Mois sans alcool : à 24 ans, qu’est-ce que j’ai appris ?

Jean-Lou Beaubatie
Essentiel
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13 min readFeb 4, 2020
Comptoir de bar

Tu n’as peut-être pas osé le faire, mais je l’ai fait. Oui, j’ai fait le mois sans alcool.

Mes amis n’ont pas réussi à s’y faire durant 31 jours : cela te donne une petite idée de l’image d’ivrogne de bon vivant que j’ai.

Et pourtant, j’ai créé la surprise : j’ai friendzoné l’alcool. Il a tenté des approches presque tous les jours, mais je suis resté fidèle à l’eau (même si j’ai parfois trompé cette dernière avec le Perrier menthe).

Bon, au final, ne pas boire d’alcool pendant un mois n’a rien d’un exploit. Mais comme peu de gens l’ont fait, j’ai décidé de partager mon expérience et de te faire part de mes réflexions.

Pourquoi j’ai décidé de faire le Dry January

Avant toute chose, je tiens à préciser que je ne suis absolument pas là pour te donner des leçons sur ta consommation. Je ne pense pas être exemplaire en la matière. Je tiens juste à partager mes opinions suite à ce mois sans alcool.

Tu peux (m’inviter à) boire sans craindre de représailles.

Tenter de trouver une réponse au sujet

Est-ce qu’arrêter de boire va transformer ma vie ? Pourquoi est-ce qu’on nous embête sans cesse sur notre consommation d’alcool, alors que la plupart des consommateurs ont l’air de le vivre très bien ? Je vais essayer de savoir.

Le manque de témoignages/d’expériences

Je n’ai pas trouvé de témoignage vraiment approfondi. Et je me suis dit que quelqu’un devait s’y coller pour apporter une réponse à ceux qui en cherchent une (ne me remercie pas).

Le Dry January, jour par jour

Si tu veux l’expérience en détail, tu peux découvrir jour par jour ma vie de repenti. Il y a évidemment plusieurs jours pour lesquels il n’y a rien à dire (j’ai une vie particulièrement banale), je les regroupe donc.

🐇 Si tu es du genre impatient et n’accordes aucun intérêt à mon quotidien, passe directement aux résultats.

Jour 1 : Je me remets tranquillement du Nouvel An qui était bien alcoolisé. Hâte de constater les soi-disant bénéfices du Dry January sur mon corps.

Jour 2 : Je me dis « pourquoi pas sortir boire un verre ? » en sous-entendant « verre d’alcool »… Le mois s’annonce long.

Jour 3 : Je suis assis dans un café avec mon ordinateur. Il y a beaucoup de monde, je laisse des inconnus s’asseoir en face de moi à ma table. Et que vois-je devant moi ? Une bière. Blonde. Fraîche. Avec des bulles (je peux continuer longtemps comme ça). Et à la table d’à côté, deux femmes sont en train de commander du rhum arrangé. Est-ce qu’on essaie de me tester ?

Jour 4 : Samedi soir. Je bois du Perrier menthe et du jus de fruits. Quelqu’un me dit que je suis « naze “et “pas drôle “de ne pas boire. Les jeux d’alcools ne sont pas très intéressants et paraissent même absurdes. Je vais quand même en boîte et rentre chez moi à 6 h.

Jour 5 : Je n’ai dormi que 4 heures, mais je me sens vraiment bien de ne pas avoir bu. Je peux rendre visite à des amis sans me sentir mal de la veille. Je ne me rappelle pas la dernière fois que j’ai eu un dimanche aussi productif.

Jour 6–10 : Aucune difficulté particulière. Les gens réagissent globalement bien au défi du Dry January.

Jour 11 : Plusieurs personnes ne croient pas que je fasse le mois sans alcool, mais je ne suis pas jugé. On me donne même des gorgées pendant les jeux d’alcool. D’autres personnes ont des gorgées à boire et on voit clairement le dégoût sur leur visage. Mais elles boivent quand même.

Jour 12–17 : Bizarrement, je pense beaucoup moins à l’alcool. Je n’ai pas envie d’en boire, et j’ai perdu ce « réflexe » de boire une bière, verre de vin ou cocktail lorsque je suis avec des gens.

Jour 18 : Je fais la queue pour entrer en boîte de nuit avec des amis. Ils ne le réalisent pas trop étant donné qu’ils sont bourrés, mais certaines personnes sont assez inquiétantes autour de nous. Il y a des gens qui ne devraient pas boire au vu des effets sur leur comportement.

Jour 19–23 : Finalement, ne pas boire d’alcool, c’est plutôt facile. Sans alcool, la fête est plus folle (hihihi).

Jour 24 : Un ami dont je tairai le nom fait son retour en ville, et on peut le qualifier de foie solide. Il consomme beaucoup. Et entraîne une de mes amies dans ses excès.

Jour 25 : Cette amie vomit toute la journée à cause de l’alcool de la veille. Pourtant, on ne s’y attendait pas. Comme quoi, même l’alcool n’est pas fiable de nos jours.

Jour 26–30 : L’épreuve ultime. Je suis en voyage au Royaume-Uni, et la consommation d’alcool y est forte. Cependant, je suis encore moins jugé qu’en France et résiste avec succès. Sauf au jour 29, où je me fais avoir : la crème anglaise de mon dessert contient de l’alcool. Coma éthylique pour Jean-Lou, direction l’hôpital.

Le coma éthylique, c’est une blague.

Jour 31 à 0 h : Et non, même pas un verre pour fêter cela ! J’avais oublié que c’était la fin de ce challenge.

Mon compte-rendu du mois sans alcool en 5 points

Bien, il est temps de commencer à parler sérieusement. Et je n’ai plus de blague en stock. Alors, qu’est-ce que ça fait vraiment d’arrêter l’alcool pendant un mois ?

1. LE gros bénéfice : les économies d’argent

Je dépense en moyenne 40 € en une soirée. Sachant que j’en fais environ 2 par semaine, ça change tout. Je sais que certaines personnes dépensent vraiment plus en soirée, d’autres moins. Les économies sont donc relatives suivant chacun.

Dans tous les cas, si tu consommes régulièrement, tu sentiras la différence au niveau financier.

À la fin du mois.

2. Un certain bénéfice pour le corps

J’ai bien mieux vécu mes dimanches. Je n’avais pas eu de dimanche productif depuis très longtemps. Je n’ai pas la « gueule de bois » et peux donc être productif.

Autrement je ne me sens pas spécialement plus énergique ou vif, mais je dois avouer que je n’ai pas une hygiène de vie exemplaire en général (peu de sport, alimentation pas toujours équilibrée…).

Cependant, si tu prends globalement soin de ton corps, je pense que tu peux ressentir une vraie différence sans alcool.

Voici les deux améliorations physiques que je retiens :

  • Une amélioration du sommeil,
  • Une certaine amélioration de la peau aussi, plus nette, mais qu’à partir de 20 jours.

3. Les autres te jugent moins que prévu

Étonnamment, je m’attendais à plus de remarques sarcastiques.

Certaines personnes respectent totalement, d’autres disent ‘je ne serais pas capable “.

Certains m’ont tout de même dit que j’étais “naze “et “pas drôle “de ne pas boire.

« Pas drôle ‘de ne pas boire.

C’est vrai que je ris à chaque fois que je vois quelqu’un boire, de vrais humoristes ces buveurs 😉

Évidemment, je ne suis pas du tout vexé de cette remarque. “Pas drôle “a le sens de “ne pas suivre le mouvement “, “ne pas chercher à s’intégrer “. Ce qui est assez rabat-joie dans plusieurs contextes.

Heureusement, j’ai su sortir mes meilleures blagues et faire rire ces personnes tout en buvant du jus de fruits.

4. Boire de l’alcool est presque un réflexe, plutôt qu’une envie

Les gens associent détente et convivialité à l’alcool. Par exemple, tu dois connaître une voire plusieurs personnes qui boivent une bière en rentrant du travail.

Aussi, quand on se demande si on se voit pour boire un verre, très généralement c’est un verre d’alcool. Pareil pour une soirée, le fait d’amener de l’alcool est rarement remis en question, cela va de soi.

5. Les soirées peuvent être moins intéressantes

Bizarrement, les jeux d’alcool sont beaucoup moins intéressants, et paraissent absurdes. C’est quoi l’intérêt ? Montrer qu’on peut tenir une certaine dose d’alcool ? Regarder quelqu’un boire des gorgées, ce n’est pas très drôle quand on y pense.

En parlant de gorgées. Les gens les boivent, même s’il est clair que ça les dégoûte. Mais ils continuent.

Tu connais d’autres contextes dans lesquels on fait ça ? Tu te forces à faire quelque chose que tu n’aimes pas ? Peut-être prendre un médicament ou travailler par exemple, mais là c’est plus lié à l’instinct de survie.

Pour se forcer ainsi, il y a donc certainement un fort enjeu autour de l’alcool.

Pourquoi certaines personnes en arrivent à consommer autant ?

Quels sont vraiment les problèmes avec la consommation d’alcool ?

En me basant sur mes ressentis, voici les 2 problèmes que je retiens concernant la consommation d’alcool : la pression de groupe et le manque de remise en question.

La pression de groupe

“Mais pas du tout, je ne bois pas parce que je serais soi-disant influençable “.

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Et pourtant, si tu te retrouves seul à ne pas boire de l’alcool à une soirée ou à une table dans un bar, tu peux vite te sentir exclu. Ou tu vas être à l’origine d’une conversation où l’on discute de la pertinence de ce que tu fais. Et personne ne veut être cette personne qui est différente. C’est humain, on veut faire partie du groupe.

L’humain est social, il ne veut pas être à part.

Pour prendre du recul, je me suis aidé de l’article très édifiant de Nat Eliason sur le danger des drogues, et ai créé un questionnaire. Sur 35 personnes (tous entre 18 et 35 ans, 95 % boivent de l’alcool), voici les résultats :

La deuxième ligne correspond à ‘L’alcool permet de se détendre’.

On constate que la notion d’intégration explique beaucoup la consommation d’alcool : 60 % déclarent qu’on ‘s’intègre plus facilement ‘, et 63 % qu’on est ‘moins timide ‘. L’alcool est aujourd’hui une composante sociale.

Petite note : les réponses sont peut-être biaisées, étant donné que je n’ai proposé que des réponses ‘positives ‘. Néanmoins, il y avait possibilité de rajouter sa propre réponse. Personne n’a ajouté quelque chose de négatif.

Le manque de remise en question

Difficile d’engager le débat avec d’autres personnes. Les gens ont tendance à tourner en dérision le sujet dès que l’on veut en parler sérieusement.

Pourtant, les 35 personnes du questionnaire considèrent que l’alcool est dangereux, en particulier dès lors qu’on adopte des comportements à risque (la conduite par exemple).

Alors, à quel point la consommation d’alcool peut être dangereuse ?

Voici les drogues considérées comme moins dangereuses.
Voici les drogues considérées comme plus dangereuses.

Pour la majorité des gens :

  • Le cannabis et le tabac sont moins dangereux que l’alcool,
  • D’autres drogues dures comme les champignons hallucinogènes, la cocaïne ou le LSD sont plus dangereuses.

Seulement voilà : l’alcool a beau être dangereux, ce risque reste très relatif comparé à d’autres drogues aux yeux des consommateurs.

Il faut dire que cette drogue est omniprésente dans notre société : dans les supermarchés, à la télé, sur les panneaux publicitaires…

Homer encore en train de boire une bière.

‘Tout le monde’ en consomme + danger relatif = débat qui n’a pas vraiment lieu d’être.

Pourtant, nous allons voir que l’alcool est peut-être plus dangereux qu’on ne le pense…

Faut-il arrêter de boire de l’alcool ?

Notre consommation d’alcool ne serait pas à remettre en question. Pourtant, un défi comme le Dry January existe. Alors doit-on arrêter de consommer de l’alcool ? Je ne suis ni un expert ni un dieu (quoique), mais je pense que certains faits peuvent faire avancer le débat.

L’alcool, une drogue relativement dangereuse

L’alcool est néfaste pour le corps. Je pense que tout le monde le sait plus ou moins. Cirrhose, cancer… L’alcool peut faire des ravages. Mais à quel degré ?

Nous avons vu que beaucoup pensent que le tabac est moins dangereux, et que les champignons hallucinogènes et le LSD sont plus dangereux.

Corrélation ? Les drogues considérées comme les plus néfastes sont celles qui sont illégales. Les gens associeraient le danger à l’illégalité. Cependant, tel n’est pas le cas.

Comme le montrent les études citées dans l’article de Nat Eliason, les champignons hallucinogènes et le LSD font partie des drogues qui non seulement rendent le moins dépendant, mais en plus qui font le moins de mal au corps.

L’alcool fait plus de mal au corps que le LSD par exemple, ou encore le tabac. Ce dernier rend néanmoins plus accro.
‘Active dose/lethal dose’ : plus le nombre est élevé, plus une dose de la drogue en question risque de te tuer. Et que retrouve-t-on parmi ces nombres les plus élevés ? ‘Alcohol’.

Attention : je ne suis absolument pas en train de faire éclater une théorie du complot ni en train de dire qu’il faut consommer des champis et du LSD. Ce sont des drogues illégales. De plus, elles comportent également des risques. Je ne te conseille donc pas d’en consommer. Comme l’explique Nat Eliason, cette comparaison permet juste de prendre du recul sur l’alcool et de prendre conscience de ses dangers.

Le niveau de consommation ‘idéal ‘, difficile à juger

Il me semble également qu’il n’y a pas de ‘bonne pratique ‘autour de l’alcool. D’un côté, nous avons des personnes qui boivent un verre de vin à chaque repas, d’un autre ceux qui ont des afterworks presque tous les jours, ceux qui ont des soirées occasionnelles, mais très alcoolisées…

Les effets de l’alcool ne sont pas les mêmes sur tout le monde. Tu connais sûrement des gens qui ne sont plus au meilleur de leur capacité avec un verre, alors que d’autres se sentent très bien après plusieurs verres. Quelques-uns ne tomberont même jamais malades, alors que d’autres si.

Au final, il ne s’agit peut-être pas tant d’arrêter totalement l’alcool plutôt que de déterminer quelle dose permet d’en boire sans en subir de mauvaises conséquences.

Certaines personnes plus vulnérables que d’autres

Au-delà du constat précédent, il y a aussi des personnes qui doivent faire plus attention que d’autres, particulièrement au niveau de la santé. C’est peut-être injuste, mais c’est ainsi. Il y a des personnes qui doivent éviter le plus possible le sucre, d’autres le gluten…

Et d’autres l’alcool. Je connais des gens qui ont des problèmes de cœur, qui ont des antécédents d’alcoolisme dans leur famille, qui sont déjà tombés malades à cause de l’alcool, mais qui continuent à en boire… Alors que c’est dangereux pour eux. Certains en sont morts. Il n’y a pas que les ‘alcooliques ‘pour qui l’alcool est dangereux.

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Je pense que tout le monde peut essayer de prendre conscience de ce qu’il inflige à lui-même et aux autres au travers de sa consommation, et se poser les bonnes questions à partir de là.

Mieux se renseigner sur les dangers

J’ai évalué mon niveau de consommation avec le site alcoometre.fr. Un site très utile, qui m’a fourni des résultats légèrement inquiétants.

Bon, il était temps de réduire.

Si je continue à consommer comme je le faisais avant le Dry January, il semblerait que j’augmenterais mes chances d’avoir un cancer de 25 % en moyenne.

Les recommandations sont de ne pas dépasser 2 verres par jour et de ne pas boire tous les jours. Cela ne me paraît pas compliqué, mais ne reflète pas le niveau de consommation de la plupart des gens que je connais 🤔

Est-ce que je vais reboire de l’alcool ? Sûrement, mais beaucoup moins

Honnêtement je vis très bien sans alcool. Cependant, l’alcool reste quelque chose que j’apprécie boire de temps en temps.

Dans tous les cas, je vais sérieusement réduire ma consommation. Je n’ai pas recommencé à boire d’alcool dès le 1er février. Cette période ‘d’abstinence ‘m’aura fait réfléchir et me rendra plus raisonnable à l’avenir.

Certes, il y aura des gens pour dire qu’il faut profiter de sa jeunesse, ou que l’on ne vit qu’une fois. Ce sont des arguments légitimes, mais pour ma part, je ne compte pas profiter de ma jeunesse en augmentant mes risques de cancer.

Ma conclusion sur le Dry January

Si tu consommes de l’alcool, que les raisons sont claires et que tu les acceptes (tout comme les conséquences), c’est très bien. Mon avis n’est en aucun cas une parole supérieure aux autres, je tente juste de t’aiguiller et de te conseiller 🙂

‘Impossible’ de faire un mois ? Tu peux faire une semaine voire une soirée.

Tu n’as pas besoin de faire un mois entier si tu trouves que ça fait trop. Commence par une seule semaine, voire une seule soirée. Cela peut déjà suffire à te faire prendre du recul.

Puis pendant seulement une seule soirée ou semaine, tes potes ne vont pas te charrier pendant des années là-dessus. Ou s’ils se focalisent dessus, c’est qu’ils sont plus intéressés par le sujet qu’ils ne veulent le faire croire, sans assumer 😉

Qu’est-ce qu’on peut boire pendant le Dry January ?

Bon évidemment, boire de l’eau, ce n’est pas la folie… On peut se permettre de boire quelque chose de plus élaboré sans que ce soit de l’alcool.

Pour ma part, j’aime beaucoup les jus de fruits et le Perrier goût menthe. Dis comme ça, ce n’est pas la fiesta non plus, mais ça a le mérite de se boire bien mieux que de l’alcool.

Tu peux le faire.

Il n’y a pas de ‘bon ‘moment pour tester

Un conseil si tu veux tester : n’attends pas le ‘bon moment ‘pour démarrer. ‘Ah non, il y a l’anniversaire de mon meilleur ami ce mois-ci, pas possible ‘ou bien ‘la soirée de ce weekend va être nulle si je ne bois pas ‘.

Pour notre cerveau, ce n’est JAMAIS le bon moment pour sortir de sa zone de confort. Tu peux te trouver des excuses tous les mois, voire toutes les semaines (ou tous les jours… ou toutes les heures… ou toutes les minutes, mais là il faut t’inquiéter).

Mieux vaut ajouter plutôt qu’enlever quelque chose

Compliqué de demander aux gens de se passer de quelque chose… Il est plus simple d’ajouter quelque chose de bien. Par exemple, inciter les gens à boire un peu d’eau entre les verres. Puis voir plus tard pour réduire éventuellement la consommation d’alcool.

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Si tu as réussi à lire jusqu’ici, je suis ravi ! L’alcool est un sujet très large et je n’ai pas évoqué tous les aspects. N’hésite donc pas à donner ta vision des choses en commentaire 💬

Originally published at https://jeanloubeaubatie.com on February 4, 2020.

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