Dansons notre « moonwalk » personnel

Thierry Malhomme
Essentiel
Published in
5 min readJun 1, 2020

Ou l’Expérience de Sa Vie Intérieure.

example of moonwalk with a dancer
Patricia Palma on Unsplash

C’est un sujet intime que celui de notre intériorité.

Elle est source d’enrichissement, de renouvellement, de surprise et « d’empowerment » pour certains. Pour d’autres, elle est sujette d’inquiétude voire d’anxiété et agit comme un repoussoir.

Ainsi, notre réflexe premier est-il souvent, de nous en détourner. Soit par méconnaissance et par méfiance soit par manque d’assurance et de repère, de manque de pratique en somme. Également par la part d’incertitude qu’elle revêt. Partir dans l’inconnu demande une bonne dose de confiance en soi. Reconnaissons-le : nous pouvons y trouver un autre « nous », tellement différent de ce que nous aimerions voir. Et cette version de nous-mêmes, avons-nous vraiment envie de la rencontrer ?

Quand il s’agit de faire l’expérience de soi, il est question de rencontrer sa propre fragilité. Pour de multiples raisons liées à notre culture, nos habitudes, le tourbillon de nos vies et la digitalisation à tout crin, cette expérience est peu valorisée. Nous nous tenons de fait à l’écart de cette pratique. La porte d’accès à ces ressources si personnelles, si généreuses nous reste interdite, invisible, presque impénétrable. C’est ainsi que ce patrimoine unique nous est, pour beaucoup d’entre nous, étranger.

Son accès est peu enseigné et nous en sommes souvent détournés. Qui a déjà entendu un proche parent indiquer son besoin de s’intérioriser pendant quelques minutes ? Qui s’impose un silence pour entrer en lui, dans son quotidien, quel que soit son environnement ? Qui a observé de telles pratiques et a, par mimétisme une tendance à les reproduire ? L’image qui nous vient volontiers est celle d’un moine, une personne recluse, certainement pas d’un moderne, d’un contemporain.

Il n’en coûte pourtant que l’effort de la première fois. Celui qui sait ce qu’il y trouve n’aura plus à se faire prier pour y accéder à nouveau. Car cette intériorité peut parfois prendre l’allure d’une fontaine, d’un puits voire d’une mer souterraine. Et parfois, tout cela à la fois.

C’est un lieu, par essence, singulier et original parfois même originel, accessible à chacun et à toute heure. Pour cela, il suffit de se poser en silence et de tourner son regard vers soi pour y accéder.

Pas si simple ici-bas, où les bruits nous rassurent et l’extérieur nous attire. C’est pourtant le prix que nous payons pour nous priver de nous-mêmes, de notre richesse.

Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre. Pascal.

En ces temps où notre attention est convoitée par les puissants, happée par les images, sollicitée comme jamais jusqu’à lors, optons pour un contre-pied bien senti. Donnons-nous notre attention, accordons-nous ce temps du retour sur soi. Ou comment devenir notre propre sujet d’attention.

  • Braquons nos regards vers nous-mêmes,
  • Sondons notre corps dans ce qu’il ressent,
  • Observons les pensées qui nous assaillent,
  • Écoutons ce que notre intuition nous dit.

Paradoxalement, cette pratique amène à un double mouvement opposé. Elle permet de se recentrer, mais aussi de se dissocier de ce qui se passe en nous.

Pour ma part, je m’y plonge avec délice, à l’envi, sans prescription et aussi souvent que j’en ai besoin. Et pour cause, ce que j’y ai trouvé et recherche maintenant est incomparable :

  • Une réduction de la distance entre ce que je suis (vis, pense et ressens) avec ce que je pense être (ma propre représentation de moi-même).

Dans nos sociétés occidentales, le mental peut nous faire perdre la tête. Il règne et siège en maître : nos pensées sont ses serviteurs. Ces dernières fonctionnent en boucle et peuvent même, à l’excès, nous faire oublier le corps. Comme nous sommes des êtres sensoriels, il convient de redonner à nos ressentis leur place prépondérante. Plonger en soi permet un rééquilibrage de notre être qui profite de cette harmonie intérieure.

  • Le cadeau de vivre une expérience de l’instant avec authenticité.

Comme exprimé précédemment, la pensée procède avec insistance pour imposer ses vues. Elle se renouvelle peu d’un jour à l’autre et de plus ne compose souvent que des scénarios négatifs. C’est ainsi qu’on imagine sans contrôle, mais avec crispation, ce qui pourrait se passer dans notre futur. Or, le cerveau excelle peu dans l’art de la prédiction : 7 fois sur 10, il se trompera. Quel sens donner à ce modèle ? En revanche, vivre ses ressentis nous place au cœur de l’instant présent, sans aucune pensée. Ces ressentis procèdent de l’expérimentation du réel, de l’immédiateté. Ainsi naît la véritable connaissance de soi. Ainsi, je le sais maintenant, emmagasinons-nous de la confiance en soi !

  • Le fait de donner du sens à ce que nous ressentons.

À pénétrer dans cet océan, vous découvrirez une mine de « data » personnelle mise à votre disposition. Ces données correspondent à votre expérience des situations que vous avez rencontrées. Leur valeur est sans égal, inestimable, propre à chacun. Peu à peu, je découvre puis dissocie mes sensations de mes ressentis, mes affects de mes sentiments, mes sentiments de mes émotions. Ainsi, je m’accepte, puis je me comprends, et enfin, je m’adapte.

  • Un « moonwalk personnel ».

Cette immersion en ce lieu si intime et unique fait de nous des explorateurs inédits, des artistes du sensoriel. J’aime l’image de cette glissade stylisée qu’est le moonwalk : partir en arrière, choisir de se dérober au monde, reculer avec la confiance de qui nous sommes et la certitude d’arriver dans un monde accueillant, sain et sien : Notre Propre Monde.

Car partout, il faut aller de l’avant, se lancer des défis, atteindre ses objectifs, montrer qu’on existe… Tous ces mouvements sont portés vers l’extérieur et vers l’avant, comme si c’était le seul possible, valable et connu.

Inventons notre rapport à nous-mêmes. Empruntons un chemin méconnu et innovant. Surprenons-nous ! Dansons notre moonwalk personnel ! Ici, commence déjà le chemin que nous traçons vers nous-mêmes, sans fanfaronnade ni attente de l’autre.

De cette manière, par cette pratique du « moonwalk personnel », vous allez pouvoir :

  • Découvrir votre assise intérieure,
  • amenuiser le paraître et l’avoir au profit de l’être,
  • rendre confortable vos relations avec les autres,
  • découvrir une confiance en vous inexplorée,
  • faire face aux contingences de ce monde par la connaissance de votre être profond.

Quand le moment est venu de plonger en soi, on peut encore y trouver un blocage avec l’incertitude et l’inconfort en guise de verrou. Autant s’accorder sur un fait : personne d’autre que vous ne peut faire la découverte de cet espace. Cela pour une raison bien simple : vous seul en possédez la clef. Elle est déjà entre vos mains.

Je termine ici par une citation de Marc Aurèle issue de Pensées pour moi-même :

tu peux à l’heure que tu veux te retirer en toi-même. Nulle part, en effet, l’homme ne trouve de plus de tranquillité et de plus calme retraite que dans son âme, surtout s’il possède en son for intérieur, ces notions sur lesquelles il suffit de se pencher pour acquérir aussitôt une quiétude absolue, et par quiétude, je n’entends rien d’autre qu’un ordre parfait. Accorde-toi donc sans cesse cette retraite, et renouvelle-toi.

Je suis Thierry MALHOMME, coach de vie. J’accompagne les personnes qui aspirent à une vie dont les émotions sont des passerelles et des leviers vers leur avenir et leurs objectifs.

Vous pouvez me retrouver sur mon site : www.thierrymalhomme.com.

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Thierry Malhomme
Essentiel

Comment nos émotions sont des clefs à notre mise en mouvement! Coach professionnel certifié, Expert en Émotions et en Management. www.thierrymalhomme.com