De Zéro à Un : Comment construire le futur et créer de la valeur selon Peter Thiel

Plongez dans la tête d’un des plus grands investisseurs de la Silicon Valley

Onur Karapinar
Essentiel
Published in
8 min readJul 11, 2017

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Temps de lecture estimé : 7–8 minutes

Quelle est la chose qui soit vraie et à laquelle presque personne ne soit d’accord avec vous ?

C’est la question qu’adore poser Peter Thiel en entretien. Ce multi-millardaire est l’un des plus connus de la Silicon Valley, il a investi dans certaines des plus grandes entreprises numériques comme Facebook, LinkedIn, ou AirBnb.

En 2012, Stanford l’a convié pour donner un cours semestriel sur la création de start-up. Une fois arrivé dans la salle de classe, il aurait déclaré à ses étudiants : « Si je fais bien mon travail, ce sera le dernier cours que vous suivrez. »

Dans son livre, De Zéro à Un : Comment construire le futur, Peter Thiel nous invite à aborder le présent différemment afin d’entrevoir un futur que d’autres ne voient pas.

Dans cet article, vous allez découvrir :

  • Pourquoi il est nécessaire de remettre en cause le passé pour progresser
  • Les quatre caractéristiques qui font les entreprises à succès
  • Sept questions essentielles à se poser avant de chercher à bâtir un monopole

Entrevoir le futur par les progrès

Chaque grande opportunité d’affaires ne se produit qu’une fois. Le prochain Bill Gates ne construira pas de système d’exploitation. Le prochain Larry Page ou Sergey Brin ne fera pas de moteur de recherche. Et le prochain Mark Zuckerberg ne créera pas de réseau social.

Pour Thiel, la technologie est le seul moyen qui nous permettra de trouver de la valeur dans des endroits inattendus, de créer des miracles. Pour cela, être en capacité de voir le présent différemment est essentiel pour prédire le futur.

Il divise le progrès en deux catégories : horizontal et vertical.

  • Progrès Horizontal : tout progrès qui développe des idées et innovations existantes. On part de un pour aller aussi loin que possible (1 à n)
  • Progrès Vertical : provient de quelque chose qui n’a jamais été fait auparavant comme une nouvelle technologie ou méthode. On part de zéro pour aboutir à quelque chose.

Si vous construisez 100 machines à écrire, vous avez fait des progrès horizontaux. Si vous avez une machine à écrire et que vous construisez un traitement de texte, vous avez fait des progrès verticaux.

La réponse de Thiel à sa question anticonformiste préférée est que « la plupart des gens pensent que l’avenir du monde sera défini par la mondialisation, mais la vérité est que la technologie importe davantage ».

Pourquoi ? Parce que dans un monde en pénurie de ressources, la mondialisation sans technologies est insoutenable. Imaginez ce monde sans ressources, quelles solutions préconisez-vous ?

Seules les personnes qui défient le statu quo et pensent en dehors des conventions peuvent voir et changer le futur.

Remettre en question le passé

La première étape pour penser clairement est de remettre en question ce que nous pensons connaître du passé. Pour Thiel, les erreurs commerciales d’antan ont dicté l’approche que les entrepreneurs décident de prendre pour l’avenir.

Depuis la bulle internet des années 90, les entrepreneurs de la Silicon Valley ont retenu quatre grandes leçons qui orientent toujours la réflexion sur les entreprises actuelles :

  • Elles doivent faire des avancées incrémentales.
  • Rester agiles et flexibles. Pas de plan, mais beaucoup d’itérations (Methodologie Lean start-up).
  • S’améliorer face à la compétition.
  • Mettre l’accent sur le développement du produit. Pas les ventes.

Pour Thiel, ces quatre leçons ont été admises par erreur à cause des revers du passé. Il propose tout le contraire :

  • Il vaut mieux risquer l’audace que d’être dans la trivialité.
  • Un mauvais plan est toujours mieux qu’aucun plan.
  • Les marchés compétitifs atomisent les profits.
  • Les ventes importent tout autant que le produit.

Autrement dit, ce n’est pas parce qu’une idée n’a pas fonctionné il y a longtemps, qu’il ne faut pas la rester à nouveau. Le tout est bien formuler une hypothèse qui pourrait être pertinente dans votre situation.

Si vous envisagez de démarrer un nouveau projet ou une entreprise, demandez-vous : quelle est la chose à laquelle vous croyez fermement, mais dont personne n’est d’accord avec vous ? Quelle est la société que personne ne construit ?

Les monopoles sont utiles pour la société

« Le monopole est la condition de toute entreprise prospère. »
— Peter Thiel

Un monopole est le genre de société qui est si bonne dans ce qu’elle fait qu’aucune autre entreprise n’ose la concurrencer. Google en est un parfait exemple, près de 95 % de ses revenus sont automatisés et proviennent de la publicité.

Ce flux de trésorerie exponentiel décharge Google de toute réflexion pour sa survie. L’entreprise peut se permettre de réfléchir à d’autres problématiques que celle de faire de l’argent ; ceux qui n’ont pas le monopole ne le peuvent pas.

La concurrence est tout le contraire. Elle ne génère aucun réel bénéfice, aucune réelle valeur ajoutée et toutes les entreprises luttent pour survivre. Tout cela réduit leurs profits et entrave leurs capacités à innover.

La concurrence est une idéologie qui imprègne notre société et déforme notre pensée. Plus il y a de compétiteurs, et moins vous pouvez gagner.

Ce sont les monopoles qui peuvent investir dans des recherches pour créer de nouveaux produits innovants qui profitent à tous. Ils vont de zéro à un.

Les caractéristiques des monopoles

Tout monopole est unique, mais ils partagent généralement une combinaison des caractéristiques suivantes :

Une technologie exclusive : c’est le plus grand avantage que peut détenir une entreprise, car son unique savoir-faire érige une barrière à l’entrée que peu de produits sauront répliquer.

Pour avoir un tel avantage concurrentiel, la technologie doit être 10 fois supérieure à celle du plus proche concurrent. L’algorithme de Google est le meilleur moteur de recherche du moment. Bing et Yahoo! ne sont plus en mesure de le reproduire.

Des effets de réseau : signifient que plus des gens utilisent leur produit, plus il leur sera utile. Facebook aurait un usage très limité si vos amis n’y sont pas.

Des économies d’échelle : qui sont obtenues en produisant quelque chose à grande échelle au lieu d’un petit. La scalabilité est la capacité à dupliquer ou à multiplier un processus avec fiabilité lorsque le volume augmente. Plus il est facile de dupliquer ou de multiplier la valeur distribuée, plus l’entreprise est scalable et propose des prix attractifs.

Une image de marque forte : et son positionnement sont importants, car elles ne peuvent pas être reproduites. Apple jouit d’une image de marque qui fait d’elle la plus grande entreprise tech au monde. De nombreuses entreprises ont tenté de l’imiter, mais comme dirait l’autre : y en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes.

Pour créer et capter une valeur durable, il faut toujours commencer par un marché de niche qu’il est possible de dominer — soit un petit groupe de personnes qui ont vraiment besoin de votre produit.

Une fois que vous avez le monopole dans cette niche, vous pouvez alors envisager de vous étendre à un marché plus large.

C’est ce qu’a su faire Jeff Bezos. Lorsqu’il a lancé Amazon, il a délibérément choisi d’être la plus grande librairie du monde. Ensuite, il a agrandi son empire dans la conquête d’autres bien culturels (musique, vidéo) jusqu’au point de devenir le plus grand revendeur en ligne qu’on connaît.

Start-up : un futur qui essaie de se manifester

Pour Thiel, une start-up est le plus grand groupe de personnes que vous pouvez convaincre d’un plan pour construire un avenir différent.

Sa qualité première est qu’elle pense totalement différemment. Une start-up interroge les idées reçues et cherche à repenser les activités à partir de rien. Seulement beaucoup de start-ups (90 à 95 %) ne dépassent pas 2–3 ans d’existence.

Il y a trois éléments essentiels pour assurer les fondations d’une start-up :

  1. Une bonne équipe. Les start-ups sont si petites que chaque employé est décisif.
  2. Une vision partagée. Si personne ne croît en ce que vous essayez d’accomplir, pensez-vous vraiment que vous allez innover tout seul ?
  3. Une bonne culture. Soit l’ensemble des règles qui sont vraies dans un cadre donné et qui sont évidentes pour un groupe. Chaque membre y partage un langage commun et des hypothèses cachées. Si cela est bien défini, elle peut permettre à tous de travailler ensemble plus efficacement.

Sept questions avant de se lancer

Il y a 7 questions pour toutes les entreprises qui veulent devenir un monopole durable doit répondre :

La question d’ingénierie : pouvez-vous créer une technologie innovante au lieu de faire des améliorations graduelles ?

La question du temps : Est-ce que c’est le bon moment pour commencer votre entreprise ?

La question du monopole : commencez-vous par une grande part d’un petit marché ?

La question humaine : Avez-vous la bonne équipe ?

La question de la distribution : Avez-vous un moyen de ne pas seulement créer mais aussi livrer votre produit ? Les ventes et la distribution supérieures en soi peuvent créer un monopole, même sans différenciation de produit.

La question de la durabilité : Votre position sur le marché sera-t-elle défendable 10 et 20 ans dans le futur ?

La question secrète : Avez-vous identifié une opportunité unique que les autres ne voient pas ? Si vous en êtes certain, vous tenez là une entreprise prometteuse.

Mais cela ne suffit pas, encore faut-il avoir un fondateur visionnaire qui sache vendre ce futur auquel l’inconscient collectif veut entendre.

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