Faites votre révolution digitale en 3 fois sans frais

Marc-Antoine Navrez
6 min readSep 28, 2015

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Je vous propose de prendre une lean de Kiss, pour créer de nouvelles expériences non régies par des SSII adeptes de votre dette (technique).

“C’est la lutte finale, groupons-nous et demain, l’Internationale sera le genre humain.”

C’est la révolution ! Voilà que le peuple se regroupe pour collaborer, échanger des services, faire sauter les intermédiaires, consommer à sa façon. Tout ça via des plateformes (les Internationales) qui viennent chambouler nos modèles les plus profitables… Qui veut abolir nos privilèges et nos marges ? Nouvelles technologies. Nihilisme économique. Nécessitarisme. Nouveaux usages. Pourquoi tant de N ?

La pression est énorme sur les dirigeants dans tous les secteurs de l’économie, du retail à la finance, de l’industrie à l’agro-alimentaire : il faut innover, il faut se transformer, numériser, digitaliser, automatiser, connecter, il faut s’adapter à cette société pour ne pas se faire “uberiser”.

L’uberisation, c’est la nouvelle punition économique, le châtiment des business qui ont raté le virage de la digitalisation collaborative. Ça pique les yeux et les modèles économiques. Si je vous dis que dans 5 ans les banques n’existeront plus, vous me prenez pour un Pacco Rabane de la FrenchTech ? Pourtant il y a de fortes chances que votre voiture automatique ne vous conduise jamais dans une agence bancaire

Une grande partie de notre métier consiste à accompagner des entreprises dans leur transformation digitale. Concevoir des applications mobiles ou web connectées à des systèmes d’informations tentaculaires, à des objets qui communiquent leurs données et à des utilisateurs de plus en plus exigeants.

La volonté presque obsessionnelle des entreprises de prendre le train du digital montre à quel point la mutation est profonde. Si à cette volonté viennent s’ajouter les bonnes réflexions et les bonnes méthodes, le succès est possible. Dans le cas contraire, la transformation patine et l’énergie s’épuise pour rattraper un retard qui ne cesse de s’accentuer.

Mal appréhender une stratégie digitale aujourd’hui, c’est comme s’endetter pour rembourser de la dette. Demandez aux grecs ce qu’ils en pensent.

Alors comment adopter une approche pertinente et développer de nouveaux modèles en adéquation avec des ruptures qui deviennent récurrentes ?

Voici notre contribution en 3 fois sans frais.

1- Créer des expériences

L’expérience est la première clé. Celle qui ouvre les portes de l’attractif et de l’utile. Une application, ça sert à prendre soin de vos clients, pas à leur vendre systématiquement quelque-chose. Si vous prenez soin d’eux, si vous leur apportez de bons services, il vous le rendrons généreusement.

Dans son rapport sur la transformation numérique de l’économie française remis au gouvernement en novembre 2014, Philippe Lemoine explique avec assez de pertinence que la course technologique n’est plus tirée par les entreprises ou les grandes organisations. Ce sont les personnes qui font l’innovation. D’ailleurs le salon mondial de l’innovation IT n’est plus un salon d’entreprise : c’est le Consumer Electronic Show (CES) de Las Vegas. Depuis 2008 et l’émancipation des smartphones, les personnes font un usage incessant de ces nouveaux outils, elles inventent de nouvelles manières de s’informer, de consommer, de s’associer, de se rencontrer, de vivre.

Construire une application quelque soit sa nature, c’est se poser LA seule bonne question : quel bon service je peux apporter à mes clients via les outils numériques ?

Comment puis-je les aider dans leur quotidien, dans leur travail, dans leurs loisirs, dans leurs passions, dans leurs activités, dans leurs relations, dans leurs déplacements, dans leurs intérêts, tout cela avec mes produits et avec ma marque ? Il ne s’agit pas juste de faire des applications. Il ne s’agit pas juste de connecter des objets. Il s’agit de savoir ce que tout ça apporte concrètement pour être utile voire indispensable.

La question est de savoir comment réellement améliorer l’expérience de vos clients : le plaisir, les connaissances, la sécurité, les dépenses, les engagements, les choix... Transmettre les bonnes informations au bon moment en se servant de la quantité incommensurable de données que les outils digitaux permettent de percevoir. Les algorithmes sont la colonne vertébrale d’une expérience utile, ludique, intéressante. L’ossature du quoi, du comment et du quand. Encore faut-il savoir pourquoi ?

Si le pourquoi est : “pour vendre plus”, c’est l’accident de stratégie. Si le pourquoi est : “pour aider nos clients à vivre une meilleure expérience” avec mes produits, mes services et ma marque, alors vous vendrez plus et mieux.

2- Prenez une Lean de Kiss

Non ce n’est pas une nouvelle drogue qui va transformer vos utilisateurs en Bisounours ultra-consommateurs. Le Lean (Construire - Mesurer - Apprendre) et le Kiss (Keep It Simple and… Specific/Social/Sexy) sont des pratiques en phase avec la nature même d’un projet digital, une histoire dont la fin n’est que le début.

Oui un produit digital est vivant, il ne cesse d’évoluer, il doit s’adapter et comprendre les changements d’usage et de technologies permanents.

Il doit se focaliser sur des fonctionnalités qui ont une vraie valeur ajoutée, plutôt que de proposer une multitude de services qui vont perdre des utilisateurs qui veulent aller droit au but.

Prototypage rapide, Minimum Loveable Product, UX Focusing, incrémentation agile, metrics pour tester la performance et challenger la pertinence de tout ce qu’on développe, architectures interconnectées et évolutives.

Daniel Kaplan est le délégué général de la Fondation pour l’Internet Nouvelle Génération (FING) , et je vous conseille quand vous aurez un peu de temps la lecture de son article vraiment instructif sur les transitions : les 7 leviers de la révolution numérique.

Vous aurez compris que l’approche méthodologique et technologique doit elle aussi se mettre en phase avec la transformation digitale. C’est possible à n’importe quelle échelle si on parvient à lever les freins au changement, notamment dans des organisations ou les DSI sont encore souvent trop isolées ou trop omnipotentes.

3- La régie, c’est fini !

Ça ne va pas plaire à tout le monde mais j’assume : la régie n’est plus adaptée aux process digitaux d’aujourd’hui. Un projet, ce n’est pas une mission. Un développeur, ce n’est pas un missionnaire. Une société d’expertise n’est pas un service d’intérimaires. Louer des ingénieurs et des consultants, les immerger dans un environnement qui n’est pas le leur, au service d’un projet qui n’est pas le leur, c’est un facteur récurrent d’échec ou de forte pesanteur IT. Pour ne pas dire puanteur.

Ce qui marche ? Former des petites équipes en mode start-up interne. Leur donner de l’autonomie et le pouvoir de prendre des décisions, les moyens d’agir et de choisir. Se faire accompagner par des experts ayant une réelle approche UX, agile et une stratégie technologique à la pointe. Les nouvelles agences digitales ne sont pas là pour vous vendre de la TMA. Elles sont là pour construire avec vous, vous accompagner dans le changement, créer de la valeur et des expériences utilisateurs, vous former. Pas pour vous rendre dépendant d’un système ou d’une expertise.

Compatible ou pas avec les technos historiques de votre SI ? C’est une fausse question. Tout est compatible. Sortez du carcan. On vous dit qu’on ne peut pas tout chambouler ? On vous ment ! Prenez votre dette technique en main. Osez la rupture contrôlée, le virage maîtrisé. Une seule chose compte : l’expérience que vous allez créer.

Vous avez besoin de ressources ? Tout le monde en a besoin. Les start-up aussi et pourtant elles font plus avec moins. Des équipes resserrées même pour les projets les plus ambitieux. Les bons partenaires. La bonne vision. Le droit d’échouer. Ce n’est pas en additionnant les missionnaires que vous allez multipliez votre capacité à innover. Au contraire. 10 personnes feront mieux que 100 si elles ont les bons moyens, les bonnes méthodes, les bons partenaires et le champ d’action suffisant.

Votre stratégie IT ne peut plus être “régie” de cette façon. Alors prenons ensemble une bonne lean de Kiss et créons les nouvelles expériences que veulent vraiment vos clients.

Marc-Antoine Navrez (@marcantoinavrez), CEO de Tymate (@tymate)

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Références :

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Marc-Antoine Navrez

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