L’exemple MAIF : entreprise à mission et innovation

Le salut des entreprises françaises et européennes face aux géants américains et chinois passera-t-il par des engagements plus forts en matière sociale et environnementale ? Une alternative européenne est-elle encore possible ?

Pascal Demurger, Directeur général de MAIF, était interviewé par Arthur de Grave, co-fondateur de l’agence Stroika, le 4 juin dernier pour la clôture de Five Steps Ahead 2019 organisée en partenariat avec le MAIF Startup Club. A l’occasion de la sortie de son livre “L’Entreprise du XXIème siècle sera politique ou ne sera plus” (1), il est venu partager ses convictions sur le sujet.

Voici 3 idées fortes qui m’ont particulièrement marquée.

1/ L’entreprise n’a plus d’autre choix que celui de s’engager

Aujourd’hui, il est incontestable que les entreprises jouent un rôle politique fort dans nos sociétés. Et celui-ci devient parfois “plus important que celui de bien des États dans le monde” constate Pascal Demurger en citant Google qui, par exemple, mène des recherches sur le transhumanisme ce qui pourrait potentiellement transformer l’Homme et sa place dans le monde. Que l’on s’en réjouisse ou que l’on prenne peur, “il serait risqué pour un dirigeant de ne pas en prendre conscience et ne pas s’adapter à cette nouvelle exigence”. Les entreprises sont en effet sommées de toutes parts d’arrêter de dégrader l’environnement et/ou le lien social et de participer à la construction de nouvelles solutions aux crises écologiques et sociales : les clients, les partenaires, les collaborateurs, les citoyens en général attendent — voire exigent — qu’elles s’engagent dans le mouvement d’une économie plus durable.

2/ Formaliser sa raison d’être pour enclencher un mouvement irréversible

En révélant sa raison d’être (2) et en s’engageant à l’inscrire dans ses statuts à l’occasion de la prochaine assemblée générale des sociétaires, la MAIF s’est positionnée comme l’une des premières entreprises à mission françaises, statut nouveau créé par la loi PACTE.

Afficher publiquement cette raison d’être, c’est aussi :

• Assumer pleinement ce rôle politique ;
• Éviter le risque de “mission washing” et faire en sorte que toutes les activités de l’entreprise soient alignées avec cet objectif ;
• La rendre opposable à toutes les parties prenantes (sociétaires, salariés, associations, élus, etc.) et créer de l’alignement en interne et en externe ;
• L’inscrire dans la durée : “il n’y a pas de retour en arrière possible” ;
• Faire preuve d’exemplarité et créer un effet d’entraînement pour les autres entreprises qui partagent cette vision de l’entreprise du XXIème siècle.

3/ Ouvrir de nouveaux horizons d’innovation

Un autre modèle émerge donc dans lequel les engagement sociaux et environnementaux ne sont plus une périphérie mais intègrent pleinement le coeur du business.

Pour Pascal Demurger, “cette exigence nouvelle est une véritable chance” car elle encourage le développement de nouveaux projets et de nouveaux modèles d’affaires qui sont aussi sources de performance pour MAIF : en répondant aux attentes des parties prenantes et en s’engageant sur les thèmes qui leur sont chers, l’entreprise crée de la confiance, fidélise, et développe son business de manière plus efficace. Si les engagements sont sincères et suivis, cela produit un cercle vertueux sur le long terme. Par exemple, MAIF s’engage pour le bien-être de ses collaborateurs et fait le pari que cela aura des effets positifs sur la relation clients voire même permettra de faire plusieurs centaines de millions d’euros d’économie pour l’acquisition de nouveaux clients.

Chez Five by Five, nous sommes aussi convaincus qu’affirmer une raison d’être et s’engager à travers cette mission ouvre de nouveaux horizons d’innovation. Et vous, qu’en pensez-vous ? Si vous souhaitez en discuter, prenons contact ! juliette@fivebyfive.io

Visionnez l’interview 👉 https://youtu.be/XSd6EWeRVtc

1. L’Entreprise du XXIe siècle sera politique ou ne sera plus, Éditions de L’Aube, juin 2019
2. « Convaincus que seule une attention sincère portée à l’autre et au monde permet de garantir un réel mieux commun, nous la plaçons au cœur de chacun de nos engagements et de chacune de nos actions. C’est notre raison d’être. »