Comment un simple stylo va booster votre capacité d’attention ?

Jérémy Coron
Essentiel
Published in
5 min readMar 22, 2021

Vous est-il déjà arrivé de perdre le fil de notre attention ?

Vous êtes en réunion et vous décrochez.
Vous êtes au téléphone et vous vous perdez dans vos pensées.
Vous êtes en formation et vous vous retrouvez à admirer le paysage par la fenêtre.

Si vous êtes humain alors ça vous est forcément déjà arrivé.

Il serait facile de blâmer nos animateurs, interlocuteurs et formateurs dans ces moments-là en critiquant leur approche, leur pédagogie, voire le sujet qu’ils abordent ou traitent.

Pourtant, on se retrouve face à un mur quand on perd le fil de notre attention alors que s’exprime, face à nous, une personne passionnante qui aborde un sujet passionnant et qui le fait avec passion.

Si la faute ne vient pas (toujours) de notre interlocuteur, alors d’où vient-elle ?

Elle vient de notre… cerveau.

Et je vais vous expliquer comment un simple stylo va vous permettre de résoudre ce problème et comment il va vous doter de capacités d’attention hors norme.

Mais avant de parler « stylo », parlons rapidement « évolution ».

Bouger et penser sont liés.

Il est important de savoir que le développement du cerveau humain a connu une véritable accélération lorsque nos lointains ancêtres se sont mis à chasser pour se nourrir.

En effet, l’activité de pister, de traquer, d’appâter et de tuer un animal requière l’utilisation efficace et intelligente de nombreuses compétences : coordination, repérage spatial, anticipation, prise de décision…

Ainsi le cerveau de nos ancêtres s’est vu développer toutes ces compétences dans un contexte de mise en mouvement : course, marche, sprint, attaque et défense.

L’apprentissage et le mouvement étaient alors, à cette époque, les deux faces d’une seule et même pièce.

Aujourd’hui, les choses ont bien changé…

Sois assis, tais-toi et écoute !

À notre époque actuelle, l’apprentissage se fait dans l’immobilité la plus totale.

Nous sommes assis sur des chaises à l’école, en formation et en réunion.

Notre corps ne peut alors pas s’exprimer librement et même nos prises de parole sont critiquées (bavarder est juste le comble de l’irrespect dans notre monde actuel, un comble qui est lui-même un comble pour les animaux sociaux que nous sommes).

On se retrouve alors placés, de force, dans un mode d’apprentissage contre évolutif.

Dans un mode d’apprentissage où notre cerveau décroche, se perd dans ses pensées, rêve d’évasion, de nature et d’activité.

Maintenant que l’explication du « pourquoi nous perdons le fil de notre attention en classe, au téléphone en réunion ou en formation » est posée, parlons solutions.

Voyons comment contourner ce problème de l’immobilisme qui ruine la capacité d’écoute de notre cerveau.

Gribouille, dessine et marche !

Ce que je vous propose de faire c’est de tromper la partie « motrice » de votre cerveau.

C’est de lui faire croire que vous êtes en mouvement et en activité et non pas scellé sur une chaise généralement peu confortable.

Et c’est là que notre fameux stylo intervient !

Je m’explique.

Ce que je vous propose de faire, c’est de dessiner sur une feuille, ou en marge d’une feuille, la prochaine fois que vous sentirez votre cerveau qui décroche en réunion ou en formation.

Dessiner des bonhommes, de formes absurdes, des maisons ou autres dans les marges de vos notes de réunion ou de formation permettra d’occuper la fameuse partie « motrice » de votre cerveau et de lui faire croire que vous êtes actif.

Faire quelques gribouillages vous permettra alors de refocaliser votre attention et de suivre, à nouveau, ce que vous partage et transmet votre interlocuteur (même si ce n’est pas intéressant).

Une stratégie encore plus efficace consiste à marcher pour occuper la zone motrice de votre cerveau.

Marcher en réunion n’est pas possible bien entendu, par contre ça l’est quand vous êtes au téléphone.

Et d’ailleurs, n’avez-vous pas remarqué que plus un échange téléphonique est important plus vous allez avoir le réflexe de vous lever pour marcher ?

N’avez-vous pas également remarqué que votre rythme de marche s’accélère lorsque l’échange devient complexe à suivre et lorsqu’il mobilise d’importantes ressources cognitives ?

Ceci est l’illustration même du lien encore existant entre activité physique et activité intellectuelle.

Des comportements mal vus.

Vous savez maintenant comment « forcer » votre cerveau à retrouver sa concentration, mais, problème, dessiner sur une feuille ou passer sa journée à marcher dans son bureau est mal vu dans notre société actuelle.

Dessiner est vu comme un manque de respect et comme, le comble, un signe évident d’inattention.

Marcher est vu comme une stratégie utilisée pour faire croire que l’on est occupé dans son travail.

Si une personne se met à vous critiquer lorsque vous dessinez et marchez, dites-lui simplement qu’elle prend le problème à l’envers.

La bonne question à se poser n’est pas ces attitudes sont un manque de respect, mais plutôt : pourquoi autant de personnes à travers le monde les adoptent naturellement ?

Pourquoi autant de personnes, à travers le monde, dessinent naturellement en réunion, en formation ou en cours ?

Pourquoi autant de personnes, à travers le monde, marchent naturellement lorsqu’elles sont au téléphone ?

Si ces comportements relèvent avant tout de réflexes automatiques c’est bel et bien qu’ils ont une utilité.

L’utilité, ici, de nous permettre de focaliser notre attention et notre concentration sur ce que notre interlocuteur nous communique et transmet.

Alors, à vos stylos et à vos baskets, votre concentration n’attend plus que vous !

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Jérémy Coron
Essentiel

Passionné de neuroergonomie et de surperformance professionnelle, je vous partage le résultat de mes recherches au travers de mon podcast hebdomadaire.