le fait de noter tous les soirs de 5 à 10 faits positifs dans « Avant de construire l’avenir, construisons notre passé », nous pouvons ajouter à cela l’utilisation d’un agrégateur de contenu (type Feedly) qui nous permettra de filtrer les nouvelles et les contenus que l’on veut lire et se couper (partiellement) du reste. Il faudra veiller néanmoins à ce que cet agrégateur soit source de curiosité et ne fasse pas que renforcer nos points de vues. Le renforcement du biais de confirmation est l’une des limites de la personnalisation des contenus que promeuvent les agrégateurs. Ils peuvent nuire à la curiosité et à la créativité. Et si vous cherchez d’autres sources, rien de mieux qu’une bonne vieille question ouverte à votre entourage perso (ou pro).

S’ouvrir à la différence, à la contradiction, à la critique fait partie de la curiosité. Si être positif repose sur cette curiosité, la bienveillance avec ce qui nous sont différent renforce cette lecture positive du quotidien.

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#3 | Bienveillance : Accepter l’autre m’enrichit

Être positif en chaque instant signifie être positif dans son rapport à l’autre et aux autres idées. L’autre est toujours différent de soi : il peut y avoir des proximités, des affinités, mais in fine il y a toujours un écart. La différence ne doit être le support de l’indignation systématique et immédiate.

Prendre le temps de comprendre, accueillir la différence est la suite logique de la curiosité et définit la bienveillance. La bienveillance est la seule voie possible vers le vivre ensemble.

La bienveillance repose sur l’analyse de nos propres comportements, de nos pensées lors qu’on rencontre une personne différente, une idée différente. Sommes-nous en capacité de nous dire que cette idée est intéressante, qu’elle a le mérite d’exister ou nions-nous à l’autre son droit de penser, de s’exprimer. Il ne s’agit pas d’accepter tout tout le temps, mais plutôt de ne pas réagir de manière radicale et instantanée dès lors qu’un point de vue ou qu’une action va à l’encontre de que nous aurions fait.

La bienveillance est aussi à diriger envers soi. Accepter ses erreurs, ses réussites, prendre des risques ou refuser de les prendre, etc. Tous les choix que nous réalisons sont des sources de paradoxe, de dialogue interne et la prise de décision est parfois plus simple lors d’un échange avec quelqu’un d’autre plutôt que lors d’un échange avec soi-même.

Être positif en chaque instant commence donc par la bienveillance avec soi-même, s’accepter et se faire confiance, croire en ses propres décisions est central dans la construction d’une relation positive à soi même et donc aux autres.

La bienveillance permet de rester positif parce qu’elle engage l’acceptation de ne pas maîtriser la situation, l’autre et ce qu’il est, ou parfois ses propres pensées. La bienveillance nécessite de la curiosité.

La bienveillance est un comportement difficile à adopter de manière définitive et universelle et demande un effort important pour exister en permanence.

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Comment :

Après votre prochaine montée d’adrénaline, suite à un échange tendu (qui ne relève pas d’une engueulade de rue évidemment), se poser la question du moment où l’échange a été rompu. Comprendre l’élément déclencheur de la rupture et tenter de refaire le film, pour corriger la fois suivante. La communication non violente est une aide intéressante pour déconstruire nos discours.

Rester positif en chaque instant est donc un état d’esprit, parce que cela réclame des efforts, de la prise de recul et de l’engagement.

C’est un état d’esprit qui sera temporaire, acceptons-le.

C’est un état d’esprit tourné tant vers les autres que vers soi-même. Il faut accueillir le monde qui nous entoure, en faire son miel pour y évoluer le plus simplement possible. Pour cela il faut s’intéresser aux autres, à soi, à ce qui nous entoure. La curiosité est centrale. Évidemment, on ne peut pas aller à la rencontre des autres et du monde de manière positive sans bienveillance.

Rester positif en chaque instant est un travail du quotidien, une écoute de soi et une remise en cause permanente.

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Guillaume LE ROUX MARTINAUD
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Hôtes du podcast “Devant Demain”. Je pose de ci de là quelques réflexion sur une vision positive de la vie