Arrêtons d’améliorer la bougie. Il est temps d’inventer l’ampoule.
Vers un nouveau standard d’organisation du transport routier
Par Paul Guillemin, CEO et Co-Fondateur de Fretlink
Le secteur du TRM (Transport Routier de Marchandises) se retrouve confronté à de multiples difficultés, qu’il a lui-même contribué à faire naître en palliant les défaillances successives sans jamais s’attaquer à la racine du problème. Sous-traitance en cascade qui crée de l’opacité, manque criant de chauffeurs routiers, petits transporteurs fragilisés par des marges insuffisantes, problématiques de sous-efficience…
Aujourd’hui, 2 choix s’offrent aux grands acteurs du secteur : continuer coûte que coûte à tenter de faire évoluer l’existant — d’améliorer la bougie en somme — ou bien, comme nous le pensons chez Fretlink, inventer l’ampoule, en proposant un nouveau standard de collaboration entre chargeurs et transporteurs.
Le format actuel des appels d’offre nuit au fonctionnement des organisations.
Lorsque la cellule des achats d’un grand industriel lance son appel d’offres pour son plan de transport annuel, un commissionnaire — ou un organisateur de transport — se charge de contacter son réseau de transporteurs et de revenir avec une proposition tarifaire. Seulement, 3 mois plus tard, au moment de passer la commande, le transporteur qui s’était engagé ne peut plus, pour X raisons (marché hyper dynamique, liaisons suspendues…), assurer ce trajet. Il faut alors, parfois dans la journée, trouver de la capacité pour livrer à temps les marchandises. Résultat : des prix qui s’envolent et une qualité de service non garantie. Et c’est loin d’être le seuil écueil.
La façon dont on achète le transport est totalement inadaptée et révèle le mur face auquel se trouvent aujourd’hui les acteurs du TRM. Tout s’organise en effet autour d’une base tarifaire par ligne. Imaginons qu’un chargeur paye un trajet Lyon/Paris 550 €. La marchandise est livrée dans les temps et le service est de qualité (taux de prise à 100% et Qualité de Service à 99%). Il relance quelques mois plus tard un appel d’offres sur la même liaison et un autre transporteur lui propose cette fois 450 € pour ce trajet. L’offre est alléchante, oui, mais voilà, si ce chargeur avait su en amont que ce transporteur n’est pas disponible une fois sur deux, ou arrive en retard une fois sur cinq, aurait-il fait ce choix ? Du point de vue de l’achat du transport, il y a gagné, certes, mais qu’en est-il du temps passé à trouver des camions de remplacement lorsque la liaison n’est pas assurée ou de l’argent versé pour les pénalités de retard chez son client ? Au final, la non-qualité a un coût qui peut se révéler très élevé.
Preuve que décorrélé de la qualité de service et du capacitif, un prix ne signifie rien !
Il est temps d’adopter une approche plus globale des coûts de transport.
Pour pallier ces défaillances en cascade, les chargeurs ont accumulé les processus et les technologies. Des solutions internes sont développées, des modules sont ajoutés à d’autres modules, certains acteurs créent des solutions pour numériser l’appel d’offres, des plateformes d’intermédiation voient le jour pour le spot, etc. La technologie a donc bien été identifiée comme une solution, mais personne ne semble prendre le problème par le bon bout. Tout ce à quoi cela contribue est à remettre sans cesse de la cire sur la bougie, alors qu’il faut au contraire changer de paradigme. Plutôt que tenter en vain de résoudre la conséquence de ce dysfonctionnement, nous devons revenir à l’origine du problème.
La révolution Fretlink c’est de penser le plan de transport des grands chargeurs, non plus à l’aune d’une simple logique de coût, mais dans le cadre d’un triptyque indissociable : qualité de service/coût/capacitif. Notre force est d’avoir bâti une solution reposant sur des schémas mathématiques et des algorithmes complexes, alimentés en continu par la donnée récupérée chez nos clients et notre réseau de transporteurs partenaires.
Nous sommes ainsi en mesure d’opérer le plan de transport de nos clients, mais surtout d’en optimiser le coût global grâce à une approche par la donnée. Comment ? Notre logiciel va proposer des arbitrages pour trouver le meilleur équilibre entre le coût, le capacitif et la qualité de service, en fonctions de nombreux paramètres. En délivrant ainsi des recommandations avisées à notre équipe d’exploitation, cette dernière prend des décisions éclairées au regard des exigences du client. Les outils numériques dont elle dispose pour piloter les flux — en automatisant de nombreuses tâches chronophages et à faible valeur ajoutée — lui permettent par ailleurs d’opérer de façon plus efficiente et plus transparente.
Prenons l’exemple d’un trajet intersites : le chargeur aura une exigence en matière de qualité de service moindre que s’il doit livrer son client avec lequel il est contraint à de lourdes pénalités en cas de retard. Notre logiciel tient compte de ces nuances dans ses arbitrages et indique alors le prix d’achat le plus cohérent.
De la même façon, si deux créneaux de prise en charge sont disponibles, à 8 h et à 17 h par exemple, la solution Fretlink avisera automatiquement notre équipe d’exploitation de celui à privilégier à partir de l’analyse des données météorologiques, du trafic routier sur le parcours, du retard constaté sur les départs de l’entrepôt de ce client en fin de journée, etc.
Mieux, la solution identifiera automatiquement les possibilités de mutualisation du plan transport avec les flux ou contre-flux d’autres chargeurs, permettant ainsi d’optimiser le remplissage des véhicules sur l’ensemble des trajets effectués. A la clé, une optimisation des dépenses et émissions de C02, mais aussi et surtout une meilleure rémunération des transporteurs impliqués sur ces transports.
Le secteur a besoin d’être accompagné dans cette transformation.
Ce que nous proposons est non seulement une remise en cause de l’appel d’offres traditionnel, désormais opéré en temps réel, mais aussi un véritable pilotage au quotidien du plan de transport de nos clients, qui se fait de manière automatisée et pilotée par la donnée. Fretlink est un nouveau standard d’organisation du transport routier de marchandises qui permet à tous les acteurs du secteurs, chargeurs et transporteurs, d’accroître leur performance économique et leur excellence opérationnelle.
Mais passer de la bougie à l’ampoule ne peut se faire d’un claquement de doigts. Lorsque nous arrivons avec notre solution, ce n’est ni plus ni moins qu’une nouvelle feuille de route que nous proposons aux chargeurs. Alors que ce dernier était habitué à gérer les défaillances, nous lui expliquons qu’avec un plan de transport sécurisé en amont, celles-ci n’existent tout simplement plus.
En cela, nous ne sommes pas une énième solution qui vient s’ajouter à une multitude de processus existants, mais bien une innovation de rupture. Cette transformation des usages et des modèles oblige les donneurs à changer leur organisation, leurs méthodes et leurs process. Ce n’est ni neutre ni anodin, et c’est pourquoi il est fondamental de procéder par étape. Notre rôle est d’accompagner cette transformation dans les organisations. Nous n’arrivons pas avec une solution clé en main, il y a une véritable acculturation à mener autour de nos méthodes et de notre solution. Initier une démarche de changement est donc au cœur de notre proposition de valeur.
De la même façon que Rome ne s’est pas construite en un jour, le nouveau standard du TRM ne deviendra pas la norme demain. Pour autant, nous avons la conviction de suivre la seule voie possible et que cette transformation est imminente. Surtout, elle se fait déjà au profit de l’excellence opérationnelle des grands acteurs de la supply chain en Europe qui font confiance à Fretlink.
