Pourquoi nous ne devons pas nous concentrer sur nos objectifs.
// Cet article est extrait du livre que je suis en train d’écrire. Si vous souhaitez suivre le projet, c’est par ici. //
Atteindre ses objectifs est difficile.
Je ne parle pas uniquement de nos résolutions annuelles.
Je parle des nombreux objectifs de vie que l’on se fixe.
On veut arrêter de fumer, on veut trouver le job de ses rêves, on veut se mettre au sport pour perdre du poids, on veut signer 1 000 clients pour son entreprise, on veut trouver quelqu’un dans la vie, on veut devenir meilleur à la pratique de son instrument de musique.
Combien d’objectifs n’atteignons-nous jamais ? Combien restent des vœux pieux ?
Chaque échec porte ses raisons et explications propres, qui font que nous n’avons pas accompli notre objectif.
Mais même si chaque cas est différent, il y a un facteur commun à toutes les personnes qui n’atteignent pas leurs objectifs. Et inversement, un facteur commun à toutes les personnes qui atteignent régulièrement les leurs.
Pas de méthode miracle ou de plan en 7 étapes. Simplement un changement d’état d’esprit qui fait toute la différence.
L’outcome.
Lorsque l’on se fixe des objectifs, notre mode de pensée par défaut est de se concentrer sur le résultat en lui-même.
On pense aux 10 kilos que l’on veut perdre.
On pense au partenaire que l’on aimerait trouver.
On pense aux 1 000 livres que l’on aimerait vendre.
On pense aux 100 000 écoutes de notre chanson que l’on aimerait avoir.
On pense à notre arrivée dans le job de nos rêves.
On nous dit de bien visualiser nos objectifs. On nous dit d’écrire nos objectifs noir sur blanc, de se les lire à voix haute tous les soirs avant de s’endormir, de les mettre en fond d’écran, de les mettre en légende de photo sur Instagram ect.
On nous dit qu’en désirant notre objectif suffisamment fort, le monde nous aidera à l’atteindre. Que ce n’est qu’une question de volonté et de détermination.
On appréhende notre objectif comme cela :
Dans notre esprit, on ne pense qu’à la conclusion. Au bout du voyage. Au trophée de fin de saison.
C’est précisément ici que se situe notre erreur, qui fait que nous n’atteignons pas notre objectif.
En fonctionnant de cette manière, on a tendance à adopter une attitude passive. On définit notre niveau de bonheur en fonction du résultat, « l’outcome », de notre objectif. On se dit :
- « Je serais heureux si j’arrive à terminer premier à cette course »
- « Je serais heureux si j’arrive à vendre 1 000 livres »
- « Je serais heureux si je réalise 100 000 € de Chiffre d’affaires »
Le problème, c’est que les résultats ne dépendent pas que de nous.
Quoique nous fassions, une multitude de facteurs rentrent en jeu. Certains facteurs que nous maîtrisons comme notre propre niveau d’effort, d’autres plus hasardeux et hors de notre contrôle comme la performance de nos concurrents. En attachant notre satisfaction à la finalité de l’objectif, on se fie au hasard et à des éléments extérieurs.
Passée l’excitation du début, l’objectif parait insurmontable. L’horizon de temps de 6 mois que l’on s’est fixé semble lointain. On a du mal à appréhender le niveau d’effort à fournir. Ne voyant pas de résultats rapides et significatifs, on se décourage.
Quand on se fixe un objectif, on visualise bien le quoi : ce que l’on veut réussir. Mais on oublie le comment : ce que l’on va mettre en place pour l’atteindre. Et le comment est bien plus important.
Le process
Les athlètes sont les personnes qui atteignent le plus leurs objectifs. À haut niveau, ce n’est plus le niveau intrinsèque, la technique ou le physique qui font la différence. La distinction sur fait sur le plan mental et la manière d’aborder ses objectifs.
Les plus grands répètent tous la même chose : pour atteindre ses objectifs, il ne faut pas se concentrer dessus. Penser exclusivement à la finalité est une erreur et peut être contre productif. Ce qui compte, c’est de se concentrer sur le processus : ce que l’on met en place pour atteindre son objectif.
Les résultats et la finalité de l’objectif seront alors une conséquence logique d’un effort fait sur le processus et les moyens mis en œuvre.
Notre seule mission doit être de mettre ses efforts dans la tâche qui est directement devant nous, pour essayer de la faire au maximum de nos capacités et de ne pas penser à la suivante avant de l’avoir terminée.
→ Se concentrer sur les 🏋🏽 et pas sur le 🏆.
Michael Phelps est le recordman du monde du nombre de médailles obtenues lors de Jeux olympiques, avec 28 médailles dont 23 en Or. Assurément un homme qui atteint ses objectifs. Le 23 août 2016, il remporte sa dernière médaille d’Or, aux JO de Rio, sur l’épreuve de 4x100 mètres 4 nages.
Quelque temps après, Michael Phelps est interviewé par Bob Costas, un journaliste sportif américain de NBC Sports. Costas lui pose la question suivante :
« Lors de votre dernière course à Rio, si vous vous aviez fini deuxième avec une médaille d’argent, plutôt que premier avec l’Or, est ce que ça vous aurait affecté ? »
Michael Phelps répond : « Non, parce que je sais que le coach (Bob Bowman) et moi avons fait absolument tout ce que nous pouvions pour nous préparer à la victoire. J’étais prêt à accepter n’importe quel résultat. »
Michael Phelps se concentre uniquement sur le processus. Il sait qu’il ne peut pas contrôler le résultat final de la course et le niveau de performance de ses concurrents. Ce qui est en son pouvoir, c’est simplement de donner le meilleur de lui-même et le maximum de ses capacités. Son attention se porte uniquement sur sa préparation et le travail à accomplir. Sur le mouvement de bras et de jambes à effectuer. Puis le suivant. Il ne s’occupe pas du reste.
Se concentrer sur ce qui est en face de nous, maintenant. C’est la seule chose qui est en notre pouvoir et qui compte lorsque l’on souhaite atteindre ses objectifs.
Les coachs de Football Américain demandent à leurs joueurs de ne pas penser à l’issue du match ou au trophée de fin de saison. Ils leur demandent de se concentrer sur l’action qu’ils ont à accomplir. La course à faire. Le touchdown à aller marquer. La passe à donner. L’interception à effectuer.
- Suivre un régime minceur, c’est faire attention à manger de manière saine pendant chaque repas. La perte de poids sera la conséquence de notre discipline.
- Gagner un match de tennis, c’est effectuer le meilleur geste possible sur chaque coup. La victoire sera la conséquence de notre maîtrise.
- Monter une entreprise à succès, c’est prendre les meilleures décisions à chaque instant. La réussite sera la conséquence de nos bons choix.
- Trouver le job de son rêve, c’est être tellement bon à ce que l’on fait, que les recruteurs ne peuvent pas assez à côté de nous. L’embauche sera la conséquence des compétences que l’on a développées.
“By focusing on our mission and building great services, we believe we will create the most value for our shareholders and partners over the long term.”
— Mark Zuckerberg
Ce qui a de la valeur prend du temps.
Peu importe de quoi il s’agit, si l’on veut accomplir des objectifs qui ont de la valeur et de l’importance, il faut du temps.
Il peut parfois être utile de trouver des « hacks » ou des petites astuces pour obtenir des résultats sur le court terme et une gratification immédiate. Mais cela ne sert pas à grand chose sur le long terme.
Pendant un entraînement, on peut tricher et prendre un chemin raccourci à l’abri des regards. Mais cela ne nous permettra pas de devenir meilleur et de nous rapprocher de notre objectif de long terme.
Michael Phelps peut tricher et diminuer l’intensité qu’il met pendant ses entraînements, quand son coach ne le regarde pas. Mais il sait que, tôt ou tard, il le paiera. Il sait que le concurrent qui, lui, aura fait tous ses entraînements au maximum de ses capacités, deviendra meilleur.
Atteindre ses objectifs et devenir excellent à son art, sport ou activité demande de répéter inlassablement au maximum de ses capacités des petites tâches. Encore et encore. C’est un effort constant et régulier.
Pour Mark Manson, lorsque l’on se fixe des objectifs, nous ne devons pas nous demander ce qui nous rend heureux. Nous devons plutôt nous demander quelles sont les souffrances que nous sommes prêts à endurer. Quels efforts sommes-nous prêts à fournir ? Quels combats sommes-nous prêts à mener ?
Devenir riche demande des sacrifices, des prises de risques et des longues heures de travail. Devenir musclé demande des longues heures de souffrance solitaires à la salle de sport. Devenir écrivain demande des longues heures de souffrances solitaires devant son clavier.
Chaque objectif que l’on souhaite atteindre possède un coût, que l’on doit être prêt à payer.
« The quality of your life is not determined by the quality of your positive experiences but the quality of your negative experiences. » -Mark Manson
Donner le meilleur de soi à chaque instant est plus important que le résultat final. Le résultat n’est qu’une conséquence d’un travail bien fait.
Cet article est extrait de mon premier livre : “Devenir remarquable à l’ère du numérique”.