La leçon d’une affirmation de soi réussie

C’était parti pour être la nomination la plus facile de ma carrière jusqu’à ce que quelqu’un d’autre rende la tâche bien plus difficile.

Notre entreprise avait besoin d’un nouveau responsable des approvisionnements. Ce nouveau manager hériterait d’une équipe solide.

L’approvisionneur le plus accompli de cette équipe était le choix évident pour la promotion. Il avait une cote de popularité parlant pour lui :

• Reconnu pour son engagement au service des clients depuis des années.
• Considéré par les fournisseurs comme l’approvisionneur le plus compétent de l’équipe.
• Respecté par ses pairs.

Nous avons ouvert la candidature pour le poste mais nous ne nous attendions pas à ce que d’autres postulent. Tel était le fossé perçu entre notre collaborateur le plus performant et le reste de l’équipe.

Mais nous avions tort.

Une jeune femme a mis son nom dans le chapeau. Nous étions enthousiastes à l’idée d’avoir de la concurrence au poste car elle avait également produit des résultats, mais avec une approche et des compétences différentes.

Il était le professionnel de l’approvisionnement par excellence, négociants des stocks et des commandes avec ses relations, son travail acharné et sa ténacité.

Elle fournissait des résultats avec une attention extraordinaire aux détails, un excellent suivi et une grande précision.

Ses résultats à lui étaient fiables, alors que ses résultats à elle étaient irréprochables.

Elle était silencieuse et concentrée alors qu’il était était bruyant et têtu.

Avant de postuler, elle n’était même pas sur notre radar pour un poste de responsable. Elle n’avait pas manifesté son intérêt et son approche réservée n’avait pas attiré notre attention.

Sa préparation pour l’entretien était incroyable. Elle était venue avec un plan écrit de sa vision pour l’équipe.

Elle a donné le nom des personnes qu’elle avait entraînées avec elle. Elle pouvait énumérer les forces et les faiblesses de tous les collaborateurs du service, principalement parce qu’ils comptaient déjà sur elle pour obtenir de l’aide.

Elle a fait un pas de plus et nous a expliqué comment elle dirigerait chaque membre de l’équipe, tous de façons différentes. Elle a expliqué comment maximiser les talents de chacun. Elle a également partagé les processus qu’elle souhaiterait mettre en œuvre ou modifier.

Elle avait un plan détaillé pour amener l’équipe à un autre niveau.

Lui n’avait pas tout ça.

Son entretien n’était rien de moins qu’une catastrophe. Il a supposé qu’il obtiendrait le rôle et a été mis en défaut par nos questions. Il n’avait pas réfléchi à la façon dont il entraînerait les différents membres de l’équipe, n’offrant que des indications vagues sur l’approche proposée.

Il n’a pas trop réfléchi aux processus qu’il mettrait en place, ni même à ceux qu’il voulait changer.

Il ne pouvait pas expliquer pourquoi il voulait le poste et ne montrait aucun enthousiasme pour la transition. Quand j’ai eu fini de parler avec lui, j’ai eu le sentiment qu’il essayait de me convaincre de ne pas le prendre.

Après les entretiens, j’ai comparé mes notes avec celles du responsable des ressources humaines. Nous sommes tous les deux arrivés à la même conclusion.

Elle était la meilleure candidate, haut la main.

Nous nous sommes assis avec elle et lui avons annoncé la bonne nouvelle. Elle était ravie et ne pouvait pas attendre pour se plonger dans le rôle.

Par le passé, elle n’avait pas exprimé d’intérêt pour ce poste. Elle nous a dit qu’elle avait supposé qu’elle n’était pas prête car elle n’avait pas obtenu les résultats mesurables de son collègue. Elle n’était que la 3ème meilleure appro sur une base quantifiable.

Elle a appris que pour arriver où vous voulez, vous devez vous exprimer et éviter les suppositions qui pourraient entraver votre carrière. Elle a supposé que nous ne cherchions que des résultats. La vérité était que nous voulions un chef de file, pas seulement une personne productive.

Ensuite, nous avons parlé avec notre meilleur approvisionneur. Il a été embarrassé par la nouvelle. Nous l’avons informé de notre processus de prise de décision et offert des commentaires sur son entretien et notre point de vue.

Un regard soulagé apparut sur son visage.

“Je suppose que je ne le voulais pas autant que je le pensais.”

Il a admis qu’il était mal à l’aise avec cet entretien. Il adorait son poste actuel et avait accepté l’entretien pour des raisons sociales. Secrètement, il ne voulait pas le job.

Il a appris que les managers ne lisent pas dans les pensées et que vous devez être honnête avec l’endroit où vous voulez aller, même si cela signifie rester là où vous êtes.

Vous et vous seul pouvez agir sur votre carrière.

J’ai appris à ne rien présumer, peu importe ce que vos collaborateurs vous ont dit.

Si notre gagnante avait supposé que la promotion allait forcément pour son collègue et avait attendu, nous aurions promu la mauvaise personne par défaut. Il aurait été mécontent de son rôle, ce qui aurait provoqué de la frustration chez son équipe.

La même approche s’applique à toute carrière.

Ne présumez jamais que vos dirigeants savent ce que vous attendez de votre carrière. Ils sont trop occupés pour suivre les ambitions de carrière de chacun et ils ne peuvent pas lire dans vos pensées.

Partagez vos objectifs fréquemment et avec force. Si vous ne gérez pas votre carrière, personne ne le fera.

Supposer juste que vous êtes le meilleur candidat pour chaque poste vacant qui vous intéresse. La confiance permet de convaincre les managers que vous êtes prêt.

Vous serez surpris par le peu de préparation de la plupart des gens. Mettez en place un argumentaire convaincant, comme si vous tentiez de faire une grosse vente. Construisez votre discours avec des preuves tangibles de ce que vous affirmez et en ayant une vision claire de là où vous souhaitez aller.

Demandez le poste, directement et en toute confiance. “Je suis le meilleur candidat et je veux ce rôle”.

Ne vous attendez pas à ce que votre entreprise lise dans vos pensées. Le plus souvent, la personne la plus affirmée obtient la promotion.