Trois bonnes raisons pour laisser tomber PowerPoint

Sami Loucif
Essentiel
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5 min readJun 15, 2018

PowerPoint… ou « Diapositives » de manière plus générale (Keynote, Google présentation, …), une bénédiction et une plaie. Un outil très pratique et puissant pour faire de brillantes présentations. Une horreur indigeste quand il est mal utilisé. Ce qui est souvent le cas.

Si j’écris un jour « Les 10 Kryptonites du Super Animateur » (tiens, idée intéressante !), j’y intégrerai à coup sur PowerPoint ! Car PowerPoint, c’est la mort…

Si tu ne connais pas le concept « Death by PowerPoint », je t’invite sans trop tarder à regarder quelques vidéos sur le sujet. Plusieurs influenceurs prêchent pour réduire l’usage de ce support dans les présentations ; j’en fais partie.

J’ai eu, comme tout le monde, ma « période PowerPoint », lorsque j’étais jeune formateur débutant. J’avais des connaissances avancées en informatique, toujours à la pointe et j’avais une longueur d’avance sur les versions de logiciels. À l’époque où les gens découvraient Windows XP, j’expérimentais déjà avec une version béta de Windows 7 (j’espère qu’aucun lecteur n’ira vérifier si c’est chronologiquement possible… en tout cas tu as compris l’idée).

Donc, dès qu’une nouvelle suite office voyait le jour, j’étais parmi les premiers à la tester. J’avais constamment accès à de nouveaux modèles de présentation ; de transitions ; d’animations. J’impressionnais mon public avec des slides qui se froissaient pour laisser place aux suivants. Je créais de la surprise avec du texte qui ricochait sur une partie de l’écran pour basculer vers l’autre.

Quand je regarde ces diapos aujourd’hui, j’ai envie de me pendre ! Je sourit avec bienveillance au jeune frimeur que j’étais, mais je me pose aussi la question : pourquoi ?

Pourquoi est-ce qu’on ressent ce besoin de « bling bling », d’épater et d’en faire trop ? Pour compenser, sans doute.

À l’époque, comme je viens de le préciser, j’étais débutant. J’avais besoin de faire mes preuves ; je manquais de confiance en moi et les aspects visuels me permettaient d’ajouter un effet captivant, que je n’aurais peut-être pas pu avoir juste avec mon propos et ma présence.

Aujourd’hui, je n’utilise presque plus PowerPoint. Parfois il m’est imposé par des partenaires. Mais très souvent, je n’ai qu’une diapositive « fil rouge » qui permet d’afficher les différentes étapes du programme ou d’importantes conclusions. J’arrive, régulièrement, à animer des présentations ou même des formations, sans avoir recours à ce maudit logiciel.

Où est-ce que je veux en venir ?

Pourquoi suis-je passé d’un véritable « adepte » à fervent « détracteur » ? Et pourquoi j’essaie de convaincre tout jeune facilitateur de réduire l’usage de PowerPoint au strict minimum ? Voici mes raisons :

Tu ne devrais pas en avoir réellement besoin

Photo by Miguel Bruna on Unsplash

Si tu es un animateur, à quoi te servirait un PowerPoint ? Tu peux impressionner par ta présence, ta crédibilité, la maîtrise de ton sujet, la façon dont tu occupes l’espace et que tu irradies de dynamisme. En quoi te serait utile d’afficher du texte dans un écran ? Je peux comprendre que tu aies besoin d’afficher des photos, des graphes ou des animations… mais c’est en SOUTIEN à ton propos et non pas en substitution.

Ça distraie tout le monde, y compris toi

Photo by Priscilla Du Preez on Unsplash

Est-ce que t’as vu ce moment où tu es en train de parler en appuyant fièrement sur ta télécommande infrarouge ? Tu appuies sur le bouton « next » tout en continuant ton discours, tu sais qu’une image « originale » ou « drôle » va apparaître. C’est le cas… et pendant quelques minutes, au lieu de continuer ta présentation, tu dois gérer le groupe qui rigole, échange des blagues. Tu essais à plusieurs reprises de reprendre là où tu t’es arrêté, mais les participant restent focalisés sur « ton effet ».

Les présentations ont tendance à distraire. Les participants vont forcément être plus attirés par le visuel que par l’audio et si tu les bombardes d’images et de textes, ils vont se concentrer dessus au lieu de t’écouter.

De plus, tu seras toi aussi constamment concentré sur la synchronisation entre ce qui est affiché et ce qui tu dis. Je te donnerai plus tard des astuces sur comment mieux gérer cela, mais dans l’absolu, n’est-il pas mieux de juste s’en passer ?

Personne ne veut qu’on lui raconte une série pendant qu’il la regarde

Photo by Niklas Hamann on Unsplash

C’est ma façon de te dire que, les gens n’aiment pas trop avoir du texte projeté, puis écouter quelqu’un qui le leur lit. Ils savent très bien lire tout seuls et ils préfèrent ne pas le faire d’ailleurs.

On assiste à une présentation orale ou à une formation pour « écouter », pour vivre une expérience, pour avoir « l’info à la source ». Si j’avais besoin de « lire » sur la communication interpersonnelle, l’article sur Wikipedia est assez instructif. Mais si je me suis inscrit à une formation sur le sujet, c’est que j’avais envie d’écouter ce que le formateur a à me « dire ».

Mais alors, que faire ?

Tout d’abord, sache que je ne cherche pas à t’inciter à bannir PowerPoint. Il peut devenir un allié et moi-même je l’utilise avec modération. Ce que je veux te dire c’est ça : « MO-DÉ-RA-TION ! ». Transforme cet outil en « outil » et non pas en « contenu » ou en « émulation de toi-même ».

Dans un futur article, je vais partager avec toi mes conseils pour « dompter » PowerPoint et en faire un allié puissant de l’animateur. Je cite déjà un exemple dans la partie « Super Organisation » de mon eBook gratuit sur les « 10 supers pouvoirs du Super Animateur ».

Et plus tard, je partagerai aussi avec toi les alternatives à PowerPoint… et qui ne sont pas d’autres logiciels. C’est juste des méthodes de présentation encore plus intéressantes et qui renforcent davantage ton charisme et ta présence.

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Sami Loucif
Essentiel

Formateur, animateur, manager et entrepreneur en herbe. J’explore, j’expérimente et je partage tout ce qui a lien avec la dynamique des groupes.