Pourquoi j’ai publié mon livre en autoédition ?

Ester Ramos
Essentiel
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7 min readMay 8, 2020

L’autoédition permet à tous ceux qui le veulent de publier et de vendre leur livre. Toutefois, tout n’est pas rose. Auto-publier un livre est un parcours du combattant. Il m’a fallu près de deux ans avant de pouvoir appuyer sur le bouton « publier ». J’ai écrit l’article que j’aurai aimé lire avant de me lancer dans cette aventure. J’y détaille les raisons qui m’ont poussée à choisir l’autoédition.

Mon histoire commence en juin 2018. Je me lance dans le blogging car je me pose énormément de questions sur le sens de ma vie, sur la crise écologique et sur la place du travail. J’écris pour clarifier ma pensée. Le blog me sert également de prétexte pour interroger des artistes et des entrepreneurs sur ces questions.

Progressivement, l’idée d’écrire un livre commence à germer dans ma tête.

Toutefois, je ne connais rien au milieu de l’édition, je n’ai jamais écrit de livre et je n’ai aucune relation.

Je doute énormément. Suis-je vraiment capable d’écrire un livre ? Aurais-je assez de rigueur et de patience pour aller au bout du processus ? Est-il seulement possible de publier un livre ? À quel prix ?

Voilà les questions auxquelles je pensais en prenant mon petit-déjeuner. Pour préserver mon couple alors que je devenais obsessionnelle, je décide d’enquêter. C’est comme cela que j’ai découvert le monde de l’autoédition. J’ai tout de suite été séduite par ses avantages.

Les avantages de l’autoédition à l’heure de publier son premier livre

Mais au fait quels sont ces avantages ?

L’autoédition accélère le rythme de la publication.

Dans le secteur de l’édition classique, il s’écoule en moyenne 18 mois entre le moment où vous soumettez votre manuscrit et le moment où votre livre est publié.

Dans l’autoédition, il n’y a aucune contrainte en termes de délai.L’auteur choisit librement sa date de publication. En théorie, il peut publier son livre dès qu’il a fini de le rédiger. Dans la pratique, il faut tout de même compter 2 à 3 mois pour relire le texte et préparer la promotion.

L’auto-publication permet une meilleure rémunération des auteurs.

Dans le milieu de l’édition classique, les auteurs ne touchent qu’entre 3 à 10 % de droits d’auteur. Ce taux dépend de leur notoriété, de leur capacité de négociation et de la politique commerciale de l’éditeur. Certains éditeurs sont plus « généreux » avec les auteurs.

Un auteur qui s’auto-édite avec Amazon Kindle Publisher va lui toucher 60 % de commissions, et ce, sans avoir à négocier.

Exemple concret avec un livre vendu à 22 euros qui coûte 4 euros à imprimer

  • Si votre livre papier est vendu 22 euros par votre éditeur, vous toucherez entre 0,66 et 2,20 euros de redevances selon le % de commissions négociées.
  • Si vous autopubliez votre livre papier avec Amazon Kindle Publisher, vous toucherez 9,2 euros soit 60 % du prix de vente moins les coûts d’impression.

L’autoédition offre une grande liberté créative.

Les maisons d’édition traditionnelles doivent plaire à leur lectorat. Elles vont prendre des risques mesurés et sélectionner les œuvres qu’elles vont pouvoir vendre. Par ailleurs, il y a des sujets qui sont trop spécifiques pour être adressés par une maison d’édition traditionnelle. Le nombre de lecteurs n’est pas suffisant pour qu’elles s’y retrouvent financièrement.

Les éditeurs refusent 95 % des manuscrits qu’on leur soumet. Vous pensez peut-être que les manuscrits refusés sont mauvais ? Il est donc normal qu’une autorité (l’éditeur) décide ce qui doit et ne doit pas être publié.

Si vous pensez cela, vous occultez une dimension fondamentale de l’art : la subjectivité. JK Rowling a subi douze refus pour son œuvre Harry Potter. Croire qu’une poignée de personnes peut décider de ce qui vaut la peine ou non d’être publié revient à soutenir une forme de dictature. Or la dictature n’est jamais la meilleure solution.

Après avoir lu cela, vous vous demandez sans doute pourquoi les maisons d’édition existent encore. Et bien pour être honnête, l’autoédition n’a pas que des avantages.

Les inconvénients de l’autoédition pour publier son premier livre

L’inconvénient majeur de l’autoédition est qu’elle exige un travail titanesque pour l’auteur. L’auteur ne se contente pas d’écrire l’ouvrage, ce qui est déjà un challenge en soi.

L’auteur doit acquérir des compétences qui sont éloignées de l’écriture.

Un auteur qui s’auto-édite se retrouve face à lui-même. Il ne bénéficie pas d’un « coach » externe, son éditeur, qui le pousse à avancer. L’auteur doit développer une certaine autodiscipline pour faire avancer son projet d’écriture. Je pense que si j’avais eu des comptes à rendre à un éditeur, j’aurai écrit plus rapidement. Par ailleurs, il peut être intéressant d’avoir un regard externe sur ses écrits afin de nous pousser à les améliorer.

Quand on s’auto-édite, il faut réaliser les démarches administratives.

De plus, il faut effectuer le travail de correction, de relecture et de mise en page.

Par ailleurs, il faut également assurer la promotion de son livre, car personne ne va le faire à votre place.Pour cela, il faut développer une certaine appétence pour le marketing. Il faut savoir à qui va s’adresser le livre, bien comprendre les motivations que pourraient avoir les lecteurs à acheter votre livre et ensuite les rassurer et les convaincre de mettre la main au portefeuille.

L’autoédition est non seulement une démarche artistique, mais aussi et avant tout une démarche entrepreneuriale.

L’autoédition souffre d’une mauvaise image.

Certains vont même jusqu’à poser la question provocante « pourquoi la plupart des livres autoédités sont mauvais ? » En ce qui me concerne, je ne pense pas que tous les livres autoédités soient mauvais.

L’autoédition souffre d’une distribution limitée.

Les maisons d’édition donnent accès à la distribution en librairie. Il est possible de distribuer un livre autoédité en librairie, mais il faut démarcher les libraires ce qui représente encore un travail important alors que les maisons d’édition ont déjà des accords qui permettent une distribution massive auprès de grands distributeurs comme la FNAC ou Decitre ainsi qu’auprès des libraires indépendants.

Malgré ses inconvénients, l’autoédition était pour moi une évidence.

Pourquoi j’ai choisi l’autoédition ?

J’ai choisi l’autoédition pour plusieurs raisons. En tant que grande adepte du Do It Yourself, j’ai été séduite par l’idée de tout faire moi-même et la dimension entrepreneuriale de l’autoédition.

Je pense que je suis assez minoritaire. Pour la plupart des auteurs, la promotion, le design de la couverture et la définition du prix représentent des corvées. En ce qui me concerne, je suis tombée amoureuse du processus.

  • Maîtriser la chaîne de valeur de A à Z et apprendre ce qu’impliquait écrire un livre
  • Être libre de choisir les moindres détails : l’image sur la couverture, la couleur du papier, la taille de l’ouvrage…
  • Ne pas avoir à faire de concession sur mon plan ou le contenu du livre. Pour autant, est-ce que cela signifie que je n’ai pas pensé à mes lecteurs ? La réponse est évidemment non. J’ai énormément travaillé sur la structure et le plan pour le rendre le plus lisible possible. J’ai d’ailleurs fait appel à des bêta-lecteurs pour obtenir des retours.

Avant d’écrire le livre, je me suis interrogée sur mes objectifs.

Mon premier objectif était purement égoïste. Écrire un livre était un rêve d’enfant. Les livres m’ont tout appris. Je ne serais sans doute pas la personne que je suis devenue sans eux. Mes parents étaient d’origine modeste, les livres étaient mon principal loisir. Je passais la plupart de mes après-midis plongée dans les livres. Les livres me permettaient de voyager et de comprendre le Monde. Je découvris qu’écrire permettait de mieux se connaître. Écrire m’a permis de gagner en clarté pour oser créer mon job de plume au service des clients.

Mon deuxième objectif était plus politique. D’une part, je voulais démontrer qu’il était possible de sortir du moule et que ne pas avoir de voie était aussi une alternative à l’hyperspécialisation. J’ai choisi de ne pas recourir aux termes « multipotentiels », « slasher », « hauts potentiels » à dessein. Pour moi, ces termes sont réducteurs et nous enferment dans des cases alors même qu’ils prétendent nous en libérer. L’homme est curieux par nature. Je ne connais personne qui ne s’intéresse qu’à un seul et unique sujet.

Le livre s’adresse donc à tous ceux qui veulent régulièrement changer d’orientation professionnelle et personnelle, mais qui ont peur et qui n’osent pas sortir du moule. Je leur fournis un manuel et des outils pratiques pour dépasser les obstacles et ainsi construire un parcours qui leur ressemble.

Conclusion

L’autoédition bouleverse le milieu de l’édition traditionnelle et m’a permis de réaliser mon rêve. Il y a 20 ans je n’aurais pas pu écrire mon livre et le publier. Même si le chemin a été difficile je ne regrette pas une seule seconde d’avoir entrepris cette aventure.

Je suis convaincue que l’autoédition va gagner du terrain et susciter des vocations dans les années à venir, peut-être la vôtre ?

Curieux d’en savoir pus ?

Voici la couverture du ce premier livre.

Vous pouvez télécharger le premier chapitre gratuitement ici: Mon livre | Audasioux

Originally published at https://audasioux.fr on May 8, 2020.

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Ester Ramos
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Storypreneur : J’aide les créateurs à écrire leur légende personnelle grâce au marketing karmique. Tous les mardis, reçois Storytime pour créer ta vie