L’école échoue dans sa mission

Valentin Decker
Essentiel
Published in
5 min readAug 4, 2017

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Nous passons entre 15 et 20 années de notre vie sur les bancs l’école. Son influence sur notre champ des possibles est colossale.

Pour Seth Godin, l’école a plusieurs fonctions :

  • Elle doit permettre de créer une société culturellement cohérente.
  • Elle doit permettre aux élèves d’assouvir leur curiosité et de réveiller en eux une soif de connaissances.
  • Elle doit donner aux élèves les bonnes clefs pour prendre les bonnes décisions.
  • Elle doit permettre aux élèves de devenir des travailleurs efficaces et productifs.

Pour Godin, l’école d’aujourd’hui échoue sur chacun de ces différents points.

Mais attardons nous simplement sur le dernier : « Elle doit permettre aux élèves de devenir des travailleurs efficaces et productifs ».

Produit industriel

L’école telle que nous la connaissons est un produit du monde industriel du XXe siècle. Elle a été pensée et construite pour fournir rapidement aux usines de la main d’œuvre qualifiée, standardisée et obéissante.

Dans un monde qui s’industrialise, ce modèle d’éducation est efficace et pertinent. Il apprend à tout le monde un métier qui servira pour toute une vie.

À l’image des usines du XXème siècle, l’école a permis de produire des individus interchangeables. En grande quantité.

Elle a été le rouage indispensable au développement de la production et de la consommation de masse. Si l’école était une entreprise, son client final serait les usines Fordistes.

Dans le monde industriel, il n’y avait qu’un seul « bon » modèle. Uniforme et standard. Tout comme à l’école, il n’y a qu’une seule bonne réponse aux examens. Tout se passe bien tant qu’on obéit aux règles : « Apprenez par cœur les bonnes réponses et vous réussirez ».

Ce monde est mort

Le problème, c’est que ce monde est mort.

« Tant que l’on continuera d’accepter les tests standardisés, la peur de la science, le non-apprentissage de ce qu’est le leadership, et pire encore, que l’impératif bureaucratique de l’école transforme l’école elle-même en usine, nous sommes en grand danger. » — Seth Godin.

Dans le nouveau monde, la norme est à l’exploration, la créativité, la stimulation intellectuelle et la recherche de sens.

L’ancien travail nous disait : « Plantez ce clou, remplissez ce formulaire, passez cet examen, obéissez aux instructions. » La carrière était toute tracée et on montait les échelons selon un horizon de temps bien précis.

Le nouveau travail nous dit : « Commencez quelque chose, débrouillez-vous, prenez l’initiative, posez des questions, apprenez, recommencez, prenez des risques. »

Et l’école ne s’est pas préparée à ce changement brutal. Elle a du mal à produire des personnes capables de penser différemment, capables de résoudre les problèmes de notre monde.

Nous sommes forcés de constater que notre modèle de développement économique et sociétal actuel, mis en place et dirigé par les personnes les plus brillantes scolairement, est en crise. Urgence climatique, montée des inégalités, crises financières, replis nationalistes : l’humanité est à cours de solution.

« Ce sont des gens fièrement scolarisés, persuadés de leur valeur individuelle, qui ont commis sans broncher les plus faramineuses atrocités sur terre, preuve que l’excellence scolaire échoue à sélectionner la bonté et l’humanité ». — Idriss Aberkane

L’école traditionnelle nous a habitué à trouver la bonne réponse. Que ce soit en bachotant ou en trichant. Peu importe la manière tant que vous avez la bonne réponse.

L’école a créé en nous un besoin de sécurité. Elle nous a habitué à nous concentrer sur le résultat, plutôt que sur le processus de réflexion et la compréhension réelle. Qui sont indispensables à la résolution de problèmes complexes.

En résulte une génération d’individus concentrés sur des gains rapides à court terme, au détriment du long-terme. En résulte des sociétés qui préfèrent polluer pour économiser quelques milliers d’euros, au risque de mettre en péril l’ensemble de la planète.

Mais ce n’est pas tout.

L’accroissement constant du nombre de diplômés et l’automatisation des tâches rendent la compétition de plus en plus forte. Chaque jour, les diplômes perdent de la valeur. Chaque jour, vos compétences perdent de la valeur.

Si vous comptez simplement sur votre diplôme comme étant votre assurance chômage à vie, vous êtes morts.

Le monde n’a jamais été aussi incertain et flou. Et pendant ce temps, l’école continue de nous apprendre un métier à vie.

La seule solution est de sortir de la masse, de faire des choses différentes, de créer et de prendre des risques.

Notre monde n’a pas besoin de plus de cuisiniers qui exécutent les ordres avec discipline et perfection, il a besoin de chefs qui innovent, créent et bouleversent les normes.

Vous n’êtes pas convaincu ?

→ 60 % des métiers de 2020 n’existent pas encore (Selon le cabinet Accenture).

→ 50 % des métiers d’aujourd’hui n’existeront plus dans 10 ans (Selon le CBRE).

→ 34 % des actifs Américains travaillent en tant qu’indépendant. Ce taux dépassera les 50 % en 2020 (Selon le cabinet Kauffman et l’institut Roosevelt).

On pourrait remplir un livre entier avec ce genre de statistiques et de petites phrases. Mais là n’est pas mon objectif.

Notre monde se transforme. Et nous n’en sommes qu’au début. On peut regretter ces évolutions. Mais quelque part, peu importe de savoir si elles sont « bonnes » ou pas. C’est la réalité de demain, point. Et face à la réalité, il n’y a toujours que deux choix :

  • Par peur, on peut vivre dans le déni. Dire que cela n’existe pas, se plaindre que les choses ne sont pas comme on l’aimerait.
  • Accepter la réalité comme elle est. S’adapter et saisir les opportunités que le nouveau monde propose.

J’ai choisi la seconde voie. Et vous ?

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