Incipit

Fiction à la mords-moi-l’nœud

Florian
Wacky short stories
5 min readJul 1, 2014

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elle tenait absolument à faire cette soirée pour le voir, les filles et moi n’en avions strictement rien à foutre. Il y avait cette bande de hipsters que Tania avait repérée à la fac, ils allaient à cette soirée rock et nous avaient proposé de venir. C’était il y a trois semaines, un vendredi, ou bien un samedi. La routine, quoi. Tu la connais, n’en faisant qu’à sa tête la voilà partie seule dans le XIe, en quête de son trophée. Garce ! Elle picole rapidement pour se mettre dans l’ambiance. Un son eighties et quelques mojitos cumulés à Twitter suffisent, pour trouver un peu de compagnie au comptoir. À l’autre bout du bar, le mec est bien là. Trente ans, bouclettes blondes vénitiennes, à se déhancher derrière les platines verre de whisky à la main. Un BGBM à milles lieux des prépubères de première année qui la draguent sans cesse dans les amphis. Quiconque entre dans le bar vient le saluer : twittos, journaleux, modasses, tu vois le genre. Pour ne pas faire comme toutes les putasses venant l’approcher, elle décide de passer par l’un de ses potes. Mais, les trois-quatre mecs qu’elle aborde transpirent trop la pisse et l’envie de baiser…

FÉLIX — Tout a commencé dans mon appartement. Je devais les rejoindre pour vingt et une heures. Mais il y avait ce mal de crâne insupportable. J’allais mettre la clé dans la serrure lorsqu’une boîte de Doliprane 1000 m’apparut. Je venais de me souvenir où j’avais planqué ces foutus cachetons : au fond du tiroir avec un petit sachet de poudre. Une petite trace, rien qu’une petite. Je n’avais guère le choix. Le sachet contenait à peine de quoi faire un rail décent. Attablé comme un gosse avec ma paille de chez Mc Do… délicatement, consciencieusement, précautionneusement. Des mots pompeux pour décrire le temps perdu à préparer cette ligne de colombienne, sniffée en une seconde chrono. Excité par la coke je ne pouvais me résoudre à partir sans me masturber. J’ai farfouillé dans les profils Instagram de mes contacts pour trouver un joli décolleté, j’ai joui, chui parti.

« C’est un ami, parce que je t’ai vu lui faire la bise et rigoler avec lui. Tu dois me prendre pour une folle, non ? Une pote m’a parlé de son site y’a deux mois. C’est complètement fou, vraiment, il a l’air cool en plus. J’imagine qu’il faut forcément être cool pour faire ça, me dit la petite.

— …

— Tu penses à quoi ?

— Ouai, Bronzo — le Charles Bronson du porn game sur Internet — est sympa, dis-je en simulant un intérêt pour cette conversation.

— J’ai une question un peu gênante, sachant qu’on se connaît maintenant, je me lance. On m’a dit qu’il organisait des soirées.

— Oui, pour le site Intern…

— Non, j’parle de soirées privées… t’sais…

— J’vois pas du tout.

— Mais si. Des orgies, lâche-elle timidement avec un regard de chaton quémandant son éjaculation faciale.

— Ma pote n’a pas encore participé, il paraît qu’il faut être parrainé. »

Comme souvent après la fermeture, la soirée continua chez Bronzo. Je conviai cette sotte mais néanmoins sexy « wannafuck » qui trépignait d’impatience de pouvoir adresser deux mots à son idole. Le carnet de bord de la soirée — convenue — parisienne fut respecté à la lettre. Chacun des invités bavassant en micro comité dans un coin de l’appart. Je me contentais d’un regard fuyant, espérant n’inciter personne à rejoindre la conversation que j’entretenais avec la petite. Petite, dont j’avais oublié le prénom aussitôt les présentations énoncées. J’en étais réduit à jongler entre familiarités et surnoms dans l’espoir de ne pas être démasqué. Avec cette épée de Damoclès au-dessus de la casquette : éviter tout contact avec Bronzo. Pour ne rien arranger, ma relation tumultueuse avec sobriété accentua ma parano après quelques verres de whisky japonais dans l’antre du taulier. La suite s’enchaîna à la vitesse d’un combo de Kyo Kuzanagi dans KOF, autant dire que le retour de flamme fut pour elle.

La gamine beugle, je ne comprends rien. Articuler avec ma queue dans la bouche n’est pas chose aisée. J’imagine qu’elle a mal aux genoux — si seulement la chambre d’amis n’avait pas été prise d’assaut par les derniers galériens. Il m’a fallu l’attirer vers les toilettes prétextant qu’il restait une chambre de libre. Je retire ma bite pour la bifler, son regard plein de défi m’incite à continuer. Quel engagement.

À mesure que j’abats ma trique contre son visage ses joues virent au rose. Je la lui enfonce entièrement dans la bouche. Mon gland percute sa glotte, j’en frissonne. Combien de temps sa mâchoire va pouvoir tenir avant de céder ? De la salive plein la verge. Le sourire jusqu’aux lèvres. Je lui laisse reprendre son souffle. J’aime le reflet renvoyé par ce miroir. Pectoraux gonflés, je roule un peu des mécaniques tout en posant mes mains sur l’évier. Ma queue durcit à mesure que je me passe au scribe. Elle en devient toute congestionnée. Dos à la gosse, cul cambré, j’ordonne : « Lèche-le, bouffe-le comme si c’était ton dernier repas. Et ne néglige pas les couilles. » Elle obéit sans broncher. J’aime ces étudiantes à l’appétit vorace. L’éjaculation est phénoménale. Mes jambes tremblent comme des feuilles, mon râle résonne dans tout l’appartement. La petite semble aux anges.

Pour rendre cette soirée inoubliable je l’emmène dans un hôtel miteux rue du Faubourg du Temple, finir ce que j’ai interrompu dans la salle de bains pour satisfaire mon égo. Papier peint décrépit. Le grincement du lit de la chambre voisine. Un poivrot qui dégueule à l’étage inférieur. La vie, la vraie. « Du bon sexe, c’est du sexe sale », disait mon grand-père qui avait connu une tripotée de bordels à travers le globe — carrière militaire oblige.

Elle se fume tranquillement un joint tout en me chevauchant. L’odeur de la weed m’anesthésie, ses gémissements deviennent sourds, mes yeux se ferment.

LA PETITE — Mon univers se résume à cette chambre d’hôtel miteuse, ici, tout est permis, mes cris s’amplifient impossible de me contenir. Cette raclure m’a traitée comme une pute. Il m’a biflé. J’ai dû lui bouffer le cul. Maintenant je crève de chaud, mes tétons sont en feu, je cours après l’orgasme avant que ça queue n’dégonfle, stimulant son érection en lui caressant les couilles. Maman est au four et au moulin. Je sens mon anus se dilater, j’y plonge l’index. Ça me foudroie, je miaule de plaisir. Mon corps se relâche et je m’écrase à côté de ce raté pas foutu de bien me baiser.

Ça tape à la porte. J’ouvre les yeux. Félix parle au proprio, une main se tend dans l’entrebâillement. Il y dépose un billet. Les pas s’éloignent. La porte claque. Il est nu face à moi. Il me dit de laisser tomber pour les orgies de Bronzo. Dorénavant, nous aurons rendez-vous ici une fois par semaine. J’acquiesce.

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Florian
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🇫🇷 Parisian misfit & flâneur. I tend to puke my thoughts on my keyboard in the heat of the moment.