J’ai passé 6h avec Orelsan, voici ce que j’ai appris

Paul Mauguillet
Essentiel
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6 min readApr 4, 2022
J’ai passé 6h avec Orelsan, voici ce que j’ai retenu
Crédits : Chase Fade

Au début des années 2000, quand j’étais encore un jeune garçon qui passait mon temps à jouer aux Pokémon, un jeune rappeur originaire d’Alençon faisait ses premiers pas dans le rap.

Quand j’ai découvert Orelsan, je devais avoir une quinzaine d’années, j’aimais bien son côté provoquant / fragile. Aux antipodes des rappeurs qui chérissaient trop leur street cred.

En regardant la série documentaire “Montres jamais ça à personne”, j’ai découvert des éléments de la vie d’Orelsan que j’ignorais. Je ne m’attendais pas non plus à y trouver un parcours aussi intéressant au niveau entrepreneurial.

Aujourd’hui, je voulais voir avec toi les leçons que j’ai retenu de ces 6 heures passées avec un des plus grands rappeurs français actuel.

Pour faire un film, t’as juste besoin d’un truc qui filme

C’est facile de baisser les bras. De se dire qu’on n’a pas ce qu’il faut pour réussir. De se trouver de bonnes excuses.

Et pourtant, si tu veux aller quelque part, la première chose à faire, c’est d’avancer tout simplement.
Orelsan a commencé sans budget, en volant un ordi dans sa fac. Il n’avait pas les moyens pour se payer un studio d’enregistrement, donc il a rusé.

Je ne te conseillerais pas de voler quoi que ce soit pour lancer ton business. En revanche, comme Orel le dit si bien : “Pour faire un film, t’as juste besoin d’un truc qui filme”.

C’est pareil pour le business.

Pas besoin d’un ordinateur dernier cri.

Tu as un vieux PC qui fonctionne ? Génial, lances-toi !

Il existe des tas d’outils gratuits : Notion, Canva, Gumroad, Zapier, Substack…

(Je t’ai préparé une liste avec plus de 150 outils gratuits et payants pour que tu saches quoi utiliser quand tu te retrouves bloqué)

Rien qu’avec ces 5 outils, tu peux créer une jolie présence en ligne.

Sans compter les réseaux sociaux.

Ah et ça marche aussi si tu n’as qu’un smartphone. Ce sera juste moins pratique qu’un pc.

Tu n’as pas assez d’argent pour acheter un pc ? Lis ce qui suit.

Quand est-ce que ça s’arrête ?

Orelsan est passionné par le rap. Il était totalement dans sa bulle et n’était concentré que sur ça. Rien n’était plus important pour lui que d’écrire.

Sauf qu’à l’époque, ses textes ne lui rapportaient pas d’argent.

Quand il a pu prendre son indépendance, il l’a fait.

Un petit appart, décoré selon ses goûts (a savoir, rempli de figurines Saint Seiya, de posters de rappeurs et de mangas).

Comme ses parents n’étaient pas riche, il a dû bosser pour payer son loyer et se nourrir. Il a trouvé un boulot de veilleur de nuit.

Pratique pour lui : il bossait la nuit, quand il n’y avait personne ce qui lui laissait le temps de travailler sur ses textes et surtout de se payer sa liberté.

Tu n’as pas d’argent mais tu veux te lancer quand même ?

Trouves un petit boulot tranquille. Utilises ce boulot pour payer ton loyer, ta nourriture, tes sorties et surtout un pc. Une fois que tu auras ton ordinateur, tu pourras bosser sur tes projets quels qu’ils soient pendant ton temps libre.

Il te suffit juste d’en avoir envie pour commencer.

Peu importe le boulot que tu feras : serveur, caissier, CDD à Macdo… Du moment que tu gagnes un peu ta vie et que ça te permet de bosser sur ton projet à côté.

Devenir prolifique

Quand on regarde la carrière d’Orelsan, on a l’impression que son succès est venu assez rapidement, au début de son aventure.

Pourtant, rien n’est plus faux.

Orelsan et ses potes (Skread, Gringe, Ablaye) ont galéré pendant quelques années. Rien ne laissait présager de leur succès futur.

Et pourtant, Orel écrivait avec passion de nouveaux textes. Tout le temps. Dès qu’il avait une nouvelle idée en tête, il l’écrivait sur un bout de papier.

C’est seulement avec Myspace qu’il a commencé à rencontrer un peu de succès.

Orelsan à l’époque, c’était des morceaux gratuits mis en ligne régulièrement pour se faire connaître. Pour faire grossir son audience. Ses fans.

Sur Internet, ce qui marche, c’est la création de contenus gratuits.

Il n’y a pas 30,000 recettes différentes. Tu veux gagner de l’argent sur internet ? Tu dois être visible.

Et comment devenir visible ?

En créant du contenu. Encore et encore.

Regardez n’importe quel Youtubeur ou écrivain. Avant d’avoir du succès, ils ont écrit / créé des vidéos pendant plusieurs mois voir plusieurs années. Leur audience ne s’est pas créée en un claquement de doigt.

Voici la recette (selon moi) :

  • Proposes du contenu gratuit.
  • Laisses les gens s’approcher de ton travail et t’indiquer ce qu’il faut continuer et ce qu’il faut arrêter.
  • Regardes tes stats.
  • Fait all-in sur ce qui marche et redouble d’efforts.

Si tu faites ça pendant un an, tu devrais avoir une base de fans relativement conséquente et qui sera potentiellement prête à acheter un premier produit / service.

“Il faut beaucoup de contenus gratuits pour arriver à générer 1000€ par mois”

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Fait croquer la pomme à tes potes

“Seul, on va vite, à plusieurs on va plus loin”.
Cette phrase symbolise quelque chose de fort.

Le crew d’Alençon composé de Skread, Ablaye, Gringe et Orelsan l’a bien compris.

Quand Skread a été propulsé dans le “showbiz” (il a notamment composé l’instru de “Boulette” de Diam’s), il en a profité pour glisser un contrat à Orelsan et Gringe chez Warner.

Le succès de l’un à permis à tout le reste d’avoir une chance de percer également.

Par la suite, l’histoire se répètera quand Orelsan commencera à être connu.

Il a relancé Gringe qui était en pleine descente aux enfers après des années sans percer dans le rap. Il a également invité sa grand-mère à chanter le refrain d’une de ses chansons (sans compter l’apparition dans quelques clips). Un très beau geste de la part d’Orelsan, qui savait que sa grand-mère rêvait de devenir chanteuse.

Si il y a une leçon à tirer de ça, c’est de ne pas oublier d’où l’on vient.

Si tu atteint le succès que tu souhaitais, n’oublies pas d’en faire profiter tes amis. C’est profondément humain.

Différent

A l’époque où Orelsan est arrivé dans le milieu du rap, il fallait être celui qui choquait, être parfois violent. La street cred avait un rôle immense.

Et un beau jour, Orelsan se pointe, avec des textes où il ne se prenait pas au sérieux.

Pire encore : il se montre vulnérable. Il dévoile ses faiblesses. Il parle de ses peines, de ses doutes, de ses angoisses.

Il a pris à contre pied tous ses concurrents et ça a marché pour lui. Le single “Perdu d’avance” cristallise bien cette différentiation.

Il a construit son style. Et a partir de là, il a déroulé comme il savait le faire. Il représentait (et il représente toujours) une figure différente dans le rap.

“Ta différence est ta plus grande force”. Je ne sais plus d’où vient cette phrase, mais elle est particulièrement vraie en entrepreneuriat (et aussi dans le rap il faut croire).

Si tu cherches à nager dans un domaine trop concurrentiel, tu vas te noyer.

Préfères les endroits où tu as pied dans un premier temps ou encore mieux : créé ta propre piscine (ou si tu vois plus grand, créé ton propre lac / océan).

Je m’arrête là pour la métaphore filée.

Se démarquer est un point essentiel. Les gens ont besoin de s’identifier à quelque chose. Un des meilleurs exemples ? L’iPhone.
Apple ne vend pas des téléphones selon Steve Jobs. Non. Appel vend une image.

Et cela se ressent dans le discours des pro Apple. Ils n’ont pas un smartphone, ils ont un iPhone.

Découvres tes forces et faiblesses et capitalise sur ce qui fait que tu es toi.

Le coup de poker de la Saint Valentin

Le clip de “Saint-Valentin” est …. particulier. Certains diront exubérant.

Quoi qu’il en soit, ce clip (et la chanson) ne laissent pas indifférent. Chacun à son avis.

C’est clivant.

Et ça c’est un coup marketing de génie de la part d’Orelsan (même s’il ne l’avait pas prévu comme ça).

En étant volontairement anti-système et provoquant, Orel a fait un buzz avec son clip “Saint-Valentin”.

Un buzz positif au début (des vues, des likes et des partages en masse) avant de lui retomber dessus un peu plus tard et qui le fera presque arrêter la musique vu la violence des réactions médiatiques.

“Un bad buzz reste un buzz” Maxime Blondel

Quoi qu’il en soit, un buzz est quasiment toujours une bonne chose.

En prenant des risques mesurés, il est possible de faire un coup d’éclat sur un article un peu risqué mais bien calibré, ou un produit volontairement provoquant sans être de mauvais goût.

Tout est une question de mesure.

C’est peut être cette action qui fera décoller ta carrière / ton business.

J’ai un aveu à te faire : je n’ai pas passé 6h avec Orelsan. J’adorerais pouvoir le faire ! Cet article est tiré de mon visionnage du documentaire “Ne montres jamais ça à personne”

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Paul Mauguillet
Essentiel

SEO - Entrepreneur - Ecrivain sur le net. J’écris sur les leçons de vie, mon aventure entrepreunariale et les hacks contre productifs.