#FikraInvest : La Tech comme nouveau secteur d’investissement

Booster l’investissement c’est aussi, créer des opportunités nouvelles et juteuses pour les investisseurs, une de ces opportunités devrait être: la Tech’.

Amine Azariz
Fintech.ma
6 min readAug 11, 2017

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CREDIT PHOTO - DRISSI KAMILI / LE DESK

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Le Maroc a fait de l’industrie un cheval de bataille dans sa croissance, l’automobile, l’aéronautique et l’énergie verte. Un élan vers l’avenir indéniable… Mais pourquoi ne pas aller plus loin et faire de la tech, aussi, un levier de création de richesse et de capture de nouveaux investissements ?

C’est la question avec laquelle je participe au débat publique lancé par Othman El Ferdaous, Secrétaire d’Etat chargé de l’Investissement auprès du Ministre de l’Industrie sous le hashtag #FikraInvest. Une initiative à applaudir, à copier et à sur-copier.

Mais avant de passer aux propositions, une introduction pour placer le contexte.

Aujourd’hui il n’est plus à prouver que l’investissement en tech peut avoir un rendement / retour sur investissement meilleur que toutes les autres industries réunies, quand le contexte est favorable. La faible demande en capitaux dans ce secteur, ne l’empêche pas d’être celui qui rapporte le plus et d’être celui qui change le plus le monde actuellement.

Les 3 points qui font de la tech un excellent investissement :

1) La tech est peu capitalistique : Nul besoin d’avoir accès à des millions de dirhams et des centaines de ressources humaines pour lancer un projet ou une idée qui a le potentiel d’atteindre des millions de dollars en revenues, créer des centaines d’emplois et changer un pays et même des fois le monde. Un cerveau, un ordinateur et un accès à internet suffisent (pour démarrer).

2) La tech n’a jamais été aussi accessible : Et l’expertise et experts également. Aujourd’hui, apprendre à coder, devenir expert en intelligence artificielle ou en développement mobile est accessible à tous. Les ressources sont en ligne et les universités les plus réputées dans le monde mettent désormais, gratuitement, leurs cours et formations à la portée de tous. Trouver ou former donc des ressources humaines dans la tech est plus simple que dans d’autres secteurs.

3) La tech est par nature internationale : Quand, dans d’autres industries, une entreprise doit s’internationaliser pour grandir, elle a besoin de beaucoup de ressources: financières, humaines, infrastructure, procédures, etc. Dans la tech c’est différent. Un groupe de jeunes peut très bien s’implanter dans n’importe quel pays ou marché dans le monde sans jamais quitter ses locaux. Le growth à l’international est à portée de clique. Cela donne aux entrepreneurs tech (et aux investisseurs) accès à un marché bien plus grand que le marché marocain, des opportunités commerciales presque infinies et des possibilités d’exist partout dans le monde.

Tout cela pour dire que pour encourager l’investissement, l’une des manières de le faire est simplement d’ouvrir les horizons des investisseurs à de nouveaux secteurs et de nouveaux marchés, juteux et rémunérateurs. Leur donner une nouvelle opportunité d’investissement.

La tech devrait être cette nouvelle opportunité.

En encourageant ce marché, les investissements suivront et rentrerons peut être même dans un cercle vertueux : Les entrepreneurs tech qui réussissent, réinvestissent en tech, et ainsi de suite… faisant naitre non seulement un nouveau secteur au Maroc mais une nouvelle économie (numérique).

Encourager ce secteur et lui donner le contexte d’affaires favorable dont il a besoin, a aussi le potentiel de capter les millions de dollars d’investissements étrangers à destination de l’Afrique, présents et futurs dans les domaines de la fintech, le mobile, le e-banking ou encore le e-commerce. L’Afrique, continent pour lequel le Maroc pourrait très bien se positionner comme porte d’entrée et Tech HUB.

Mes 10 propositions pour y arriver

Certaines peuvent sembler très simples; leur impact n’est pas à négliger cependant. D’autres peuvent sembler farfelues, mais c’est là le but, “visons les étoiles pour atteindre la lune”. ;-)

Note: Propositions en vrac, sans ordre d’importance ou de catégorie.

  1. Proposer une réduction d’impôts (IS, IR, etc.) aux entreprises et investisseurs qui préféreraient investir dans des startups et dans la tech, au placements ou l’investissement dans l’immobilier.
  2. Permettre aux grandes entreprises qui achèteraient de la “tech locale”, produits ou service, de payer moins de TVA que si elles achètent à l’étranger. Encourager à consommer local tech, first.
  3. Accélérer la mise en place du cadre juridique du Crowd-Funding, et donner à tous les marocains la possibilité de pouvoir investir dans des projets locaux très simplement, en payant par carte (à hauteur d’une certaine limite annuelle, comme celle de l’e-commerce sur les sites étrangers par exemple).
  4. Permettre aux entreprises et startups nouvellement crées d’avoir au moins la possibilité de participer aux appels d’offres des administrations, gouvernement et institutions publiques. Aujourd’hui, les startups sont écartées d’office.
  5. Créer une région/statut spécial “tech” à l’image de CFC ou de la 13ème région CGEM. Donnant des avantages et facilités aux investisseurs locaux et surtout étrangers. Positionner le Maroc comme l’Irlande ou Pays Bas de l’Afrique quand il faut avoir une présence “tech” africaine.
  6. Donner un cadre juridique clair et surtout simple aux stock-options et shares. Que les startups et entreprises peuvent donner localement aux investisseurs ou employés, mais surtout à l’étranger. Aujourd’hui, il est très compliquer de lever des fonds, ou donner des “parts” ou stock-options à des investisseurs ou employés étrangers.
  7. Créer au Maroc l’équivalent du SAFE* américain. Document standard et extrêmement simple avec lequel une startup peut lever des fonds (en seed) immédiatement, “dans la journée”, sans avoir à changer la structure de l’entreprise, statut, pacte d’actionnaire, etc.
    * simple agreement for future equity.
  8. Lancer un CRI “virtuel”, un one-stop-shop pour créer une entreprise à distance, entièrement en ligne. Ouvert aux Marocains au Maroc, mais aussi aux MRE et entrepreneurs étrangers. Ou du moins pré-créer une entreprise, pouvoir démarrer son activité commerciale rapidement (et compléter la procédure légale physique dans un délai donné). Comme ce qu’on commence à faire actuellement pour l’ouverture de comptes bancaires en ligne par exemple.
  9. Donner aux startups et auto-entrepreneurs en tech plus de latitude / plafonds d’achat en ligne à l’étranger. Afin de payer les services, outils de développement, publicité, freelance, etc. dont ils ont besoin pour créer leurs produits et les promouvoir. Aujourd’hui, les 10.000 Dh e-commerce autorisés en “perso” sont loin d’être suffisants et la procédure “pro” (Office des Changes) est encore très compliquée.
  10. Lancer une stratégie nationale autour de la “Startup” à l’image de Startup Chile ou La French Tech. Donnant de l’attractivité au Maroc comme destination à considérer pour lancer sa startup. Mais aussi de l’attractivité à l’offre Tech des boites marocaines à l’étranger.
  11. Bonus — Lancer des opérations de promotion du Maroc comme destination de “Tourisme Entrepreneurial”, à l’image de Ubud, Bali, Reykjavik et d’autres. Cela peut faire sourire, mais y en a qui y croient déjà et pas des moindres, nous n’avons qu’a leur donner raison :

“Want to build a cool start-up? Move to Morocco”The Telegraph UK

“The world’s best start-up hubs: Taghazout, Morocco”Virgin Inc.

“Start-up heaven blooms in Moroccan paradise”CNN

En venant au Maroc lancer et se concentrer sur le développement de leurs startups (tout en profitant du soleil), ces entrepreneurs viennent non seulement avec un potentiel technologique, savoir faire et création d’emplois, mais aussi et surtout avec le pouvoir d’attirer le regard des investisseurs internationaux sur le Maroc. Que ce soit pour investir directement dans les entreprises et technologies locales ou pour démarrer des incubateurs, accélérateurs, fonds d’investissements et autre. Des briques essentielles à l’éco-systeme tech, qui ne font que booster l’investissement dans ce secteur encore plus.

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui, merci d’avoir lu jusqu’au bout.

Et vive la tech !

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About the author: Amine Azariz, Solutions Architect. Founder of Fintech.ma Previously: e-Payment Services Manager @ M2T & Head of Product @ AmanPay. Co-founder & CTO @ Greendizer. Co-founder StartupYourLife.

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