La Nouvelle-Zélande pleure mon départ… et moi aussi!

Schaus Séverine
Il était une fois…Frinette
6 min readFeb 9, 2018

[Jours 87 – 90]

NDLR : je m’excuse d’avance car je sens que je suis sur le point d’écrire le pire article de ce blog. Mon objectif en relatant mes histoires est de vous faire voyager et de vous vendre un peu de rêve. Mais pour des raisons indépendantes de ma volonté, on est très loin du compte avec ce qui va suivre, vous voila prévenus ! ;o)

Mais qu’est-ce qui m’a pris de manger ce Burger gigantesque juste par gourmandise au milieu de la nuit et de le couvrir ensuite d’une bonne couche de Money Shots? Quoiqu’il en soit, mon corps est en grève depuis (et je ne peux pas le blâmer), et je me lève avec l’impression très réelle que mon burger n’a pas pu descendre plus bas que l’estomac… comme j’ai hâte de passer ma journée dans le bus!

Notre nouveau driver s’appelle Moose, et malgré qu’il fasse très bien son boulot ce n’est pas Happy… buhuh…

Il me reste 2 rendez-vous importants dans mon parcours néo-zélandais. Le premier est la découverte de Mount Cook, le point culminant du pays (3724m), prévue pour notre prochaine escale.

Mais on semble s’être mal compris avec Dame Nature. Elle était censée nous donner de la pluie pour les fjords, pas pour Mont Cook!

Apparemment, la pluie est très rare par ici mais c’est pourtant tout ce qu’on verra! Le ciel est si plombé qu’il est impossible de deviner qu’il y a des montagnes à quelques centaines de mètres de nous…

Bon, j’avoue que ça m’arrange un peu car je peux du coup aller agoniser dans mon lit sans avoir mauvaise conscience, je ne rate rien dehors!

Mais où qu’il est le majestueux Mont Cook?!

Le lendemain matin, je vais beaucoup mieux. La météo, par contre, c’est toujours pas ça… Moose nous invite à tester la force de notre imagination en passant à côté du lac Tekapo: il nous dit que d’habitude il est d’une couleur bleu turquoise assez affolante, ce qui est dur à croire lorsque tout ce qu’on voit ce sont des nuances de gris (gris, j’ai bien dit gris!;o)). On ne prend même pas la peine de s’arrêter pour prendre une photo, trop déprimant!

On s’arrête quelques minutes pour aller contempler la fameuse petite église du Bon Pasteur (qui à la particularité de ne pas avoir de vitraux aux fenêtres, son fondateur décrétant que la vue était trop jolie que pour la cacher), d’habitude si photogénique avec le joli lac derrière. Je vous invite à aller consulter quelques photos sur Google, c’est effectivement magnifique, d’habitude!

L’église du Bon Pasteur au bord du lac Tekapo

Je ne me laisse pas trop abattre par ce spectacle un peu déprimant, je suis bien trop en train de me réjouir de l’imminence du tout dernier rendez-vous de mon voyage: 3h de rafting dans un décor de fou! Et là, peu importe la météo, on est d’office mouillés! J’ai déjà eu l’occasion de faire du rafting et j’ai adoré… trop hâte d’en faire dans le décor du Seigneur des Anneaux (oui, ok, ça veut rien dire pour moi, mais ça sonne bien de le présenter comme ça)!

Sauf que… il a tellement plu ces dernières heures que la rivière est trop dangereuse et le niveau d’eau trop élevé… rafting annulé… buhuhuh…

Mais Moose me redonne de l’espoir quand il me dit que je peux retenter ma chance demain!

En effet, on arrive aujourd’hui à Christchurch qui est synonyme de terminus pour moi. Le bus continue sa route vers le Nord, moi, je reste 48h à Christchurch avant de prendre mon vol vers l’Asie.

Les kiwis n’aiment pas les grosses villes. Et ils aiment Christchurch peut-être encore moins que Auckland, c’est dire!

Christchurch est la deuxième plus grosse ville du pays et la première de l’île du Sud. Elle a connu une série de séismes en 2010–2011, à la fois mortels et ayant détruit le plus ancien patrimoine architectural du pays. La ville et les néo-zélandais sont toujours en train d’essayer de s’en remettre aujourd’hui…

La cathédrale complètement détruite par les tremblements de terre…

La pluie n’aide évidemment pas à trouver un charme à cette ville sans âme et clairement en reconstruction. Mais je vois le bon côté des choses, je vais pouvoir passer 48h enfermée dans MA chambre douillette que j’ai réservée via Airbnb!

Après 4 semaines (plus 3 semaines au Fidji) passées en auberge de jeunesse, j’ai décidé de me faire ce petit cadeau. Et quel bonheur! Un grand lit pour moi, 2 nuits sans boules Quies, une belle salle de bain toute propre dans laquelle je peux prendre tout mon temps, c’est juste parfait….

J’y passe que très rapidement à mon arrivée étant attendue par Katharina, Roos et Dominik pour un ultime dîner ensemble… comme ça va être bizarre de ne plus les voir demain, après 4 semaines 24/24 ensemble!

Je rentre «chez moi» a une heure raisonnable, trop impatiente de m’écrouler dans MON lit et surtout en prévision du rafting demain…

Mais à 7h, je reçois un appel pour me dire que vu que la pluie continue à tomber, il n’y aura toujours pas de rafting aujourd’hui…

Je raccroche, dépitée, et essaie d’oublier ma déception en m’offrant ma première grasse mat’ depuis bien bien longtemps!

Mon dernier jour en Nouvelle-Zélande ne sera pas du tout le reflet de mon séjour: journée paresseuse, entre lessive, écriture du blog et chasse aux sushis! Mais j’avoue que ça fait du bien de se laisser porter un peu….

Soirée sushis/Grey’s Anatomy dans mon lit for princess… (je n’ai vu qu’après la réplique intéressante qui apparaît sur l’écran, mais je vous promets que c’est Grey’s Anatomy!;o)))

Samedi midi, ça y est, il est l’heure d’aller à l’aéroport…

Je repars tellement ravie d’avoir changé d’avis en prévoyant finalement de passer 4 semaines ici…

J’ai aimé la manière progressive dont ces îles m’ont séduite, du Nord au Sud… J’ai aimé passer en quelques heures ou quelques jours de la Suisse, à la Bretagne, à la Norvège, à l’Irlande, à l’Australie ou à des paysages que je n’avais encore jamais vus ailleurs (oui, c’est arrivé aussi!). J’ai aimé entendre Happy répéter ses mêmes blagues à chaque fois que de nouveaux voyageurs embarquaient. J’ai aimé rencontrer des gens qui ont presque réussi à me faire oublier que j’étais loin de mes proches pour les fêtes. J’ai aimé devoir combattre le sommeil dans le bus pour ne pas rater une miette des paysages. J’ai aimé comme ce pays a réussi à me faire dépasser mes limites, à plusieurs reprises et même à me faire aimer.

Bref, j’ai aimé la Nouvelle-Zélande…

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