Jane McGonigal : La psychologie du jeu vidéo

Découvrez comment les jeux vidéo peuvent aider à prendre de meilleures décisions.

Temps de lecture estimé : 9 minutes

Introduction

• Jane McGonigal est une conceptrice de jeux vidéo (Game Designer) qui préconise l’utilisation des jeux vidéo pour aider les gens à acquérir des compétences qui leur permettront de transférer dans le monde réel, de guérir des problèmes physiques comme les commotions cérébrales et d’améliorer les attitudes et l’estime de soi chez les enfants.
• Dans cet épisode de Knowledge Projet, Shane et Jane discutent de la manière dont les jeux vidéo aident à prendre des décisions, de la croissance post-traumatique, de ce qui est trop, de ce à quoi il faut faire attention et de bien d’autres choses encore.

La genèse de SuperBetter

• Jane McGonigal a un doctorat en Jeu vidéo, c’est la première personne à obtenir un doctorat dans ce domaine
• Depuis 10 ans, elle étudie comment les jeux ont changé notre façon de réagir au stress et aux défis, non seulement dans les jeux, mais aussi dans la vie de tous les jours.
• Elle a écrit SuperBetter, son premier livre sur toutes ces recherches lorsqu’elle a subi un traumatisme crânien, une commotion cérébrale qui n’a pas bien guéri
• Elle a utilisé tout ce qu’elle avait appris sur la psychologie et la neurochimie du jeu
• C’est ainsi qu’est né le jeu SuperBetter, auquel elle a joué pour sa propre guérison et qui a aidé plus d’un million de personnes à se remettre des symptômes d’un traumatisme crânien, d’une dépression, de l’anxiété, d’une douleur chronique et d’autres problèmes auxquels nous sommes confrontés et pour lesquels nous avons besoin d’un nouvel état d’esprit pour nous dire et nous engager à être optimistes.

Les avantages des jeux vidéo

• Il y a maintenant 2,3 milliards de personnes sur la planète qui jouent régulièrement aux jeux vidéo
• Une personne sur trois a donc activement choisi de faire des jeux une partie de sa vie
• Les jeux sont un excellent moyen de se dire ce que l’on sait faire, ce pour quoi on veut être apprécié et ce que l’on apprécie chez l’autre.
• Les avantages potentiels des jeux joués par la bonne personne au bon moment et pour la bonne raison.
• « La première chose que nous savons, c’est que peu importe le jeu que vous aimez, que ce soit League of Legends, Fortnite ou Candy Crush, peu importe ce qui vous attire, nous savons qu’il y a un avantage transférable, à savoir que vous apprenez de nouvelles choses en traitant avec des systèmes qui sont frustrants et en devant s’ adapter. Vous apprenez de nouvelles règles, vous apprenez de nouvelles interfaces. C’est conçu pour vous frustrer et vous devez vous adapter et vous améliorer. Vous prenez confiance en votre capacité à vous améliorer. Et c’est ce que fait chaque jeu. »
• « Nous ne devons pas prétendre que les jeux ne sont qu’une évasion ou un passe-temps et qu’ils créent en fait cet état d’esprit de croissance. Ils construisent cette manière résistante de faire face aux défis. Surtout pour les jeunes, pour les enfants qui grandissent en apprenant jeu après jeu. “
• Le jeu développe un état d’esprit de développement (growth mindset)

Les enfants et les jeux d’argent

• Comment les parents peuvent-ils faire pour savoir s’ils doivent ou non laisser leur enfant jouer à certains jeux vidéo ?
• ‘La première chose à faire est de discuter avec vos enfants de ce à quoi ils jouent.’
• Des questions pour mieux connaître et de comprendre le rapport aux jeux et de comprendre les forces personnelles d’un enfant
• Quel est leur jeu préféré en ce moment ?
• Que faut-il pour être bon à ce jeu ?
• Quelles sont les compétences requises ?
• Quelle personnalité ou quel tempérament faut-il avoir ?
• Qu’a-t-il amélioré depuis qu’il a commencé à jouer à ce jeu ?
• Quelle est la chose la plus difficile que vous ayez accomplie à ce jeu
• Demandez-leur de vous raconter comment ils ont réussi : Qu’avez-vous dû faire pour relever ce défi ?
• ‘Tout ce que vous avez à faire pour que quelqu’un transfère les avantages des jeux dans la vie réelle, c’est d’avoir cette conversation et vous pouvez le faire avec vous-même aussi.’
• Il suffit d’avoir un petit journal de jeu. Chaque fois que vous jouez à un nouveau jeu, vous vous dites : ‘Eh bien, est-ce que je m’améliore en jouant à ce jeu ? Quelle est la chose la plus difficile que j’aie réussie, j’ai joué à ce jeu et qu’a-t-il fallu pour y arriver ?
• ‘21 heures par semaine, c’est le point de basculement où l’on commence à voir que cela peut nuire à la santé physique ou mentale.’
• ‘Dans l’avenir du travail, nous savons que les travailleurs devront être à l’aise pour collaborer avec les programmes d’IA et gérer leur propre essaim de programmes de robots. Ils devront être capables de travailler dans la réalité virtuelle pour contrôler des robots ou des drones. Toutes ces compétences concernent les environnements virtuels, la collaboration virtuelle, la télédétection, les jeux sont simplement un excellent moyen de se dire ce que nous faisons bien, ce pour quoi nous voulons être appréciés et ce que nous apprécions chez les autres. Nous devrions donc avoir davantage de ces conversations.’

Le meilleur moment pour les enfants pour jouer

• ‘Si vous voulez que les enfants retiennent mieux ce qu’ils étudient, vous devriez d’abord leur faire jouer à des jeux vidéo, puis faire leurs devoirs et ensuite étudier avant qu’ils aillent se coucher.’
• ‘Car si vous étudiez d’abord et ensuite comme récompense, vous pouvez jouer à des jeux. Lorsque vous vous endormez, votre cerveau va se concentrer sur le problème le plus important qu’il essayait récemment de résoudre.’
• ‘Je ne sais pas si vous avez déjà eu cette expérience, vous vous endormez et votre cerveau commence à travailler sur ce qui vous préoccupait vraiment. Vous voulez donc que votre cerveau se fixe sur le calcul, ou sur n’importe quel mot étranger que vous étudiez et qui n’est pas du niveau que vous essayiez de résoudre dans un jeu.’
• Donc, inverser l’ordre est un très bon conseil. Il suffit de fixer une limite de temps pour qu’ils jouent pendant 90 minutes et qu’ils passent au travail ou autre.

Les avantages des jeux à un seul joueur par rapport aux jeux à plusieurs joueurs

• ‘Si vous essayez de contrôler votre attention, vous aurez peut-être plus de facilité avec une partie à un seul joueur.’
• ‘Si vous essayez de gérer votre anxiété, si vous voulez ralentir votre rythme cardiaque ou si vous avez besoin d’une émotion positive parce que vous avez eu une dure journée, sortez votre téléphone et faites un petit jeu en solo qui vous mettra dans le bon état d’esprit.’
• ‘Ensuite, le jeu social. Nous savons que les personnes qui passent beaucoup de temps à jouer au même jeu avec les mêmes personnes, déclarent avoir plus de soutien social dans leur vie quotidienne.’
• Dans certains jeux multijoueurs, comme diriger une guilde ou un groupe et coordonner ces choses, coordonner les ressources, coordonner les attaques sur Internet est devenu un ensemble de compétences incroyablement précieuses presque du jour au lendemain.
• Dans l’avenir du travail, nous savons que les travailleurs vont devoir être à l’aise pour collaborer avec les programmes d’IA et gérer leur propre essaim de programmes de robots. Ils devront être capables de travailler en réalité virtuelle pour contrôler des robots ou des drones. Toutes ces compétences autour des environnements virtuels, de la collaboration virtuelle, de la collaboration à distance pour lesquelles les joueurs sont certainement à la pointe du développement des compétences.
• ‘Nous avons toutes les raisons de penser que l’avenir du travail ressemblera davantage à Fortnite qu’aux emplois de bureau que nous avons aujourd’hui.’

Les signes avant-coureurs de la dépendance

• La première chose à faire, si vous avez des inquiétudes, c’est de commencer à compter le temps passé à jouer.
• ‘Si c’est plus de 21 heures par semaine, je vous recommande de commencer à essayer de le contrôler ou de le façonner’
• Tenez un journal pendant une semaine ou deux, voyez combien d’heures il vous reste, parce que dans toutes les études qui ont été faites sur les enfants, sur les adultes, sur tous les impacts négatifs des jeux, aucune étude n’a trouvé d’impacts négatifs inférieurs à 21 heures par semaine.
• L’autre signe d’alerte est si le jeu semble augmenter en intensité alors que les problèmes de la vie réelle augmentent également. Ce que vous ne voulez donc pas voir, c’est comme une relation directe entre plus de problèmes, plus de jeux.
• Si quelqu’un semble s’enfoncer dans un tunnel sombre de dépendance, ce n’est pas qu’il soit accro au jeu, c’est que tout le reste semble si désespéré. Le jeu semble être le seul endroit où ils peuvent faire des progrès ou avoir une connexion significative.
• Vous devez travailler avec eux pour attirer leur attention sur d’autres choses significatives (école, vie sociale).

Les jeux peuvent-ils prédire l’avenir ?

• ‘J’ai découvert que les personnes qui passent beaucoup de temps à jouer à des jeux sont en fait très efficaces pour anticiper les conséquences de deuxième, troisième et quatrième ordre des événements futurs.’
• ‘Ainsi, lorsque vous jouez à un jeu, vous pouvez vous dire : ‘Bon, si je fais ceci, que va faire l’autre joueur ? Ou si j’utilise cette ressource, que se passera-t-il ensuite ? Comment vais-je résoudre un problème si je n’ai plus cette ressource ? Et je dois essayer un autre moyen. Et donc vous commencez à aimer, à penser un pas en avant, deux pas en avant, trois pas en avant.’
• Vous développez essentiellement tous ces scénarii alternatifs dans votre esprit de toutes les différentes façons dont le jeu pourrait se dérouler.
• Certains jeux facilitent cela plus que d’autres. Si vous êtes joueur d’échecs, vous pouvez imaginer 100 futurs différents et les garder tous en tête en même temps. C’est ce que nous constatons également dans les jeux de stratégie en temps réel.
• ‘Souvent, nous faisons appel à des joueurs pour travailler avec des entreprises afin de mettre au point des scénarii, car ils ont cette créativité et cette imagination. Si X et Y, si Y, alors Z, si Z et Y, etc.’

Les jeux vidéo peuvent-ils améliorer la prise de décision ?

• Chaque fois que vous jouez à un jeu, vous choisissez comment passer votre temps et votre attention. C’est une décision que nous prenons constamment et qui opère souvent à un niveau subconscient et nous ne nous l’approprions pas nécessairement.
• Si vous pouvez commencer à vous demander, pourquoi je joue à ce jeu ? Et pourquoi ai-je voulu y jouer maintenant et commencer à articuler pourquoi vous faites le choix d’y jouer ? Cela peut vous aider à clarifier toutes les choses que vous faites.
• Si je dois choisir entre X et Y, pourquoi devrais-je choisir l’un ou l’autre ? Si vous pouvez exprimer le pourquoi, c’est un exercice de clarté.
• Vous pouvez aider les gens à se préparer et à imaginer ces futurs en jouant avec eux, en les vivant, en les simulant, de sorte que lorsqu’ils se mettent à se produire, vous ne soyez pas figés. Vous n’êtes pas coincé dans les anciennes façons de penser ou de faire. Votre cerveau est prêt à fonctionner.

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