Pourquoi vos compétences doivent-elles prendre le dessus sur vos passions ?

Vos compétences ont plus de valeur que vos passions.

Essentiel
Published in
8 min readSep 18, 2017

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Plus jeune, je n’étais pas passionné par une chose en particulier. Je n’étais pas musicien, je ne rêvais pas d’être président et je n’étais pas non plus un espoir du sport français.

En revanche, j’ai toujours aimé lire et écrire. Je me souviens de mes mercredis après-midi à inventer des histoires qu’on écrivait avec un copain dans un carnet secret. Aujourd’hui je reviens de plus en plus à l’écriture, en essayant de m’améliorer à chaque article. Je garde encore en tête ces premiers moments…

En général, les meilleurs livres de non-fiction sont ceux qui ont permis à leurs auteurs de répondre à leurs propres problèmes. C’est exactement ce que l’auteur Cal Newport a fait. Il s’est posé la question suivante :

« Pourquoi certaines personnes prennent-elles du plaisir dans ce qu’elles font au quotidien alors que tant d’autres échouent ? »

Il a décidé de mettre par écrit son point de vue, enrichi de dizaines de rencontres toutes plus inspirantes les unes des autres. Son livre, So Good They Can’t Ignore You, propose une approche réaliste pour se satisfaire de notre vie professionnelle.

Dans cet article, vous allez découvrir :

  • Pourquoi suivre sa passion est un mauvais conseil
  • Quel processus suivre pour apprendre à aimer ce que l’on fait
  • Comment adopter le Craftsman Mindset
  • La théorie des 10 000 heures pour développer ses compétences

Suivre sa passion est un mauvais conseil

Lors de son discours à Stanford en 2005, Steve Jobs prononce la phrase suivante :

« Vous devez trouver ce que vous aimez… Parce que le seul moyen de faire un bon travail est d’aimer ce que l’on fait. »

Derrière cette citation, on pourrait croire que Steve Jobs a suivi sa passion, celle de la technologie. Pourtant, créer un ordinateur personnel n’était pas son objectif premier. Apple est né de la rencontre entre Steve Jobs et Steve Wozniak. Aucun des deux n’avait à l’époque quitté son job pour Apple. La transition s’est faite progressivement, tout comme leur « passion » pour Apple.

Tout le monde ne peut pas suivre sa passion. Cette quête perpétuelle peut même vous rendre malheureux. Cal Newport nous livre deux réponses à ce sujet.

Vivre de sa passion est rare

Robert J. Valleran, un psychologue américain, a interrogé 539 étudiants sur leurs passions.

Parmi ces étudiants, 84 % ont une passion : la danse, le hockey, la lecture ou encore la natation. Il s’est avéré que moins de 4% de toutes les passions citées peuvent avoir une relation avec le travail ou les études.

Faire d’une passion son métier est extrêmement rare. La quasi-totalité de ces étudiants devront revoir leur stratégie pour trouver un emploi.

Devenir passionné prend du temps

Une professeur de Yale a cherché à comprendre la distinction entre un emploimoyen de payer ses factures, une carrière chemin vers un meilleur travail, et une vocation — travailler est devenu une part importante de sa vie. Pour cela, elle a interrogé des personnes exerçant le même travail avec les mêmes responsabilités.

Il s’est avéré que ces personnes considéraient leur travail comme quelque chose de vital avec le temps. Toutes ces années à travailler leur ont permis de développer des compétences pour être plus efficace dans leur travail. Et c’est précisément à partir de là que ces gens ont commencé à s’épanouir et à prendre du plaisir dans le métier.

Passion et motivation sont intimement liées

Votre motivation et votre satisfaction au travail sont le résultat de trois facteurs psychologiques :

  • L’autonomie : vous avez le contrôle sur votre journée.
  • Les compétences : vous êtes bons dans ce que vous faites au quotidien.
  • Votre relation avec les autres : vous nouez des connexions avec votre environnement.

Par exemple, certaines personnes se sentent heureuses en start-up. Elles s’investissent beaucoup pour le projet car elles ont réussi à créer des liens forts avec les personnes qu’elles côtoient au quotidien. Du fait des équipes souvent réduites, chacun développe des compétences particulières qui sont ensuite valorisées par l’ensemble de l’équipe.

Cal Newport le rappelle : il est dangereux d‘être focalisé sur ses passions pour réfléchir à quoi faire demain. C’est le meilleur moyen de ne pas être heureux dans votre travail et de partir en quête de quelque chose qui n’existe pas.

Comment fait-on pour prendre du plaisir dans notre travail ?

Cal Newport explique ce processus en 4 étapes fondamentales :

  1. Adopter le Craftsman Mindset
  2. Développer des compétences rares
  3. Prendre le contrôle de son environnement
  4. Voir grand (mais commencer petit)

Adopter le Craftsman Mindset

Le Craftsman Mindset (ou « état d’esprit de l’artisan ») est à l’opposé de celui de la passion. Il se concentre sur la valeur ajoutée que vous produisez dans votre travail.

Passion vs Craftsman Mindset

L’objectif est de se focaliser sur ce qui compte vraiment : progresser et s’améliorer pour devenir meilleur dans ce que l’on fait. Laissez donc de côté, les tâches et les actions qui pourraient vous détourner de votre but : celui de devenir meilleur dans ce que vous faites.

Par logique, un jeune diplômé a peu d’expérience. Il sera donc très peu écouté dans de nombreuses entreprises. Deux choix s’offrent alors à lui : continuer ainsi pendant des années ou prendre les choses en main et réfléchir sur les compétences à développer pour créer de la valeur et devenir indispensable.

C’est à ce moment précis que vous reprendrez le contrôle de la situation : “Be So Good They Can’t Ignore You”.

Les 4 étapes pour produire de la valeur

Étape 1 : Décider de son positionnement sur votre marché

Pour simplifier, il existe deux types de marché : Winner-take-all et l’enchère.

Par exemple, un écrivain se positionne sur un marché Winner-take-all. Une seule solution possible pour se démarquer : être capable d’écrire de bons scénarios. C’est précisément là-dessus qu’il doit se concentrer.

Pour un marketeur, la donne est différente. Il y a plein d’entrées possibles : du copywriting au SEO, en passant par la relation presse par exemple. Chacun peut développer ses compétences sur un sujet spécifique.

Étape 2 : Identifier les compétences à développer

Il faut maintenant réussir à identifier le type de capital à développer ; c’est-à-dire vos compétences. Pour un écrivain, le choix est simple : améliorer son écriture.

Partir de ce que vous savez faire vous permet de gagner du temps et d’accumuler de la confiance. Faites le bilan sur vos compétences pour mettre en place votre feuille de route et atteindre vos objectifs.

Étape 3 : Définir son optimum

Une fois que vous avez identifié les compétences sur lesquelles travailler, vous avez besoin d’objectifs.

C’est à vous de fixer les objectifs à atteindre pour vous sentir suffisamment bon dans ce que vous faites.

Si je reprends l’exemple de l’écrivain, un de ces objectifs pourrait être de publier son premier livre, en moins d’un an, avec une maison d’édition.

Étape 4 : Être patient

Ce ne sera pas agréable tous les jours. Le processus d’apprentissage n’est pas facile. Il est important d’entendre et d’accepter les retours positifs et négatifs, et surtout de comprendre comment s’améliorer.

C’est aussi sur cette dernière étape que se fera la différence entre vous et les autres. Beaucoup auront abandonné avant vous. Le travail paie toujours.

Développer des compétences rares

« N’essaie pas d’être un homme de succès mais plutôt un homme de valeur. »

— Albert Einstein

Les personnes qui réussissent à développer des compétences rares sont les plus susceptibles d‘avoir un métier dans lequel ils se sentent libres et heureux.

Cal Newport définit un bon travail autour de trois axes : la créativité, l’impact de son travail et la maîtrise de son environnement.

La théorie des 10 000 heures

Malcolm Gladwell a popularisé ce concept dans son livre Outliers. Il part du constat que pour atteindre l’excellence dans un domaine, le talent naturel n’est pas suffisant.

Il faut être capable d’apprendre et d’accumuler le plus d’expériences possibles jusqu’à atteindre le chiffre magique des 10 000 heures.

Si l’on prend comme exemple le joueur d’échec, il ne suffit pas de jouer pendant 10 000 heures pour se dire champion. Non, ces heures doivent être utilisées correctement. Gladwell appelle ça le Serious Study. Il faut étudier grâce aux livres, savoir s’entourer des bonnes personnes pour apprendre et éliminer ses faiblesses.

Prendre le contrôle de son environnement

Développer des compétences recherchées vous permet de devenir plus autonome. De cette autonomie découle la notion de contrôle évoquée par Newport : The Power of Control.

Mais il existe deux pièges à éviter : la précipitation et la promotion employeur.

Il faut d’abord être capable de créer suffisamment de valeur avant de prétendre à plus de liberté et de contrôle. Dans le cas contraire, personne ne vous laissera prendre le contrôle de votre travail. Continuez d’être patient pour capitaliser sur vos acquis.

Ainsi, vos compétences commencent à intéresser sérieusement votre employeur. Il va donc tout faire pour vous garder au sein de l’entreprise, et vous proposer une promotion. Mais attention, vous risquez alors de perdre le contrôle en échange de plus de responsabilités sur des compétences qui ne vous sont pas familières.

Voir grand mais commencer petit

L’idée principale de ce livre est simple : pour créer le job que vous aimez, vous devez commencer par développer des compétences rares et précieuses pour ensuite prendre votre liberté et atteindre les objectifs fixés.

Ce processus d’émancipation prend racine dans votre mission. Cette mission doit donner du sens à votre travail et vous fournir l’énergie nécessaire pour continuer à aller de l’avant.

Pour qu’une mission réussisse, elle doit être remarquable. Elle doit permettre aux gens d’en parler et doit être publiée.

Medium est, par exemple, un très bon moyen de partager ses idées. Il permet de diffuser son contenu rapidement et d’être cité facilement par son audience.

Enfin, lorsque vous avez identifié vos objectifs, il est important d’avancer étape par étape pour recueillir des retours. Ne vous précipitez pas. Ces feedbacks vous aideront à améliorer votre projet.

Alors, quel est votre plan pour demain ?

Si vous ne créez pas, vous ne vous épanouirez pas — peu importe vos compétences ou votre talent.

— Cal Newport.

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