APPRENEZ OU VOUS NE SURVIVREZ PAS !
Connaissez et maitrisez le système de mémorisation, indispensable à votre survie.
Pour survivre et se protéger des éventuels dangers, le cerveau possède une arme puissante : la mémorisation.
APPRENDRE POUR SURVIVRE
Nous apprenons tout au long de notre vie les éléments nécessaires à notre survie, ce qui est un danger pour nous et ce qui ne l’est pas. Le système nerveux enregistre ces informations et peut ainsi savoir quand il doit se défendre ou au contraire se détendre.
C’est quand la situation n’est pas connue, donc non mémorisée, que le système nerveux sera très sollicité afin de découvrir une solution à une énigme dont il n’a pas encore le manuel.
Nous apprenons par exemple, par nos sens.
Nos sens sont de grands-maîtres qui nous permettent de découvrir le monde qui nous entoure et de nous imposer certaines limites. (ne pas toucher quelque chose qui brûle, ne pas boire quelque chose qui a mauvais goût, fuire si une odeur annonce un danger, etc.)
Les petits enfants s’émerveillent et expérimentent tout ce qui les entoure parce que tout est nouveau. Ce n’est pas encore enregistré comme quelque chose de “normal”. Ils découvrent et y mettent toute leur attention.
Nous apprenons tout au long de notre vie ce que l’on doit faire et ne pas faire, certaines choses se feront de façon consciente, mais la plupart se réaliseront de façon inconsciente.
Ces informations une fois apprisent, quand elles seront répétées, elles deviendront un automatisme.
LA PUISSANCE DE LA RÉPÉTITION
La meilleure façon de mémoriser quelque chose est de la répéter.
Le cerveau est très occupé, et ce, 24h/24. Comme nous l’avons vu dans l’article MON CERVEAU, MON HÉROS! (ou pas?), le cerveau est comme notre protecteur, il est attentif tout le temps et à tout moment afin que nous puissions survivre. Mais dans sa fonction de survie, il dépense beaucoup d’énergie car il gère énormément de tâches comme : nettoyer le sang, digérer, bouger, respirer, se désintoxiquer etc. Il est donc nécessaire pour lui de faire des économies d’énergie, de se reposer. Pour cela il utilise un outil précieux : la mémorisation.
Nous gravons ce qui est répété.
Je m’explique : si le cerveau reçoit une information à répétition, il l’enregistrera comme quelque chose de “normal” et par conséquent, non inquiétant. Il n’aura pas besoin de stimuler tout le système nerveux pour se dresser et faire face à ce qu’il ne connaît pas puisqu’il l’a enregistré comme “habituel”. L’information répétée sera transférer du conscient vers l’inconscient, pour que celui-ci puisse la traiter sans que cela ne demande trop d’efforts au cerveau.
C’est bien connu : on s’habitue à tout.
Je vais donner quelques exemples car c’est un processus que nous appliquons tout le temps sans même nous en rendre compte.
Exemple 1:
- Je pense à un mouvement que nous faisons tous, tout le temps et sur lequel nous ne nous posons aucune question de façon consciente : le mouvement de la tête pour dire “oui”. Si quelqu’un en face de nous bouge la tête de haut en bas, nous saurons immédiatement que cela veut dire “oui”. Ce n’est pas quelque chose de curieux, nous ne pensons pas “qu’est-ce qui lui arrive? Nous savons ce que cela signifie puisque c’est un mouvement que nous avons vu à de multiples reprises, et le cerveau en voyant et revoyant ce mouvement, des dizaines et des dizaines de fois, a enregistré l’information : “C’est bon, j’ai compris. Ce mouvement n’est pas quelque chose qui peut me mettre en danger donc je vais l’intégrer et ne plus me laisser distraire par ce geste car j’ai beaucoup de tâches à réaliser”.
En Inde pour dire oui, les gens hochent la tête de gauche à droite. Ce mouvement qui ne nous ait pas famillié pourrait mettre en alerte notre système nerveux, et pourrait même provoquer un rire. Car ce n’est pas un mouvement “normal” pour nous, du moins ce n’est pas le mouvement que l’on nous a appris tout au long de notre vie.
Exemple 2:
- Vous rappelez-vous la première fois que vous avez conduit? Quand on se met au volant pour la première fois, on est souvent stressé (élément indispensable à notre survie également). On s’assoit, ajuste nos rétroviseurs (ça nous prenait bien une bonne minute par rétro, alors que maintenant en moins de deux secondes, c’est réglé!), on réfléchissait sur quelle pédale il fallait appuyer pour passer la première vitesse, puis comment la lâcher petit à petit en accélérant légèrement, finalement on cale, et on recommence etc… On enregistre toutes ces informations pour faire mieux la fois suivante.
La première fois toute notre attention est sur notre conduite, on a peur, on a peur d’un accident, on a peur du danger car on est conscient du risque qui existe à être au volant d’une voiture, on nous l’a assez répété. On est conscient de notre responsabilité et des conséquences si jamais on réalise une mauvaise manoeuvre. Mais au bout d’une dizaine de fois, on commence à se détendre, on arrive même à passer les vitesses sans regarder la boîte de vitesses. Au bout d’une vingtaine de fois, on arrive jusqu’ à comprendre en entier la discussion du passager à côté de nous. Au bout d’une cinquantaine de fois on peut, tout en conduisant, saluer des gens par la fenêtre, mettre de la musique, manger etc. J’ai même une amie qui arrive à se maquiller en conduisant! (Je n’ai pas encore atteint ce degrés d’excellence !)
Au bout d’une centaine de fois ce mouvement a été réalisé tellement de fois qu’oublie que nous sommes en train de conduire, on peut parcourir une dizaine de kilomêtres sans nous en rendre compte, consciemment. L’attention n’est plus comme elle était la première fois.
Vous rappelez-vous la première fois que vous avez marché ? L’effort que ça a demandé de se ternir debout et en équilibre ? Et comment vous le faites aujourd’hui de façon automatique ? On pourrait appliquer cet exemple à presque tout car finalement tout ce que nous faisons, nous l’avons appris par la répétition puis nous l’avons assimilé.
Nous ne pourrions pas survivre sans ce système de mémorisation. Nous ne pourrions pas survivre si tout ce que nous avions à faire nous le faisions avec toute notre attention comme si c’était la première fois.
C’est la fonction de notre cerveau : la survie. Et pour cela, l’information passe du conscient vers l’inconscient, de l’intentionnel à l’automatisme.
Cet élément, qui a été répété à multiples reprises, s’enregistrera comme quelque chose de “normal”, comme quelque chose qui est. Ce qu’on apprend devient ainsi une croyance.
NOUS CROYONS CE QUE NOUS APRENONS.
Chacun de nous est convaincu de ce que nous pensons, de ce que nous croyons, de ce que nous avons appris.
Le cerveau n’aime pas qu’on le sorte de sa zone de confort. Il n’aime pas vraiment les surprises, avoir à réaliser des tâches imprévues, se lever de son fauteuil si confortable. Il a appris quelque chose en y mettant son attention, l’a enregistré lorsqu’il y avait répétition, l’a transposé à l’inconscient pour que ça devienne un automatisme. Tout cela lui a demandé beaucoup d’efforts, mais lui a permis par la suite de continuer à gérer d’autres missions.
Ça nous convient de ne pas nous poser trop de questions, de croire ce que nous apprenons.
Ce système de mémorisation fonctionne pour absolument tout. Tout ce qui est répété est enregistré, tout… Même les mots. Et derrière chaque mot il y a une définition, je dirai même qu’il y a des milliers de définitions, tout dépend de l’interprétation.
Imaginez le nombre de fois où on nous a répété des phrases que nous avons fini par enregistrer et auxquelles nous croyons ! “Tu n’y arriveras pas, tu es maladroit, ça ne se fait pas, etc.” Et si on n’y arrive pas, on pense “Je le savais.”
Cela fonctionne également pour les phrases positives : “ Tu y arrives toujours, tu ne nous déçois jamais, tu vas tous les gagner”. Et si nous échouons, nous nous en voulons !
Bien évidemment ce que nous entendons autour de nous, nous finissons bien souvent par y croire. Mais la personne que nous écoutons le plus est : nous-même. C’est avec nous que nous passons le plus de temps, avec nos pensées.
Dans ce cas, le système de mémorisation ne fait pas exception à la règle. Si nous pensons tout le temps la même chose, nous finissons inconsciemment par le croire.
LE CERVEAU BON ÉLÈVE, MAIS PAS JUGE
Nous apprenons ce qui est dangereux pour nous et ce qui ne l’est pas. Nous apprenons cela par nous-même, mais il y a autour de nous beaucoup “d’enseignants”.
Et même si le cerveau a pour fonction de nous protéger, il n’est cependant pas un juge. Il enregistrera ce qui arrive à répétition comme quelque chose de “normal” ou “automatique”, mais à aucun moment, il ne jugera si cela est bien ou mal. Ce n’est pas lui qui vous dira : “Ne t’inquiète pas, cette peur ne t’appartient pas, elle est celle de ton père, ce n’est pas bien de penser comme ça, n’enregistrons pas l’information !”.
La manière de juger les choses est elle aussi apprise, ça ne vient pas de nous.
C’est pour cela qu’une personne qui naît dans un endroit ou un autre, une famille ou une autre, ne pensera pas de la même façon, car il n’aura pas été entouré par les mêmes codes sociaux. Il n’aura pas eu les mêmes expériences, les mêmes enseignements.
Être face à quelque chose de nouveau met notre système nerveux en alerte pour analyser les risques. Pour cela, nous devons utiliser notre jugement. Mais entre un fait nouveau et notre jugement il y a un filtre qui est celui de : comment avons-nous appris à juger les choses ?
La tolérance est cette capacité à voir ce qui nous entoure de forme relative. Mais ça aussi ça s’apprend.
CONSEILS :
Observez-vous, soyez conscient de ce que vous faites, dites, pensez.
D’où cela vient-il ? De vous ? Où avez-vous vu, entendu cela de façon répété ?
Observez pour être conscient, sans penser. Soyez spectateur de vous-même. Ne soyez pas juge, car ce serait voir à travers la manière dont les autres vous ont appris à voir.
Les pensées sont influencées par ceux qui nous entourent, depuis toujours. La meilleure manière de le modifier est d’en prendre conscience, et de décider qui l’on veut être par nous-même et non à travers les autres. Une fois cette décision faite, il faudra la répéter pour l’adopter.