Témoignage : Enseigner, c’est ne jamais cesser d’apprendre !

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Ask Sétu
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4 min readNov 25, 2020

Le 26 novembre, c’est un jour dédié à tous les enseignants de français. Une journée qui a pour objectif de valoriser le métier d’enseignant de français à travers des activités et des évènements, elle est organisée par la Fédération internationale des professeurs de français et soutenue par le ministère de la Culture (DGLFLF).

Pour fêter cette journée internationale du professeur de français, parlons à Nisha SESHAN, enseignante aguerrie, et formatrice de formateurs.

Pourquoi avez-vous appris le français ?

Le français et moi, on se connaît depuis bien longtemps maintenant. J’ai commencé à étudier cette langue en l’an 2000, lorsque je suis entrée à la fois à Fergusson College et à Ranade Institute (le département des langues étrangères de l’université de Pune). Je voulais au départ apprendre l’allemand et le français en même temps, et ce surtout car je lisais une série où les personnages parlaient régulièrement dans ces deux langues — et je voulais bien évidemment les comprendre ! Une série peu connue, Chalet School reste à l’origine de ma curiosité envers les langues étrangères.

Et puis j’ai découvert que pour la première fois de ma vie je ne cessais de cumuler des certificats et des prix — et ceci a fait une sorte de cercle vertueux où j’ai davantage travaillé pour en recevoir encore plus ! De plus, j’ai eu des professeurs super inspirants pour la plupart, que ce soit au lycée, à l’université, ou bien à l’Alliance française de Pune, où j’ai continué mon apprentissage du français. Toujours partagée entre l’anglais et le français, j’ai pu suivre mes deux passions en étudiant l’une à la fac, l’autre à l’Alliance.

Parlons des premier pas dans l’enseignement…

J’ai commencé donc à enseigner le français en 2004, lorsque les quatre jeunes enseignantes des cours d’enfants de l’époque ont toutes les quatre reçu des bourses pour poursuivre leurs études en France. Profitant d’une formation préalable assez rapide, et puis apprenant sur le tas, j’étais toujours inquiète, doutant de mes compétences d’enseignante tout en adorant le métier lui-même et l’opportunité que j’avais d’enseigner cette langue qui me passionnait tant.

Une année plus tard, j’ai pu partir à Grenoble en tant qu’assistante de langue anglaise, travaillant dans quatre écoles primaires qui m’ont offert une gamme d’expériences : de l’école super enthousiaste où les institutrices m’aidaient pour tout et m’invitaient chez elles, jusqu’à l’autre où le directeur m’a informée le tout premier jour que l’on ne voulait pas de moi car l’italien était plus intéressant que l’anglais… Ces expériences m’ont énormément influencée, tant au niveau personnel que professionnel, car j’ai beaucoup appris sur la culture française pendant cette période-ci.

J’ai pu poursuivre cet apprentissage plus tard, quand je suis partie faire mon Master FLE (Français langue étrangère), de nouveau à Grenoble.

J’avais déjà enseigné à l’Alliance française pendant trois années avant de partir, mais mon séjour en France m’a véritablement ouvert les yeux. Obligée de tout faire en français — écouter les cours, lire des écrits académiques, parler en langage correct, rédiger des dossiers… — j’ai découvert à quel point j’étais en fait encore et toujours ignorante des nuances de la langue.

Je dirais aujourd’hui que la plupart de mes compétences actuelles — personnelles et pédagogiques — se sont développées au cours de ces trois années passées en France.

Vous continuez à enseigner aux enfants ?

Depuis mon retour en 2012, j’ai enseigné à divers niveaux d’apprenants — à des enfants apprenant une langue étrangère pour la première fois, à des adultes débutant leur apprentissage du français jusqu’à ceux terminant leur niveau C2, un niveau de langue censé étant proche de celui d’un locuteur natif. J’ai également été formatrice de formateurs, assurant des ateliers sur divers thèmes (la phonétique, le lexique, l’art) ainsi que des formations certifiantes pour des futurs examinateurs-correcteurs des examens internationaux DELF-DALF. Enfin, j’ai récemment quitté l’Alliance afin d’explorer d’autres pistes, et me trouve actuellement devant mon écran comme tant d’autres, à donner des cours virtuels (de français et d’anglais, à des enfants et à des adultes)… et franchement, j’adore !

Avez-vous des conseils pour les autres?

Je terminerai en effet par un conseil relatif à cet apprentissage, justement :

Il ne faut jamais, jamais penser que l’on sait tout, mais toujours être réceptif envers de nouveaux acquis.

De même, dire en classe (devant d’autres étudiants, en tant qu’étudiant ou prof) que l’on ne sait pas quelque chose, que l’on va vérifier, confirmer quoi que ce soit… ce n’est pas une preuve d’incompétence, mais au contraire, l’évidence certaine qu’on est humain, qu’on a la possibilité de faire des erreurs, qu’on n’a pas forcément toute information au bout de ses doigts. Toutefois, le revers de cette médaille est que l’on est obligé.e de poursuivre la recherche des informations demandées : surtout en tant qu’enseignant.e, si et tant est que l’on donne sa parole, on se doit de tenir à ses promesses et de revenir avec l’information souhaitée.

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