Comment savoir si j’ai vraiment envie de changer de job ?

Sonia Valente
Essentiel
Published in
7 min readDec 8, 2018

Après avoir vu le film “Le grand jeu” au cinéma, j’ai eu envie de quitter mon job pour devenir organisatrice de parties de poker.

Le film raconte l’histoire vraie de Molly Bloom qui est devenue l’une des plus grandes organisatrices de poker du monde à seulement 26 ans.

En rentrant du cinéma, je me suis abonnée au compte Instagram de Molly Bloom, j’ai acheté son livre et j’ai visionné des dizaines de vidéo sur le poker ! Puis, ma lubie du poker s’est envolée quelques semaines plus tard. (En revanche, mon admiration pour cette femme pas du tout !).

Des pensées comme celle-ci j’en ai eu des dizaines en seulement trois ans de carrière professionnelle. Le résultat final est que j’ai bel et bien changé de job, mais pas pour devenir organisatrice de poker.

On a tous plus ou moins des moments où l’envie de changer de job nous vient à l’esprit.

Mais comment savoir si l’on a vraiment envie de sauter le pas ?

C’est ce que je vous propose de découvrir à travers les trois étapes que j’explique dans cet article pour savoir si vous avez vraiment envie de changer de job.

Pour information, ce sujet a déjà fait l’objet d’un article que vous pouvez retrouver sur mon site : www.soniavalente.com. J’ai décidé de le proposer à la communauté Essentiel pour que les étapes de réflexion proposées et que j’ai moi même appliquées lors de ma reconversion professionnelle, puissent être utile à ceux qui s’interrogent.

Selon la dernière étude de l’AFPA, 69 % des moins de 30 ans envisagent de se reconvertir. Ce sont surtout les jeunes ayant fait des études supérieures qui se lancent. Les raisons évoquées ? Perte de sens dans son job, envie de devenir son propre patron, un emploi qui ne correspond pas à leurs passions et/ou valeurs.

Les sondés ont cependant indiqué qu’ils n’arrivaient pas à sauter le pas parce qu’ils ne savaient pas par où commencer. J’étais exactement dans cette situation. Je ne savais pas par où commencer.

Dès le départ, j’ai su qu’être juriste ne me convenait pas. J’en avais conscience au fond de moi, mais entre la culpabilité de laisser un CDI, la peur de l’inconnu et ma croyance que je ne vais arriver à rien faire, j’ai mis deux ans à prendre la décision de quitter mon job.

Se reconvertir n’est pas une décision simple. On n’est pas au Starbucks en train de se demander si l’on prend son chocolat avec ou sans chantilly (même si me concernant, ça peut être une vraie question ! ^^).

Se poser les bonnes questions est essentiel avant de se lancer. D’autant plus que switcher de job va bientôt être inévitable ! En effet, d’après une étude menée par Dell technologies, 85 % des emplois en 2030 n’existent pas aujourd’hui.

La formation continue va donc être un véritable enjeu pour les RH et du côté salariés, il va falloir anticiper et être proactif pour ne pas subir ce changement.

Mais alors quelles sont les bonnes questions à se poser ? Comment faire en sorte de n’en oublier aucune ?

Pour répondre aux questions, je vous invite à poser par écrit vos réponses. Les coucher sur le papier vous permettra de conscientiser vos pensées et vos émotions. Également, cela permet de ne pas oublier.

Les 3 étapes à suivre pour savoir si on a vraiment envie de changer de job

Étape 1

Répondez le plus spontanément possible aux questions suivantes :

  • Pourquoi j’ai choisi ce métier ?
  • Qu’est-ce qui me plait dans mon métier ?

Étape 2

Complétez le tableau ci-dessous. Deux règles sont à respecter :

  • Essayez de mettre de côté vos compétences et vos capacités. Répondez le plus spontanément possible.
  • Faites cet exercice à un moment de votre journée où vous êtes le plus détendu possible. Où vous n’avez rien qui vient vous parasiter l’esprit. Le soir, le matin très tôt. Peu importe pourvu que vous soyez le plus détendu possible.

Une fois terminé, comptabilisez le nombre de « oui », de « non » et de « je ne sais pas ».

L’analyse des résultats

Si vous avez obtenu une majorité de « oui », posez-vous la question suivante : est-ce que ce sont mes conditions de travail et/ou mes relations avec mon responsable, mes collègues, mes clients qui ne me satisfont pas ou bien est-ce que ce sont les tâches que je dois effectuer — c’est-à-dire mon métier — qui ne me plaisent pas ?

Distinguer l’origine de son envie de se reconvertir est primordial. En effet, l’environnement et les conditions de travail jouent un rôle très important dans notre satisfaction professionnelle. Il peut arriver qu’une simple brindille comme une mauvaise relation avec votre responsable vous dégoûte de votre job alors que pourtant vous l’aimez.

Dans cette hypothèse, prendre le temps de bien réfléchir à la cause vous évitera de faire un virage professionnel à 180° qui est inutile. Vous pourrez réfléchir à régler le problème en interne, changer simplement d’entreprise, rejoindre une autre structure comme une association, une startup ou bien songer à vous lancer en indépendant. Parfois, il suffit d’une petite correction.

Si vous avez une majorité de « non », c’est une bonne nouvelle ! C’est que finalement votre métier vous plait et que vous avez seulement un petit passage à vide qui ne tardera pas à s’estomper.

Peut-être un dossier compliqué à gérer ? Une nouvelle équipe ? Un nouveau chantier compliqué ? Ou peut-être que vous traversez une période compliquée dans votre vie privée qui influence votre vie professionnelle ?

Essayez bien de cerner les causes de votre ressenti. L’important est de bien prendre conscience de pourquoi vous faites aujourd’hui ce métier et si vos missions vous plaisent en tant que telles.

Enfin, si vous avez une majorité de « je ne sais pas », c’est qu’il est encore trop tôt pour prendre une décision. Laissez-vous le temps de mûrir votre réflexion. Faites attention à vos ressentis, à vos émotions : Est-ce que vous avez mal au ventre quand vous êtes au travail ? Avez-vous la cage thoracique qui se comprime ?

Notez les pensées qui vous viennent à l’esprit. Listez ce que vous avez aimé faire au cours de votre journée de travail, ce que vous avez fait de manière neutre et ce que vous n’avez pas aimé faire. Quel moment de la journée, avez-vous préféré ?

Posez-vous ces questions pendant une semaine ou deux et prenez ensuite le temps d’en tirer une conclusion. Réitérez l’exercice plusieurs fois. Cela vous permettra de sortir du flou.

Étape 3 : Faites attention à ne pas vous faire influencer

Quand on s’interroge sur son avenir professionnel, on sollicite l’avis des autres. C’est humain. Nous avons besoin d’être rassurés, d’être aidés dans notre réflexion et d’être soutenus. Échanger est une très bonne chose, mais il faut être vigilant vis-à-vis de ce que nos proches nous disent. Il est très facile de se faire influencer.

Par exemple, les parents qui vous alertent en toute bonne foi sur le risque que vous prenez « Tu as quand même une bonne situation. Tu gagnes bien ta vie, tu as un CDI. Il y en a plus d’un qui aimerait être à ta place » ou encore votre conjoint « J’ai un ex-collègue qui a voulu changer d’emploi et résultat aujourd’hui il s’en mord les doigts ».

On a vite fait de culpabiliser. Le mental reprend le dessus et l’on essaie de se raisonner en se convaincant que finalement, on n’est pas si mal dans son job.

C’est ce qui m’est arrivé. Cependant, ce que j’ai compris c’est que l’on a beau tout faire pour se raisonner, si au fond de nous on sait que l’on n’est pas à sa place, tôt ou tard, on sera rappelé par son corps et son esprit. On tombe malade, on a le moral dans les chaussettes. On reçoit toutes sortes de signes montrant qu’il est grand temps d’écouter ses ressentis et ses envies.

Ayez conscience que votre entourage ne donne que leur avis. Et leur avis est dicté par leurs propres peurs, leurs propres croyances. Mais ce ne sont pas nécessairement les vôtres.

Aussi, l’effet inverse peut se produire. Vous n’arrêtez pas de lire des témoignages de reconvertis qui ont réussi ? Le comptable devenu photographe professionnel, la RH qui est maintenant hypnothérapeute.

Vous n’arrêtez pas de voir des success-stories d’entrepreneurs qui ont plaqué leur job et qui aujourd’hui gagnent bien leur vie en prodiguant des conseils des quatre coins du monde et ça vous donne envie de faire la même chose ?

Je comprends tout à fait. Ça fait rêver et ça donne de l’espoir. Cependant, faites bien attention à ces métiers qui sont à la mode et qui « claquent » quand quelqu’un vous demande ce que vous faites comme job au cours d’une soirée.

Cette hypothèse est certes plus rare, mais il faut être conscient que ça peut arriver. Généralement, ce sont les personnes impatientes, très spontanées ou qui ont tendance à agir sur un coup de tête qui peuvent tomber dans ce piège.

En conclusion

Savoir si l’on a vraiment envie de changer de job et de se reconvertir est loin d’être évident. C’est pourquoi il est important de faire preuve de patience, de se poser les bonnes questions et d’être attentif à ses émotions tout en veillant à ne pas se faire influencer dans sa prise de décision.

Vous avez aimé cet article ? Vous pouvez retrouver tous mes articles sur mon site: www.witpotentielles.com.

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