Nous ne serons jamais extraordinaires
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Elle était institutrice. Elle s’est engagée dans un mouvement qu’elle pensait juste pour la liberté et l’égalité. Elle a été déportée à l’autre bout du monde pour ses opinions politiques, au bagne en Nouvelle-Calédonie. Elle portait des idées nouvelles dans un monde ancien. Elle était l’une des leaders de la commune de Paris dont nous fêtons les 150 ans cette année : c’était Louise Michel.
Il faisait froid au milieu de l’Himalaya, et lui, il courrait. Il courait pour rejoindre le sommet du monde : Everest. Il l’a atteint en courant et sans oxygène pour la première fois de tous les temps : c’est Kilian Jornet.
Il n’y avait plus de place dans le bus pour sa catégorie, alors elle s’est assise en dehors des places qui lui étaient attribuées. Elle s’est faite conspuée. Elle change le monde encore aujourd’hui. Elle était noire. Elle s’était assise du côté des blancs. Cet acte à lancer le mouvement des droits civiques dans les années 60 aux États-Unis d’Amérique, c’était Rosa Parks.
Ce sont tous des personnages hors normes, mais les trouvez-vous extraordinaires !?
Les exemples pourraient s’écrire par milliers et sur la durée de l’histoire de l’humanité par millions, car chacun à son niveau fait des choses hors normes pour quelqu’un d’autre. Tout le monde n’a pas a une aura planétaire, mais y a-t-il besoin de cela pour pour être défini comme extraordinaire ?
« Extraordinaire » est le qualificatif que nous donnons à ceux que l’on admire que l’on veuille être, qui nous inspire. Et, hormis, quelques mégalos, toutes les personnes que nous définissons ainsi ne se définissent pas elle-même comme extraordinaire.
Il est donc inutile de vouloir devenir extraordinaire. C’est ce que nous faisons qui amène les autres à nous définir comme cela. Faites le deuil, acceptez-vous, vous ne serez donc jamais extraordinaire (à vos yeux).
Vous pouvez par contre vous inscrire dans un nouvel ordinaire. Et si quelqu’un vous qualifie d’extraordinaire, libre à elle ou lui. Votre objectif, si votre ordinaire actuel ne vous convient pas, devrait être d’en construire un nouveau, pas de chercher à devenir à être extraordinaire.
# 1 | Extraordinaire, le boomerang qui nous immobilise
Se rêver extraordinaire, c’est avoir un projet, une idée. Une idée géniale qui à court terme nous permettre de vivre autrement, de faire autre chose, mieux, plus grand, tout de suite. Nous nous endormons un soir en nous disant que « ça » nous allons le faire : devenir youtubeur, podcaster, maraicher, ébéniste, ouvrir un bar, changer le monde… On s’imagine dès le réveil foncer, tenir la résolution quoiqu’il en coûte — peut-être même que cet enthousiasme nous empêchera de dormir quelques jours.
Mais au réveil qui sonne : douche, petit-déj, boulot, les courses, les gamins, le ménage, le sport, la fatigue. Fin du fantasme. Ça vous est déjà arrivé ?
La dynamique des quelques minutes ou des quelques jours de la naissance de l’idée est retombée. Comme un boomerang qu’on lance fort et qui, chargé de réalité, revient vite et fait mal lorsqu’il rencontre la main qui tenait le rêve (Référence à Human Machine). La marche paraît alors trop haute, l’investissement trop important, l’engagement infaisable. La marche est trop haute parce que le point de départ a été mal considéré. Faire avec ses moyens est essentiel.
Accepter sa place, son point de départ comme non négociable permettra d’engager l’action. Vouloir être extraordinaire c’est faire fi de notre état actuel et du passé qui nous a menés là où nous sommes. C’est nier le travail à réaliser pour atteindre la vision initiale et rêvée.
Notre état actuel, ce que nous sommes, est la conséquence de tous les choix que nous avons faits et de tout ce qui s’est imposé à nous sans que nous n’y puissions rien. Notre état actuel est un état d’équilibre, qu’il nous convienne ou non. Pour sortir de cet état d’équilibre, la marche que nous allons construire devra être franchissable avec nos moyens actuels.
Pour évoluer, il est contre-productif de penser de grands changements parce qu’ils seront la cause de grands déséquilibres. Et notre naturelle résistance au changement fait que n’aimons pas les déséquilibres, encore moins quand ils sont grands. Pour vaincre cette nature, il faut que les changements se fassent par étape, petit à petit.
# 2 | Sortir de l’immobilité en faisant des choix
Le fantasme doit quitter le domaine du rêve pour devenir un choix, une ambition concrète et réaliste par rapport à ce que nous sommes et ce que nous avons comme moyens, talents, volonté, etc.
Faire un choix définit une destination et par conséquent permet d’identifier les différentes escales nécessaires pour atteindre la destination. Ce sont ces escales, ces jalons qui feront la réussite du voyage.
Savoir où l’on va, avoir un objectif concret, permet de diminuer le stress du quotidien. Les jalons, ces points de contrôle intermédiaires, nous permettront de savoir si nous nous trompons de chemin, mesurant le décalage entre ce que l’on est en train de réaliser et l’objectif final.
Les jalons vont nous contraindre à faire des choix, à évaluer notre avancement. Nous pourrons ainsi pratiquer la politique des petits pas. La meilleure technique pour évoluer et se laisser le temps d’accepter les changements. C’est ainsi que nous nous habituerons au changement et à l’incertitude.
Par ailleurs, en apprenant à choisir, on apprend à renoncer et on s’inquiète moins des conséquences de nos choix. Savoir décider permet de gagner en confiance en soi et de s’engager davantage — c’est la conséquence de l’acceptation du lâcher-prise que la prise de décision sous-entend.
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Sur le long terme, il en découle une recherche continue d’amélioration pour que le projet perdure.
C’est en faisant des choix que nous sortirons de notre état actuel et que l’on pourra devenir ordinaire autrement, et peut être défini comme extraordinaire par d’autres.
Devenir ordinaire autrement se traduira certainement par un changement de mode de vie, un nouvel équilibre du quotidien, une philosophie de vie différente. Alors je ne sais pas si nous serons qualifiés d’extraordinaires et si nous aurons une aura internationale, mais il est probable que déjà, nous nous sentions mieux au quotidien.
Réussir à construire un ordinaire qui nous convient davantage nous permettra d’être plus en phase avec nous même. Atteindre cet équilibre, c’est extraordinaire. Et ce d’autant plus que notre épanouissement sera toujours une source de mieux être chez tous ceux qui nous sont proches.
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