✵ Encore un peu de Morphine ?

Itinéraire d’une chanson à double fond

Au fil des derniers concerts j’ai eu plusieurs questions sur cette chanson : «Son titre a changé ??? – Eh oui … – Mais pourquoi ??? – Euh,… vous avec 30 minutes devant vous ?»

Alors pour faire plus simple, le mystère sera levé ici !! 😉

2010, Nicolas Fraissinet – avant d’oublier son prénom – écrit une chanson La métamorphose du papillon, fable hermétique sur l’accomplissement de soi, sous forme de sortie de chrysalide… Je finalise les dernières paroles et pars me promener aux bordures fluides d’une petite ville portuaire. L’évasion fait son effet. Les yeux absents au monde, je marche sur des croutes de sable en marée basse, des papillons plein la tête. Et bim !

«Cette chanson, il lui faut une intro ! Un début d’histoire ! En voilà une idée !! Mais, que crierait une chenille avant que ne chante le papillon ????»

En bon geek que je suis, je dégaine mon Smartphone, et commence à tapoter dessus…

«Qu’est ce que peut bien crier une chenille !!!!????»

( oui, pas simple comme question existentielle )

Le texte arrive au fil des vagues lointaines,… «j’attends le jour, celui qui vient, qui change…»

Moi, joyeux: « Tu seras une chanson, mon fils, tu seras même le début de l’album… je t’appèlerai Morphinae Anaxibia, comme ce stupéfiant papillon bleu. Personne ne comprendra ? Tant pis, toi tu sauras. Allez vole maintenant !»

flip, flip, flip, il s’envole.

2015, cette chanson trouve une nouvelle place dans l’album LIVE,… SANS la chanson du papillon à sa suite. D’où la question qui arrive alors… “Est-ce que cette “intro” peut vivre sans l’histoire qu’elle introduit ? Est-ce qu’une chenille a un but réel sans le papillon qu’elle devient ?” Bref … beaucoup de questions hautement prioritaires pour finir à l’ultime ( !!! ) : “Est-ce que ce titre de chanson raconte vraiment une histoire …. sans l’histoire entière ?!?!?”

quelques jours plus tard, je suis plongé dans une discussion sur certains chansons. Et la question de la chenille m’est posée à nouveau. “C’est quoi le sens de ce titre?” Alors j’y retourne : c’est l’histoire d’une impatience, d’un devenir en attente, d’une fiévreuse éclosion indispensable, d’une anesthésie provisoire dans les bras de Morphée. PAF ! Oh !! Nouveau déclic — j’en fait tomber mon Smartphone ( si, si, si )

“Anesthésie” - “bras de Morphée” - “Morphinae” - “!!!”

je saute de mon fauteuil, reprends mon téléphone et pars m’isoler au dehors, dans la foule du boulevard en passage.

re-tapotage sur mon petit écran : Hello Mr Wikipedia — HELP ME → “morphine”- entrée- ( ça cherche…pas de 4G…ça cherche) ça y est! → “La morphine (du grec Μορφεύς, Morphée, dieu grec du sommeil et des rêves)” Bingo ! le déclic avait donc raison… Y a-t-il un lien avec mon papillon, MrWikipedia ??? re-re-tapotage sur mon petit écran ( ça re-mouline ) pour arriver à la conclusion “Morphinae Anaxibia : (…) le genre à été nommé Morpho par Johan Christian Fabricius en 1807”

Pas de lien Morpho-Morphée au premier abord, mais qu’importe puisque le sens s’y retrouve, après un facile détour par notre chère Langue des Oiseaux, la passerelle est trouvée et ma jeune chenille devient la patiente du dieu endormi. Plus besoin de son papillon successeur pour exister seule. En perdant un seul petit “a”, Morphine s’envole vers une nouvelle vie, avec la même attente bourgeonnante et rehaussée de quelques nouvelles couleurs opiacées.

Comme quoi, il suffisait d’un “a” …. comme le “lait” pour s’endormir…

Elle est pas belle la vie ?!

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